4 étapes simples pour bannir la violence des rapports parent-enfant au quotidien
|Hier, nous attendions en salle d’attente chez le médecin avec mon fils quand nous avons assisté à une scène familiale.
En cinq minutes, les échanges plutôt sympathiques entre les parents et les enfants (deux filles) ont basculé dans une forme de violence. En guise de déclencheur, une des petites filles refusa de ranger un jouet avec lequel elle s’amusait. Sa mère a donc pris le jouet des mains de sa fille avec rage et lui a intimé d’aller dans le coin de la salle, les mains sur la tête.
La petite fille sanglotait en silence.
Au bout de cinq minutes, sa maman lui a ordonné de revenir et lui a rappelé qu’elle devait obéir avec un regard sévère et une expression de profond mécontentement (sourcils froncés, mains sur les hanches, poings fermés).
La petite fille a baissé les yeux puis a regardé, implorante, sa mère. Celle-ci lui a touché la tête sans sourire et a répété son message : « tu dois obéir quand je te dis de faire quelque chose. »
La petite ne bougea plus, pris sa sucette et fixa sa mère comme en quête de caresses que celle-ci consentit à lui offrir avec parcimonie.
Pendant ce temps, le père resta immobile et ne dit rien.
Après cet évènement, mon fils me sollicita pour en discuter. Je ne fus pas étonné car je l’ai vu se raidir pendant la scène, comme si il ressentait les émotions de la petite fille (et c’était probablement le cas grâce aux neurones miroirs).
Il m’a confié combien il était à la fois triste et choqué par tant de dureté surtout que « la petite fille n’avait rien fait de mal, elle voulait seulement jouer ».
Je lui expliquais que certains parents ne savent pas comment s’y prendre car ils reproduisent des schémas qu’ils ont eux-mêmes connu pendant leur enfance. Ou alors, ils peuvent céder ponctuellement à la colère sous le coup de la fatigue et du stress.
Mais qu’aucune violence n’était efficace…elle fonctionne sur l’instant en générant des émotions désagréables (comme la peur et la honte) mais ne modifie pas le comportement des enfants. Au contraire, l’exposition à ces émotions (et le stress engendré) ralentit le développement du cerveau, nourrit la rancÅ“ur et dégrade l’estime de l’enfant.
J’ai poursuivi en précisant que cette maman avait besoin d’aide comme l’apport d’informations telles que celles que nous venons d’évoquer et également de techniques pour ne pas laisser la colère prendre le dessus sur les capacités de réflexion.
Comment sortir du cercle vicieux des punitions, des récompenses et de la violence.
J’ai une technique à vous soumettre : il y a 4 étapes.
1° Pause-respiration : 5 secondes pour temporiser.
Tout d’abord, il est important de couper les processus inconscients de réaction « primitive » (dans le sens attaque/défense/fuite). Pour cela, et avant toute action, il suffit de faire une pause de 5 secondes pour prendre une longue inspiration et se dire dans la tête « PAUSE » ou « Tout va bien ».
C’est cette temporisation qui permet de déconnecter le processus inconscient, baisser la pression afin que le cortex préfrontal rétablisse le contrôle et de réintégrer le moment présent (hors des interprétations/jugements et des pensées parasites).
2° L’attitude protectrice et bienveillante
Notre corps a le pouvoir de commander nos pensées. Ce fait a été démontré de nombreuses fois scientifiquement. Ainsi, en agissant de manière bienveillante, les  pensées adopteront une tournure positive et pacifiste. Notez que cela comprend les gestes et les expressions faciales.
Cela passe par quatre gestes :
- Se baisser au niveau de l’enfant afin qu’il n’y ait pas de posture de soumission (yeux levés de l’enfant). De plus, cette posture facilite l’empathie (voir au même niveau que l’enfant)
- Porter un regard affectueux (se rappeler un souvenir d’amour pour faciliter cela ou garder une photo en tête). Vous trouverez un truc supplémentaire à la fin de l’article.
