Non, un enfant n’a pas à obéir…
|Il est une expression qui a tendance à me hérisser le poil…c’est le cas de le dire.
« Mon enfant ne m’obéit pas… »
Qui se décline en question :
« Comment faire obéir son/mon enfant ? »
Revenons sur la définition d’obéir selon le Larousse :
- Se soumettre à la volonté de quelqu’un, à un règlement, exécuter un ordre : Obéir à ses parents, à la loi.
- Céder à une incitation, un sentiment, etc. : Obéir à ses instincts.
- Répondre au mouvement commandé, fonctionner correctement : Les freins n’obéissent plus. Mes jambes refusent d’obéir.
- Être soumis à une force, une action, une règle par une nécessité naturelle : Les corps obéissent à la pesanteur.
Notons les mots : Se soumettre, ordre, commandé, soumis, force,…
Bref, un champ lexical à des années-lumière de la bienveillance.
L’obéissance implique un rapport de force alors qu’un enfant a d’abord besoin de se sentir aimé, écouté et accompagné plutôt que contraint. Bref, éduqué et non soumis.
Maintenant, demandons-nous quelle est l’impulsion derrière cette injonction « obéis-moi » !
- une tentative de rattrapage des frustrations liées aux humiliations infligées par autrui dans le présent ou dans le passé ?
- un besoin de reconnaissance ou de se sentir respecté ?
- un copier/coller de ce que nous avons vécu dans notre enfance ?
- le poids du regard de la société et des « amis », bons conseillers…
- un stress qui déconnecte les fonctions supérieures de notre cerveau
- une peur et un sentiment de danger qui nous poussent à attaquer ou à nous défendre
Que fait-on lorsqu’on n’exige pas l’obéissance d’un enfant ? On avance plus vite en favorisant l’épanouissement et l’autonomie de l’enfant.
- on propose des choix à l’enfant
- on fixe des règles avec lui
- on montre l’exemple
- on écoute les émotions afin que le cerveau de l’enfant soit de nouveau disponible pour apprendre
- on capte d’abord son attention en se mettant à son niveau (physiquement)
- on formule ce que nous voulons (demande) et non ce que nous ne voulons pas (reproche)
- on encourage les intentions et actes que nous souhaitons voir reproduire (renforcement positif)
- on parle normalement car les cris bloquent une partie du cerveau des enfants
- en employant « nous » et « je » plutôt que « tu »
En gros, quand on ne cherche pas à se faire obéir, on se connecte à l’enfant et cette connexion favorise son développement et la parentalité en général !
Et si nous sommes les seuls à ne plus utiliser le terme « obéir » dans notre entourage et qu’on entend des jugements, il suffit de se dire que ce que pensent les autres ne regardent qu’eux et que chacun fait son possible à son niveau, mais en restant persuadé que tout fonctionne bien mieux dans la bienveillance et l’empathie plutôt que dans la violence.
L’éducation n’est pas une guerre.
Pour résumer :
- en supprimant le mot « obéissance » de notre vocabulaire tout le monde se portera mieux
- en évitant de le chercher sur Google ou dans les livres/magazines on se portera mieux
- en comprenant le fonctionnement du cerveau d’un enfant on comprendra que l’obéissance est incompatible avec un développement harmonieux (et on se portera mieux)
- demandons-nous quels besoins nous poussent à vouloir être obéis ? Et quelle est la véritable demande à poser en face de ce besoin insatisfait. Là, on est dans le développement personnel.
Allez. Peace & love et… REPOS ! (non, je plaisante)
Excellent article et en plus, plaisant à lire. Merci !
C koi ce ramassi de C….moi mon enfant je l éduque et il. Doit obéir à mes ordres, sous soumettre à mes règles parce que je le prépare à devenir un adulte un homme responsable Dans son monde difficile et par amour point barre à la ligne.
Donner des ordres prépare surtout les enfants à obéir à ceux qui lui monteront la même rigidité éducative ou relationnelle pour le bien ou le mal de l’enfant. Cela ne lui apprend pas à penser par lui-même et à s’épanouir en respectant autrui (puisque lui-même a été traité ainsi). On peut très bien collaborer avec l’enfant sans le contraindre ni l’exposer à quelconque source de violence (menaces, insultes, cris,…). Mettez-vous à sa place ou demandez-vous si vous accepteriez qu’on vous donne des ordres en tant qu’adulte.
