La punition n’est pas un outil éducatif

Commençons par une définition.

Punition : tout acte nocif ou désagréable infligé à un enfant dans le but de lui faire changer de comportement.

Selon Aletha Solter, il y a deux types de punition :

  1. les gestes qui provoquent de la douleur, comme la fessée ou les claques.
  2. le fait de priver un enfant d’attention, de liberté ou de privilèges (notamment par l’isolement et la privation)

Une question : combien de fois avez-vous puni votre enfant pour une même situation ?

Si la réponse est plus d’une, c’est que vous avez déjà en main une excellente preuve que les punitions ne permettent pas de modifier le comportement des enfants sur le long terme.

Pourquoi ? Parce que les punitions se focalisent sur les conséquences et non sur les causes. C’est LA raison principale de leur inefficacité.

En effet, ce qui nous intéresse, et vous en conviendrez, est de modifier l’impulsion qui pousse à l’action qui donne le résultat que nous réprouvons.

Et pour modifier cette impulsion initiale qui évitera qu’un comportement ne se reproduise, il est essentiel de comprendre. Bref, de se demander « Pourquoi ? ».

Alors, certes, à priori la compréhension prend plus de temps que d’asséner une punition…enfin, si vous mettez bout-à-bout toutes les punitions qui sont issues d’une seule cause, vous prendrez conscience que l’économie de temps et d’énergie est du côté de la compréhension et de l’action à la source.

Alors quelles sont donc ces actions possibles à la source ? Voyons plutôt les sources et les actions dans cet ordre.

 

  • l’enfant ne sait pas ce que vous attendez : dans ce cas, dites-lui ou écrivez-lui clairement avec une formulation positive : « je souhaite que tu enlèves tes chaussures en rentrant ». Les reproches ou les rappels d’interdits ne donnent pas d’indication sur ce que vous attendez. « Ne cours pas » deviendra « Marche lentement ».
  • l’enfant ne voit pas les choix qui s’offrent à lui : la parade est de lui proposer des choix. « Tu préfères mettre ta casquette ou sortir quand le soleil sera moins fort ? »
  • il ne se souvient plus de la règle ou ne l’a pas comprise : les règles sont un moyen efficace de guider un enfant. Il faut simplement s’assurer qu’elles sont comprises et admises. Pourquoi ne pas les établir avec lui en réunion de famille ? N’hésitez pas à afficher un tableau des règles selon les pièces de la maison  dans lesquelles elles s’appliquent.
  • l’enfant ne sait pas quelles sont les conséquences réelles de ses actes : décrivez-lui ce qui va se passer ainsi que les conséquences émotionnelles, organisationnelle, psychologiques, etc. « Le verre va tomber car il est sur le bord de la table. Il se cassera sur le sol, répandant des bouts de verre partout, etc. »
  • l’enfant n’a pas assez d’informations : donnez-lui des informations précises comme le fait que les feutres sur un mur ne s’effacent pas.
  • l’enfant se trompe d’objectif pour satisfaire un de ses besoins : par exemple, il renverse quelque chose ou il s’agite dans tous les sens car il a besoin d’attention.
  • l’enfant vous imite : c’est comme si on demandait à un enfant d’arrêter de crier en lui criant dessus. Etrange n’est-ce pas ? Choisissons plutôt un ton calme pour qu’il nous imite.
  • l’enfant ressent une trop grosse émotion : dans ce cas, il ne peut pas réfléchir et raisonner, c’est sont cerveau émotionnel qui est aux commandes. Il ne peut qu’attaquer, se figer ou fuir. Pour l’apaiser dans un premier temps, prenons-le dans nos bras (et en plus il ne se fera pas mal ainsi) et verbalisons ce qu’il ressent pour l’apaiser : « je vois que tu es en colère ». Notez que la fatigue (et donc le besoin de repos) est à l’origine de nombreux comportements inhabituels. L’indicateur de fatigue est donc à prendre en considération.
  • l’enfant évolue dans un environnement inadapté : Si vous répétez souvent les mêmes messages/interdits à votre enfant relatifs à des éléments de l’environnement, c’est qu’il est peut-être temps de se faciliter la tâche en modifiant l’environnement même.
    Si vous ne souhaitez pas qu’il touche à la télécommande, mettez-la hors de portée et disposez des sources d’exploration et de jeu au niveau de l’enfant. De la même manière, il est intéressant de délimiter une surface de jeu sécure (avec des gros coussins par exemple). Dans la même logique, si le coucher est compliqué, créez un environnement calme et apaisant : lumière douce, musique apaisante en sourdine, un livre de conte prêt à être lu, un rituel de gratitude, etc. La TV, les tablettes et autres activités excitantes n’ont pas leur place à ce moment-là.
    Idées d’adaptation de l’environnement :
    – utiliser des verres et des tasses en plastique
    – mettre sous clé les médicaments et autres objets dangereux
    – fermer les portes

 

Par rapport aux punitions : punir n’est pas éduquer

On l’a vu, les punitions traitent les conséquences et non la cause. Ce qui signifie que l’enfant puni ne possède toujours pas les clés pour changer. L’impact des punitions ne s’arrête pas là.

Toutes les études scientifiques le démontrent, les punitions (comme toutes les autres formes de violence) sont inefficaces sur le long terme et causent des dégâts psychologiques chez l’enfant et le futur adulte (baisse de l’estime de soi, stress,…) en plus de dégrader ses compétences sociales (il se dit « la violence est un mode d’interaction normal » et il reproduira ceci lorsqu’il sera parent à son tour)

 

Finissons par une petite citation :

« La vraie force, c’est de ne pas utiliser la force pour convaincre. »

 

Alternatives aux punitions :

Bonus :

Pour compléter, voici l’avis de Jean-Philippe de la chaine actimomes (à laquelle je vous conseille de vous abonner).

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