La colère parentale a sa place dans l’éducation d’un enfant

La colère parentale a sa place dans l'éducation d'un enfant

La colère est une émotion comme les autres. Elle est utile. Elle dénote de l’insatisfaction d’un besoin. La réprimer est malsain et dégrade notre santé mentale et physique.

Donc, il est essentiel d’accepter notre colère…et de l’exprimer dans un processus non-violent qui laisser émerger des demandes claires. C’est ainsi que nous nous nous libérerons et avancerons.

De plus, si nous agissons ainsi, nos enfants nous imiteront et apprendront à mieux gérer leur propre « tempête émotionnelle ». Leur entourage vous dira merci (gratitude). Et eux-aussi. 🙂

 

Prérequis : Trois étapes pour survivre

Haim Ginott (dans le livre « Entre parent et enfant« ) liste 3 étapes relatives à la colère.

 

  1. Accepter le fait que nous nous mettrons parfois en colère dans nos rapports avec les enfants.
  2. Nous avons le droit de nous fâcher sans nous sentir coupable ou honteux.
  3. Nous avons le droit d’exprimer ce que nous ressentons. Une seule contrainte : on peut exprimer de la colère à condition de ne pas attaquer la personnalité ou le caractère de l’enfant.

Ce processus se concrétise ainsi (si on se sert de la méthode de communication non-violente de Marshall B. Rosenberg) :

  1. Décrire ce que l’on voit/entend/… sans juger.
    « Quand je vois les jouets en désordre/que tu frappes ton frère/… » « quand j’entends… » « Quand je vous appelle pour le diner… »
    Cette étape est essentielle pour la résolution car elle informe autrui de nos émotions (et cela suffit parfois) et elle fait baisser l’intensité de l’émotion ressentie (la verbalisation émotionnelle calme l’amygdale dans le cerveau).
  2. Exprimer nos sentiments sans accuser autrui :
    « Je suis fâché. »
    « Je suis en colère. »
    « Je suis en fureur ! »
    « Je me sens révolté »
    Ou métaphoriquement (le cerveau adore les images et c’est un excellent moyen de communiquer) :
    « Je sors de mes gonds »
    « C’est l’orage à l’intérieur de moi »
    « Je suis en train de bouillir ! »
    Notez l’utilisation du « je » au lieu du « tu ».Ou avec un peu plus de distance (on est ainsi moins affecté) : au lieu de dire « je suis en colère », dire plutôt « je ressens de la colère ».
  3. Identifier le besoin insatisfait
    « J’ai besoin d’avoir une maison rangée » « J’ai besoin d’un zeste de reconnaissance » « j’ai besoin de me reposer ».
    La phrase qui débute par « j’ai besoin de… » introduit le besoin qui fait défaut. Il vous est propre.
  4. Demander clairement à l’autre ce dont nous avons besoin
    « Je te demande de ranger » « merci de… » …

 

Les expressions qui attisent la colère

Voici les expressions qui attisent la colère (et autres émotions désagréables) côté parent e côté enfant , augmentent la frustration sans offrir d’issue :

« J’en ai marre… »

« Combien de fois dois-je répéter… »

« Attendez que votre père rentre… »

« Je te préviens… »

« Tu es vraiment insupportable »

« Qu’est que j’ai fait pour mériter ça ! »

 

Les attitudes qui attisent la colère

Voici quelques gestes/attitudes automatiques qui peuvent attiser la colère (ou la transmettre). Si nous en prenons conscience, nous pouvons les éviter. Oui, le corps influence les pensées.

  • Lever les yeux en l’air
  • Froncer les sourcils
  • Montrer du doigt
  • Croiser les bras
  • Fermer les poings

Est-il judicieux de crier ?

Non et oui.

Non, il est neuroscientifiquement peu judicieux de crier sur quelqu’un car le cri provoque une augmentation de la réactivité émotionnelle mais une diminution du contrôle cognitif et de la transformation sociale cognitive. En gros, les cris ne favorisent pas l’écoute et l’apprentissage des enfants. De plus, les cris sont vecteurs de stress et de peur. (via)

Oui, on peut crier mais dans une salle isolée (ou dans un coussin à cris). Une raison à cela : les sons primitifs comme les cris facilitent la libération émotionnelle. (via)

 

Tenir un cahier des colères (et des émotions)

Je suis partisan de tenir un cahier des colères et des émotions en général car cela permet de les exprimer avec du recul, d’y donner du sens, de mieux nous connaitre et de constater notre évolution sur le chemin de la sérénité. En effet, lorsqu’une situation a donné lieu à une colère, il est intéressant de noter le « déclencheur » (le fait), le jugement (qui est la cause) et les solutions trouvées pour régler définitivement le problème.

Etonnamment, la solution peut parfois être trouvée à l’aide de cette petite phrase qui n’est simple qu’en apparence  : « est-ce que je préfère avoir raison ou être heureux ? ».

 

Pour prévenir les colères, faisons pause, respirons et disons merci

Ok, nous avons le droit d’exprimer nos colères sans violence et sans accusation. Cependant, vous ne seriez pas contre un supplément d’apaisement ? Surtout si c’est gratuit et si vous pouvez le transporter partout.

Cet outil fabuleux est double : votre respiration et votre capacité à remercier.

Respiration 

C’est Jon Kabat-Zinn dans son livre « Où tu vas, tu es » qui nous explique comment faire une pause en pleine conscience. Même pour quelques secondes, cela fait grand bien.

S’arrêter, s’asseoir et prendre conscience de sa respiration une ou deux fois dans la journée. Cela peut prendre cinq minutes ou cinq secondes. Lâcher-prise en acceptant pleinement le moment présent, y compris ce que l’on ressent et ce que l’on perçoit autour de soi. Durant ces instants, ne rien essayer de changer. Respirer et lâcher prise. Respirer et laisser venir. Se permettre de laisser venir ce moment tel qu’il est et d’être exactement tel que l’on est. Ensuite, lorsqu’on se sent prêt, aller dans la direction indiquée par son coeur, avec résolution et « pleine conscience ».

Gratitude 

Les neurosciences ont démontré que nous avions en main un fantastique outil pour augmenter notre bonheur : la gratitude. Le sentiment de reconnaissance active la région du tronc cérébral qui produit de la dopamine. De la même manière, la gratitude peut augmenter la sécrétion de sérotonine dans le cortex cingulaire antérieur.

Cerise sur le gâteau, en exprimant notre gratitude (« merci »), nous déclencherons une boucle rétroactive émotionnelle. La gratitude s’auto-alimentera avec la personne qui l’a reçue !

Laissons-nous guider par la voix apaisante de Christophe André à qui j’adresse toute ma gratitude pour ce qu’il nous offre et merci à France Culture pour cette idée de rendez-vous quotidien « 3 minutes à méditer ». 🙂

 

Ces deux méthodes apaisantes sont à transmettre à toute la famille (et à vos amis, collègues de travail,…). 🙂

Et n’oubliez pas de sourire !

 

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4 Commentaires

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