Comme toujours je me sens mal à l’aise avec des affirmations aussi péremptoires. Pcq oui comme adulte, je dois obéir à plein de choses sans discuter – du code de la route aux règles du ramassage des poubelles en passant par le planning de la semaine que m’a fait mon chef de service – et c’est ce qui permet la vie et le travail en société. Même si en démocratie, je peux militer pour changer ces règles – mais pas les enfreindre pcq à moi, elles ne conviennent pas.
Je dis toujours qu’éduquer un enfant, c’est lui apprendre aussi, dans le respect et la bienveillance, la confrontation avec la réalité . Sinon, la vie le lui apprendra dans la violence et la douleur.
Je me souviens d’un étudiant qui n’avait pas présenté mon examen et n’était pas venu signer la feuille de présences. A l’époque, d’après le règlement des études dans les Hautes Ecoles, c’était le redoublement automatique pour abandon de session injustifié.
Nous avons discuté de longues minutes et je lui ai fait je crois pas mal d’écoute active mais je ne pouvais rien changer. Il est parti voir la secrétaire responsable de l’organisation des examens, puis la direction. Sans succès. Il est alors revenu me voir, complètement effondré en me disant: « c’est la 1ère fois que je n’arrive pas à convaincre. Ca a toujours marché et je n’ai jamais été puni gravement ». Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ses parents, ses profs, ne lui ont-ils pas appris que tout ne se discutait pas, tout ne se négociait pas, qu’il y avait des règles à respecter. Point. et donc qu’il fallait assumer les conséquences de ses actes, même dans les petites choses, avant qu’une situation bien plus sérieuse ne lui apprenne ?
Oui je suis tout à fait d’accord. Éduquer les enfants passe aussi par leur apprendre la réalité de la vie… Même si elle ne nous plaît pas toujours.
Mais ce que vous décrivez avec l’étudiant n’a rien à voir avec l’éducation. Il avait plutôt une tendance autodestructrice cet étudiant ? S’il avait grandit dans la bienveillance et la responsabilisation active, il aurait compris qu’il doit passer les examens en obéissant à certaines règles et pas en pensant faire comme il veut. Ca n’a rien à voir avec tout ce qui est dit dans l’article ce que vous décrivez de l’étudiant. C’est autre chose. On peut mettre un cadre à son enfant sans hurler. Il peut apprendre à obéir aux règles de la société sans s’y soumettre passivement.
Il y a malheureusement des gens qui doivent obéir à d’autre dans la vie de tout les jours…. Il y a et il y aura toujours des décideurs, et des gens pour leur obéir. Pour revenir aux enfants, on voit le résultat de parents qui choisissent la voie de l’enfant roi, ou encore de le laisser s’épanouir comme vous dites. Sauf que ces gens là ne comprennent pas bien le sens de l’épanouissement. Comme je le disais dans un autre mail, mes enfants m’obeissent car ils ont compris que ce n’était pas pour les embêter. Par contre, pourquoi ne pas leur expliquer que remettre en question quelqu’un ou quelque chose doit se faire dans le calme et le respect afin que ce soit constructif.
Bonjour Sarah,
Vous pouvez m’expliquer le lien que vous faites dans vos mots suivants :
« Ordres…soumettre…par amour »
Je tente de comprendre.
Tout autant que de vous demander : qu’en savez vous vraiment de son monde qui sera difficile ?
Hormis vos croyances et vos certitudes. Sur quoi vous basez vous vraiment ?
J’explique à mes enfants qui, oui sur certains points doivent nous obeir que, nous, adultes ne vivons pas dans une zone de non droit : j’obei au code de la route quand je prends le volant, au droit du travail quand je suis au bureau, etc, etc, pour le bien de tous. Même les psychanalystes notent que les enfants élevés sans contrainte sont plus enclins aux dérives, cherchant les barrières qu’on ne leur a pas posé. Arrêtons de considérer les enfants comme des adultes, oui il faut les resposabiliser mais ne leur faisons pas porter le poids de décisions que nous devons prendre pour eux! Ce type de pseudo éducation est juste un moyen d’éviter des conflits bien nécessaires à la construction de l’enfant !
