Un outil gratuit pour aider les enfants à parler de leurs souvenirs ou de leurs pensées
|Je vous propose de tester un outil inspiré de la P.N.L. et de la pleine conscience dont la fonction principale est d’accompagner les enfants dans la verbalisation de leurs souvenirs ou de leurs pensées.
Attention : il ne s’agit pas d’aborder des traumatismes graves qui nécessitent l’intervention d’un psychologue ou d’un thérapeute mais plutôt d’aider les enfants à explorer des éléments de leur mémoire qui pourraient les inquiéter ou les souvenirs qui mériteraient plus d’attention car ils sont des sources d’émotions agréables.
Notons que le fait de rappeler les souvenirs à la conscience a le même effet que d’ouvrir un fichier word pour en réécrire le contenu. En le sauvegardant, il se stocke dans la mémoire avec un nouveau contenu et donc un nouvel affect.
Cet outil est aussi un moyen de développer la narration et de vérifier les faits mémorisés par rapport à la réalité. Ainsi des souvenirs communs pourront avoir différentes interprétations selon les personnes qui ont vécu les évènements.
L’attitude de l’adulte s’inscrira dans l‘écoute active. Bienveillante et non jugeante.
Voici comment vous pouvez utiliser l’outil pour des enfants à partir de 6/7 ans :
1 ) invitez l’enfant à raconter des souvenirs qu’il a (ou des pensées qu’il aimerait partager).
2) proposez-lui de dessiner ou d’écrire son souvenir ou sa pensée sur un papier dont il choisira la taille en fonction de l’importance ou de l’espace mental qu’occupe ce souvenir dans sa tête.
3) Invitez-le à plier sa feuille.
3) énoncez-lui les choix et dites-lui de poser son papier plié sur l’emplacement choisi : « que souhaites-tu faire de ce souvenir ? »
a) Le raconter et poser des mots sur les ressentis/sensations
b) Garder ce souvenir car il est associé à du réconfort, de la fierté, etc.
c) Modifier ce souvenir comme un cinéaste
d) Jeter ce souvenir et « avancer »
L’enfant peut choisir plusieurs options successives et dans l’ordre qu’il préfère. Par exemple : « raconter » puis « jeter ». Ou « modifier » puis « garder ». Etc.
4 ) Remerciez l’enfant pour s’être ainsi confié et demandez-lui s’ il a d’autres pensées/souvenirs à aborder
PS : afin de maîtriser ces étapes et de vous entrainer, vous pouvez soit aborder un souvenir commun en préambule, soir un souvenir que vous avez vécu seul, soit inventer un souvenir pour illustrer le fonctionnement de l’outil.
Voici deux exemples.
Exemple 1 :
L’enfant dessine la balade en forêt en famille.
Il peut raconter ce souvenir, décrire les arbres immenses, verbaliser la sensation nouvelle d’avoir touché la mousse, se remémorer la blague du petit frère à propos de la forme amusante des fleurs, etc.
Puis il place le papier avec le souvenir sur le coffre car il aime ce souvenir. Cet acte renforcera la puissance du souvenir et les émotions agréables associées.
Exemple 2 :
La punition en classe
L’enfant dessine la salle de classe et lui se tenant debout avec une expression de tristesse.
Il pourra expliquer qu’il a été interrogé et qu’il n’avait pas révisé pour une quelconque raison. Il a reçu une punition/sanction et s’est senti injustement traité car il ne savait pas que le travail était à faire. Il a donc ressenti de la tristesse et de la colère. Ceci est la phase de narration. Elle est déjà bénéfique car les émotions ont été verbalisées et la scène est à la lumière du jour (hors de la pensée).
Afin de rendre plus légère la mémoire de l’événement, on peut proposer à l’enfant de modifier des éléments du « film » : et si le maitre/la maitresse avait un nez rouge comme un clown ? Et si la scène était si petite qu’elle tenait au creux de la main ? etc.
Là l’enfant peut inventer des issues amusantes et ce rire sera un moteur pour dépasser le blocage émotionnel et reprendre du « pouvoir » sur l’expérience. Ce qui permettra de ne pas avoir d’ancrage négatif par rapport à la salle de classe notamment.
À ce moment-là, l’ enfant a la possibilité de raconter de nouveau la scène et pourquoi pas de trouver une solution pour le présent et l’avenir : rédiger un mot expliquant au maitre/ à la maitresse les raisons de l’oubli du travail et, pourquoi pas, dire que la punition était humiliante. L’émotion est calmée et la raison permet la réflexion et l’action réparatrice.
Ensuite, l’enfant décidera peut-être de jeter ce souvenir ou de redessiner le souvenir modifié pour le garder.