Phrases et méthodes pour accueillir la peur des enfants (et éviter qu’elle ne se transforme en anxiété)
|La manière dont nous, parents et éducateurs, considérons et traitons la peur de nos enfants aura une influence sur leur comportement immédiat et futur.
Lawrence Cohen dans son livre « Qui veut jouer avec moi » nous donne de précieux éclairages et conseils pour agir au mieux.
Il commence en nous précisant que la peur est une émotion utile puisque sa fonction est de nous maintenir en vie. Il ne faut donc pas la nier ou la moquer lorsque l’enfant la ressent.
On évitera ainsi ce type de phrase : « Ne sois pas ridicule, il n’y aucune raison d’avoir peur ! »
Le risque majeur d’ignorer ou de sous-évaluer la peur est de rendre l’enfant intrépide (« même pas peur ») au lieu de courageux (juste évaluation du danger et mesures adéquates) , dur au lieu d’assuré et à l’opposé : craintif et timide au lieu de confiant et explorateur.
La bonne approche est d’accueillir la peur et d’encourager l’enfant à s’y « frotter » progressivement afin de cultiver la prise d’initiative et la rationalisation. Si la source d’une peur est systématiquement évitée, la peur se renforce.
Astuce : Pour accueillir la peur d’un enfant, une phrase simple et empathique telle que « Je vois que tu ressens de la peur » est efficace.
L’anxiété est une peur bloquée
L’anxiété se manifeste par un noeud dans la gorge, ou le ventre, ou une sensation d’oppression dans la poitrine. Astuce : ces symptômes méritent d’être décrits à l’enfant afin qu’il identifie quand il est anxieux.
Elle intervient quand l’enfant a peur mais qu’il ne parvient pas à se libérer de son émotion. La peur est bloquée entre le refoulement et l’expression.
Dans les cas d’anxiété, l’objectif est d’aider l’enfant à verbaliser son ressenti.
Les méthodes à privilégier sont le jeu et l’art. Ce sont les voies que l’enfant préfère.
Voici des exemples + liens :
- Le dessin : « Pourrais-tu dessiner le monstre de tes cauchemars ? »
- La danse : « Si les papillons dans ton ventre dansaient, à quoi ressemblerait leur ballet ? »
- Le dialogue imaginaire : « Et si le noeud dans ta gorge était capable de s’exprimer, que dirait-il ? »
- Inventer des situations avec les jouets de l’enfant : en imaginant qu’un personnage vit des situations périlleuses dont il doit s’extraire (voir cet article).
- Construire des vaisseaux spatiaux invincibles avec des Lego ou en les dessinant
- Fabriquer des poupées tracas à qui on confie les soucies et sources d’anxiété (voir cet article)
- Transformer l’image de la peur en changeant sa voix, son aspect, etc.
Outil supplémentaire :
Pour compléter cet article, voici le tableau des peurs en fonction de l’âge des enfants :
J’ai un enfant qui souffre se troubles anxieux, j’ai lu de très bons livres sur le sujet et je suis vraiment surprise de la définition de l’anxiété et du parallèle que vous faites entre peur et anxiété. Je trouve que c’est un raccourci un peu simpliste, les conseils que vous donnez sont ceux que nous avons appliqué sur les conseils de la 1ere thérapeute que nous avons vue et ce fut un fiasco. La peur, l’anxiété, l’angoisse, les phobies sont des mécanismes complexes. Je vous conseille l’excellent livre de Christophe André sur le sujet, ainsi que « L’enfant anxieux » aux éditions de Boeck.
J’ai lu tous les ouvrages de Christophe André sur le sujet. Je ne suis pas docteur et c’est pour cette raison que je me suis appuyé sur les écrits de Dr Lawrence Cohen qui est un psychologue clinicien spécialisé dans le jeu chez l’enfant, la thérapie et la parentalité ludiques. Le contenu de l’article reflète donc ses propos (et son expérience).J’ai simplement mis en image les solutions qu’il propose et qui ont fonctionné selon les témoignages d’autres parents (et le mien) qui ont pu les tester avec leur enfant. Mais chaque cas est différent et plus ou moins complexe. C’est pour cela que je suis intéressé de lire ce qui vous a le plus aidé dans votre cas. Cela permettra de compléter cet article en d’en rédiger un autre par la suite. Par avance merci.