D’où vient l’impulsion de punir ?

Je me suis interrogé sur le recours aux punitions dans l’éducation. D’où vient cette « impulsion » ?  Cette réflexion provient de mon désir de pouvoir cibler les causes plutôt que la conséquence.

Car punir est un comportement qui a une source. Et si nous parvenons à tester des solutions qui visent cette source, il est possible de plus facilement modifier notre comportement.

 

Voici certaines causes probables pouvant expliquer le recours aux punitions :

1. La colère : Lorsqu’une personne est en colère, elle peut être plus encline à vouloir punir quelqu’un pour le comportement qui l’a contrariée.

2. La vengeance : Si quelqu’un a été blessé ou offensé, il peut ressentir le besoin de punir l’autre personne pour se venger.

3. La peur : Si une personne craint que quelqu’un puisse lui nuire, elle peut être plus encline à vouloir le punir pour éviter tout danger potentiel.

4. La justice : Si une personne estime qu’une action a été injuste ou qu’une règle/un interdit a été enfreint.e, elle peut vouloir punir la personne impliquée pour rétablir l’équilibre.

5. La pression sociale : Dans certains cas, la pression sociale peut amener une personne à vouloir punir quelqu’un pour se conformer aux normes de son groupe ou de sa communauté.

6. Un manque de ressources : une méconnaissance de techniques alternatives, un manque d’informations, une exposition en tant qu’enfant à des méthodes éducatives coercitives,… peuvent influencer cette tendance à punir

7. Par conviction : la punition est un recours car les croyances de la personne l’incluent comme efficace car elle a peut-être entendu ce discours plusieurs fois.

 

Pourquoi remplacer les punitions ? Je vous invite à lire ce précédent article qui énonce en quoi les punitions sont problématiques.

Voici maintenant des solutions possibles :

  1. Apprendre à réguler sa colère : cela peut-être un travail de longue haleine qui peut nécessiter un accompagnement par un professionnel. Une des premières étapes pourrait être de s’entrainer à dire quand nous ressentons de la colère : « je ressens de la colère ».  Un travail sur l’évacuation des tensions et le retour au calme est envisageable ensuite (faire des pompes, sortir, courir, crier dans un coussin, se relaxer, respirer, …). Attention aussi à la contagion émotionnelle : assister à une colère peut nous faire ressentir de la colère. Donc essayons de prendre du recul.
  2. La vengeance : dans ce cas, on peut écrire cette pensée de vengeance et explorer d’où elle provient. Peut-être l’avons-nous subi ? comment aurions-nous aimé être traité ? La vengeance est aussi liée à la colère donc les stratégies sont valables aussi.
  3. La peur : la prise de conscience de la peur, la verbalisation, la rationalisation, la communication, l’exposition progressive … peuvent aider. La restauration du sentiment de sécurité intérieure est une piste (+développement de l’estime de soi) . Se donner aussi le droit à l’erreur pour dépasser la peur de l’échec et la pression de la « perfection ». Une approche de pleine conscience des sensations et des émotions est efficace également : « où est-ce que je ressens de la peur au niveau de mon corps »
  4. La justice : dire que nous n’apprécions pas qu’une règle/ un interdit ne soit pas respecté.e est un premier pas. Puis nous pouvons opter pour la résolution de problème avec l’enfant pour s’extraire du problème et trouver des solutions en collaboration. Autre piste : revoir les règles et les adapter. Ce sentiment d’injustice trouve parfois son origine dans le souvenir d’un vécu ou nous nous sommes sentis injustement traités.
  5. La pression sociale : se couper des réseaux sociaux et des médias, s’affirmer face à des personnes qui nous entourent, refuser poliment les conseils non requis, … sont des stratégies efficaces
  6. Un manque de ressources : apprendre en lisant, suivant des formations, intégrant un groupe de soutien et d’entraide, ….
  7. Par conviction, croyance : la remise en question et le dépassement du conflit de loyauté par rapport à l’éducation reçue sont des voies à explorer. Notons aussi le biais de confirmation qui va auto-valider une croyance par une réinterprétation des faits : « les punitions sont efficaces et nécessaires » sera donc une croyance à corriger.

 

 

 

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