5 raisons d’arrêter d’envoyer les enfants au coin

Mettre au coin un enfant est une pratique néfaste pour sa santé mentale et physique et cela n’a aucune vertu éducative. Voici pourquoi :

 

Isolement = stress

La mise à l’écart forcée d’un enfant est une forme de violence qui augmente le niveau de stress de l’enfant car il est privé temporairement de l’attention et de l’amour de ses parents (un besoin essentiel) , ce qui provoque la sécrétion de cortisol, l’hormone du stress. Celle-ci peut détruire des neurones lorsqu’elle est présente à forte concentration et de façon régulière. Ce stress bloque aussi les fonctions supérieures du cerveau au niveau du cortex préfrontal, siège de la logique et de la réflexion. L’apprentissage est donc impossible.

Isolement=déficit d’estime de soi

Du point de vue psychologique, l’isolement endommage l’estime de soi car l’enfant en vient à  se dire qu’il est mauvais et qu’il mérite son traitement. Cette estime personnelle, lorsqu’elle est déficiente, a des conséquences négatives sur la prise d’initiative, la sociabilité, la confiance en soi et peut laisser émerger de l’agressivité et des troubles du comportement (réflexes de défense) sur le long terme.

Isolement = peur du rejet et douleur

Autre aspect psychologique : la peur du rejet social sera omniprésente car le rejet initial induit par l’isolement aura déclenché une véritable douleur chez l’enfant. Les recherches de Naomi Einsenberg, professeure de psychologie à l’université de Los Angeles, ont en effet démontré que dans le cerveau, le cortex cingulaire antérieur enregistre les rejets sociaux dans la même aire que la souffrance physique.

Isolement = enfouissement des émotions

Sur le plan émotionnel, un enfant isolé apprendra à enfouir ses émotions, comprenant qu’elles ne sont pas recevables et qu’il ne peut s’y fier. Ceci aura plusieurs effets :

  • les émotions s’accumuleront, grossiront et pourront « exploser » un jour ou l’autre et même fréquemment tant que l’émotion d’origine n’aura pas été accueillie.
  • les émotions bloquées seront à l’origine de maux physiques et mentaux (anxiété, maladies, dépression, maux de dos,…)
  • l’enfant sera incapable de prendre des décisions censées comme l’a découvert Antonio Damasio, le « neurologue des émotions ». Les émotions sont indispensables à la prise de décision.
  • les émotions désagréables seront associées au lieu dans lequel l’enfant aura été isolé. Si c’est la chambre, des troubles du sommeil peuvent en découler. Un lieu ressemblant pourra réveiller l’émotion plus tard.

Isolement = rapport dominant/dominé et triangle dramatique

Lorsqu’on isole un enfant, on utilise son pouvoir d’adulte sur l’enfant qui ne peut qu’obéir…En procédant ainsi, les rapports deviennent donc dominant/dominé, voire persécuteur/victime. Ce sont là des rôles qui « collent à la peau » de longues années, entrainant violence et dépendance. De plus, cela crée un prisme (ou une croyance) pour considérer les rapports humains. L’enfant devenu grand se dirigera inconsciemment dans ce piège, cherchera un « sauveur », restera « victime » ou deviendra « bourreau/persécuteur » de quelqu’un d’autre.

 

Solutions possibles : Vous trouverez dans cet article des outils de collaboration : 10 OUTILS POUR UNE ÉDUCATION EFFICACE SANS CRIS, CHANTAGES OU PUNITIONS

Sources : 

Lawrence Cohen « Qui veut jouer avec moi ? »

Catherine Gueguen « Pour une enfance heureuse »

Isabelle Filliozat « J’ai tout essayé »

Christel Petitcollin « Victime Bourreau ou sauveur »

Psychologie magazine mai-juin 2018

 

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