On ne vous a pas forcé à écrire correctement apparemment
« Se faire obéir des enfants » implique aussi que nous ne mettons pas les enfants à notre niveau, comme s’ils n’étaient pas humains comme nous adultes, et qu’ils n’avaient pas le droit de ne pas vouloir faire ce qu’on leur demande…
Merci pour vos articles intéressants et accessibles !
Merci Jeff pour ce billet d’humeur que je partage et que je vais partager.
Une maman éducatrice de jeunes enfants qui pratique et enseigne « l’art de désobéir » en conscience et avec respect 😉
– Et si l’enfant ne veut pas fixer de règles ? Ou si l’enfant veut bien en fixer avec nous mais ne les suit pas par la suite ?
– Et s’il fallait fixer des règles sans son accord et qu’il doive s’y tenir quand même, quel mot employer ? (par ex : ne pas avaler de détergent, ne pas déchirer ce livre, ne pas courir sur la route, ne pas monter sur la porte du lave-vaisselle, etc.)
– Et si « obéir » n’était qu’une question de lexique. Je veux dire on est bien obligé de fixer des règles, ne serait-ce que pour sa sécurité ou la sécurité des autres (non, on ne tape pas le chat), quelle est la différence avec le fait de le faire obéir à une règle ? Je ne me rappelle pas avoir déjà employer le terme « obéir » avec ma 14 mois. Mais j’ai déjà agit dans le même sens, à chaque non en fait (obéir : forcer à, donc je l’ai déjà forcée puisque interdit de faire des choses, dit non). Et si ça n’était qu’une histoire lexicale, verbale, mentale, que dalle au final ?
Le mot « obéir » est connoté « gros mot », agression, soumission, etc. Ok. Mais au final, vous le faites quand même, non ? Pas volontairement, pas méchamment, pas dans le but de soumettre mais quand il faut empêcher l’enfant de faire qqch ? Je ne parle pas d’attirer son attention ailleurs ou d’une autre méthode de contournement, parce que ce serait juste contourner la question. La question est : au final, est-ce qu’on doit quand même pas se faire un peu « obéir » ? Histoire de sécurité, toussa…
Intéressant votre commentaire. Et si dans les même situations que vous avez présenté, on imaginait que vous vous adresseriez à un adulte (il s’assoit sur la porte du lave vaisselle par exemple) est ce que l’on aurait l’impression de se faire obéir?
Je crois que je montrerais surtout mon mécontentement (ou ma colère, en fonction de la situation) face à la situation.
C’est une réflexion que je me fais…
Je suis souvent assez d’accord avec vous, mais là! A ne pas vouloir reconnaitre l’autorité des parents, on fabrique des « enfants-rois », qui ne supportent plus la moindre autorité, et qui seront malheureux, prendront trop de place, en écrasant les autres. Pas mieux. Si on les fait obéir en les respectant, où est le problème, sinon une question de lexique.
L’éducation positive ne fabrique pas des « enfants-rois » (terme marketing qui n’apporte d’ailleurs rien au débat). L’autorité ne s’exige pas. On élève des enfants afin qu’ils deviennent responsables et respectueux. Cela ne se fait pas par la soumission. La bienveillance et la fermeté inclut donc des choix, des règles, des formulations positives, de l’écoute empathique…bref, tout ce que je m’efforce de partager sur ce site. Tout ceci est efficace et validé scientifiquement.
Vous parlez de « règles », lorsqu’on suit une règle on peut aussi dire qu’on s’y soumet, qu’on s’y plie, qu’on obéit à une règle. Il n’y rien d’humiliant à ça.
Je pense au contraire qu’on doit obéir à nos parents, à nos professeurs,etc. Il n’y a rien de mal à ça, ils connaissent bien mieux la vie et la matière qu’ils enseignent. S’ils donnent des conseils, des ordres ce n’est pas pour rien. Mes parents m’ont toujours donner l’ordre de ne pas traversé la route sans regarder et je dois dire que c’est un ordre qui s’est révélé plutôt utile étant donné que c’est grâce à ça que je suis en vie aujourd’hui, au passage je ne me suis jamais senti humilié par un tel ordre.