- Sourire.
- S’apprêter à prendre l’enfant contre son coeur (ouvrir ses bras calmement pour cela).
3° L’expression claire de la demande, la proposition d’aide, les choix et l’humour
Maintenant, proférez des phrases qui ne jugent pas mais qui décrivent ce que vous voyez « je vois que… »  et ce que vous attendez « j’aimerez que tu … » et proposez votre aide « Je suis là pour t’aider si tu as besoin ». Vous pouvez aussi proposer plusieurs choix : « Je te propose de faire comme ceci ou comme cela. Que préfères-tu ? ». Enfin, l’humour est très efficace : essayez de donner la parole aux jouets, vous serez étonné du résultat( voir cet article).
Puis remerciez une fois que l’enfant a accédé à votre demande.
Et voilà comment transformer un moment chargé en émotions désagréables en expérience positive.
D’ailleurs, et afin de renforcer le comportement, prenez 10 minutes en fin de journée pour faire la liste de tous ses succès avec votre enfant. C’est la 4° étape.
La gratitude est un outil fabuleux dans l’éducation.
Truc supplémentaire :
Pour faciliter l’attitude bienveillante, regardez cette vidéo et imprégnez-vous des images, de la musique et des émotions. Lorsque vous souhaiterez passer en « mode bienveillant », fredonnez la musique. Elle vous propulsera dans un état d’esprit positif et protecteur.
All you need is love from Céline Alvarez on Vimeo.
Merci à Céline Alvarez pour cette vidéo.
Autres ressources :
Voici quelques e-book gratuits :
10 outils pour pratiquer une éducation positive
« Le livret des parents » en téléchargement gratuit
La discipline positive au quotidien (téléchargement pdf gratuit)
« Sans fessée, comment faire  » : document gratuit
Un enfant difficile a toujours quelque chose à nous dire (ressources gratuites)
Et des liens supplémentaires vers des méthodes et informations :
Astuce parentale : la formulation positive !
20 phrases à dire aux enfants pour qu’ils écoutent
Une astuce universelle pour que les enfants écoutent
Le jeu du STOP & GO pour que les enfants écoutent
Les expressions anti-émotion à éviter avec les enfants
5 astuces de discipline positive pour tous les parents
Les enfants détestent les limites, ils adorent les règles !
LA méthode vraiment efficace pour arrêter de crier sur vos enfants
Apprendre à son enfant à ranger sa chambre en fonction de son âge
Comment s’adapter au cerveau de nos enfants ? Catherine Gueguen répond.
6 règles d’or pour encourager l’autonomie d’un enfant (Faber et Mazlish)
Outils supplémentaires :
Merci de partager cette technique simple et qui j’espère est également efficace 🙂 Je vais l’essayer dès maintenant.
Ce n’est pas toujours facile de rester calme mais c’est quelque chose qui se travaille au quotidien.
Il y a quelques mois j’ai également écrit un article sur comment réagir lorsqu’on sent que la moutarde nous monte au nez 🙂
http://eduquer-differemment.com/conseils-astuces/comment-reagir-lorsque-mon-bebe-menerve/
Et merci pour tous ces articles positifs du blog
C’est intéressant, par contre une seule question :
il n’y a pas d’alternative à ça : « Puis remerciez une fois que l’enfant à accéder à votre demandes. »
Si l’enfant n’accède pas à notre demande ? C’est quoi l’étape suivant dans ce cas?
On recommence avec patience ou en ajustant notre expression. On peut également proposer des choix : « Je te propose de faire comme ceci ou comme cela. Que préfères-tu ? » ou se servir de l’humour (en faisant parler les jouets par exemple).
Merci pour votre message qui m’a permis de compléter l’article.
Merci pour votre réponse !
Merci à vous. A bientôt. 🙂
Il n’y a plus de vidéo… y aurait il un nouveau lien s’il vous plait?
Bonjour, merci pour votre message, je viens de corriger dans l’article et la video devrait réapparaitre.