Faut-il punir ou gronder un enfant s’il n’obéit pas ?

Le titre de cet article est issu du livre de la psychologue Heloïse Junier. Elle nous explique que punir, gronder, menacer,…sont des violences qui fragilisent l’enfant et l’adulte qu’il sera demain.

Fragilise ? Oui, fragilise car le cerveau des enfants ne peut pas être endurci et devenir fort si nous tapons dessus régulièrement. Or, punir, crier, isoler,…sont autant de coups assénés à ce cerveau et plus particulièrement au cortex orbitofrontal (COF).

C’est ce COF qui permet de réguler les émotions, d’apaiser ses réactions vives, d’être empathique, de développer son sens moral, de planifier, d’anticiper,…

Ces coups répétés RALENTISSENT la maturation du cerveau au lieu de l’accélérer et les blessures demeurent pendant des années.

Comme le dit si bien l’auteure,

CES VIOLENCES NE NOUS TUENT PAS MAIS À DÉFAUT DE NOUS RENDRE PLUS FORTS, ELLES NOUS FRAGILISENT ET NOUS VULNÉRABILISENT, CONTINUANT À AGIR SUR L’ENFANT MÊME QUAND IL DEVIENT ADULTE.

 

Ajoutons que l’obéissance dont il est question dans le titre implique que nous dominons l’enfant. Le rapport de force est clair. Ce qui signifie que nous inculquons aussi que la force est nécessaire dans les relations à autrui. Une force qui se transforme facilement en agressivité.

 

La recherche (dont une réalisée sur 30 ans) confirme les effets négatifs d’une éducation basée sur la violence : les enfants qui ont subi des punitions et une discipline sévère ont tendance à l’adolescence à devenir insensibles, agressifs, durs, peu empathiques,…

Ainsi, nous reproduisons en grandissant le type d’éducation que nous avons vécu.

 

Pour fixer les idées, Héloïse Junier liste les violences psychologiques à  éviter :

 

Cet article ne se veut pas moralisateur bien que vous puissiez l’interpréter ainsi si vous avez été habitué à voir brandir la culpabilité pour être « convaincu » (ou manipulé).

Il s’agit d’informations scientifiques sur lesquelles vous pouvez vous appuyer (en lisant le livre avec toutes les références des études).

La motivation pour stopper la violence doit venir de l’intérieur. Et il s’agit aussi, étape importante mais douloureuse, de combattre les croyances que nos propres parents (et la société) ont planté en nous :

« Si tu n’avais pas été puni, tu aurais fait encore plus de conneries ».

Croyance que l’on s’est appropriée :

« Je remercie ceux qui m’ont puni/frappé/… par amour. Je suis fier de ce que je suis devenu. »

Ces croyances se transmettent d’une génération à l’autre et ont la vie dure. S’en débarrasser demande du temps et de l’accompagnement.

Cela implique aussi d’appeler la souffrance telle qu’elle est et non travestie par un simulacre de tendresse ou d’attachement.

J’ai du mal à admettre qu’on inflige de la souffrance pour prouver que l’on aime suffisamment.

Nous naissons fragiles. Nous avons donc plus besoin de bienveillance et de protection que d’âpreté.

Et exposer à la violence ne rend pas plus fort. Plus insensible oui. Mais plus fort, non.

 

Rappelons aussi que la violence est souvent l’expression automatique d’une colère ou d’un trop plein de stress. Il « suffit » parfois de marquer une pause pour prendre conscience que nous ne raisonnons pas mais que nous réagissons instinctivement, comme si la situation était « dangereuse ». Et justement, ce raisonnement provient du cortex orbitofrontal que nous évoquions plus haut .

 

Source :

« Le manuel des survie des parents » d’Héloïse Junier est disponible sur :

 

Outils et ressources :

Parentalité positive : 11 astuces pour que les enfants coopèrent

10 astuces de discipline positive pour tous les parents

Eduquer avec fermeté et bienveillance : check-list du parent

40 cartes de parentalité positive

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