On a pas besoin des scientifiques pour savoir qu’être bienveillant envers son enfant ou plus largement c’est proche a des répercutions positives, mais justement n’est-ce pas de la bienveillance de donner certains ordres à ses enfants? Ordres qui sont au final des règles qui peuvent l’aider à survivre à se préparer à devenir adulte (oui car c’est le but de l’éducation je rappelle). Ca me fera toujours rire les formulations utilisant la validation scientifique comme argument d’autorité, il a pas fallu attendre les dernières études scientifiques pou savoir ça on est au courant depuis longtemps.
Etre strict n’est pas une mauvaise chose, d’autant que ce n’est pas incompatible avec la bienveillance au contraire je pense que ce sont deux socles très importants dans l’éducation voire indispensables.
D’autant que sans règle il n’y a plus de liberté non plus, on devient esclaves de nos désirs en plus d’être socialement inadapté étant donné qu’on ne supporte aucune autorité et d’avoir une forte tendance au conflit. Notre liberté s’arrête la où commence celle des autres c’est ce qu’on appelle aussi le respect et la présence de règles qu’imposes nos parents ou qu’on peut s’imposer à nous même nous apprend cette notion et nous permet de prendre en considération autrui. ( Parce qu’on peut s’imposer des règles à nous même aussi, on doit obéir à nos principes, oui oui « obéir » ce mot source d’humiliation, de soumission par la force qui vous fait hérisser le poil, pensez vous qu’on s’humilie nous même ? ( si vous répondez non votre poste n’aura plus aucune contenance et vous l’aurez vous même rejeté en bloc, si vous répondez oui c’est stupide mais au moins vous êtes logiques avec vous même).
Bonjour, je me permets de vous suggerer de lire cet article sur l’obeissance intelligente: http://foyerdharmonie.com/exiger-ou-non-obeissance-de-nos-enfants
Vous y trouverez peut-etre les nuances que vous cherchez a souligner.
PS : les petits et grands Norvegiens ne se font pas ecraser en traversant la route et ne semblent pas tellement victimes de leurs desirs…
Il y a deux façons de se soumettre à une règle :
1. Volontairement. Parce qu’on nous l’explique et qu’on la comprend, parce que sinon on ne peut pas jouer à ce jeu, pour faire plaisir, parce qu’on nous le demande gentiment, parce que si la situation était inversée on aimerait que ca se passe ainsi (ne pas taper car être tapé c’est désagréable) : c’est ce qu’on propose ici
2. Contraint et forcé. C’est ce que l’auteur dénonce car c’est humiliant, énergivore et contre-productif (soit on fait un rebelle, soit on fait un soumis qui n’aura aucun esprit critique)
« enfants-rois » n’est qu’un terme marketing, mais ceux que vous utilisez comme « soumission », n’a pas de critique de votre part. Tout cela me semble bien loin d’une objectivité scientifique qui ne peut et ne pourra jamais s’appliquer à l’être humain. Nous ne rentrons pas dans des cases! La science de l’éducation n’est qu’une évolution d’hypothèses changeantes qui n’arrête pas de nous donner sécurité par ses nouvelles découvertes avant de changer encore et encore de voie. Tout ce que l’on voit c’est des générations de moins en moins respectueuses et responsables et vous venez nous dire que les enfants ne doivent pas obéir? Et qui leur apprendra le respect? La première personne qui leur mettra un claque dans la figure dans la rue, peut être? Ou mieux encore la police à coups de matraque pour se faire obéir? Dommage qu’on leur ait pas appris avant, on dira… Enfin, soyons innovateur mais restons réalistes: le bon-sens d’un parent bienveillant suffit!
Avant de dresser des généralités sur les « jeunes d’aujourd’hui », je vous demanderai d’estimer en quelle année un auteur connu a écrit ces lignes : « Les jeunes d’aujourd’hui aiment le luxe; ils sont mal élevés, méprisent l’autorité, n’ont aucun respect pour leurs aînés, et bavardent au lieu de travailler. Ils ne se lèvent plus lorsqu’un adulte pénètre dans la pièce où ils se trouvent. Ils contredisent leurs parents, plastronnent en société se hâtent à table d’engloutir les desserts, croisent les jambes et tyrannisent leurs maîtres. »
Que pensez-vous des mots : « rigueur, effort, respect, persévérance, politesse, discipline …» ?
La morale a disparu de nos écoles mais n’a pas été remplacée…Trouvez-vous que la société française est travaillante, respectueuse, harmonieuse, épanouie, enfin tous les qualificatifs que vous utilisez ?
Je vous félicite d’avoir réussi l’éducation de vos enfants, mais sachez que sans un minimum de discipline, la société ne peut pas bien aller…
D’où le grand intérêt d’avoir un code de la route, un code du travail, un code civil, un code pénal, etc… Si on doit apprendre à nos enfants à décider deux même ! C’est vrai que la vraie vie ne passe pas par des frustrations, des obligations, des règles, des lois… Et après on s’étonne de l’anarchie !? Moi perso j’ai deux enfants à qui j’impose des règles, parce que c’est vital pour eux, c’est également le rôle de parent, parce que si un enfant était suffisamment mâture pour faire ses choix tout seul, il n’aurait pas besoin de parents ! J’ai une famille recomposée à écrit un conjoint qui a eu une fille d’une précédente union, je vois parfaitement la différence, elle fait se qu’elle veut quand elle veut, et ses parents ont des problèmes avec l’école, et les miens ont des règles à respecter, et tout va bien ! Et aucun rapport avec un écart d’âge car ils ont le même.
Validé scientifiquement? Oui il y a des années de cela, toujours en rapport avec les enfants, il fallait privilégier le sein pour nourrir les nouveaux nés ( validé scientifiquement), puis quelques années plus tard, toujours validé scientifiquement le lait maternel n’était plus ce qu’ il y avait de mieux et on déconseillé aux jeunes maman d’allaiter. Puis de nos jours, il faut de nouveau allaiter…. Et comme par hasard, c’est validé scientifiquement!! Alors vous savez les scientifiques nous racontent ce qu’ ils veulent, ils ne sont pas paroles d’évangile.
On ne vous a pas forcé à écrire correctement apparemment
Je déteste ce terme aussi. Il est pour moi lié à la soumission. Pourtant, quand mes enfants ne respectent pas les règles (essentiellement de sécurité) fixées ensemble, je ne sais pas quel autre terme utiliser.
Bonjour,
Je viens de lire attentivement vos échanges et je souris car je les trouve « franco-français ». Je m’explique. Je vis en Californie depuis quelques temps et j’ai découvert ici une preschool (maternelle) coopérative qui base tout son fonctionnement sur l’éducation bienveillante. Comme c’est une école coopérative, les parents sont engagés à 2 choses: 1/ l’un des parents doit venir travailler dans l’école de 8h30 à 12h30 une fois par semaine et 2/ l’un des parents doit venir au cours sur l’éducation positive pendant 2h le lundi soir, tous les lundis soirs. Je suis éducatrice spécialisée et je me suis dit que ce serait amusant de voir comment ça se passe et de m’ouvrir à un modèle éducatif dont j’avais l’impression en petite franco-française qu’elle était l’éducation de l’enfant roi.
Et bien figurez-vous que je découvre que NON, pas du tout. Il n’est pas question de dire aux enfants « fais ce que tu veux » mais au lieu de leur dire:
« Ne roules pas dans le sens inverse sur le circuit des vélos » on va leur dire: « tu vas dans le sens opposé du trafic et tu as 2 options: la première est de te remettre dans le sens du trafic et la seconde est de quitter le circuit et d’aller trouver une autre activité. Que choisis-tu?
En fait les enfants de cet âge (3-5ANS) ont besoin de faire et d’assumer leurs propres choix. Cela leur permet de faire des expériences, de comprendre des limites et des règles et ensuite de les appliquer. Mais au lieu de leur dire: tu vas dans le mauvais sens. je compte jusqu’à 3 et si tu ne t’es pas retourné, tu seras privé de circuit de vélo, on leur offre un choix et l’opportunité de l’assumer. Résultat garantit et sans colère. Les 34 enfants de l’école sont loin d’être des enfants roi. Nous ne leur cédons rien, nous ne négocions aucune règle, nous leur offrons seulement l’opportunité de trouver les limites en leur donnant des options.
Parfois ça peut donner: Nous devons sortir et pour cela tu dois mettre tes chaussures. Tu as 2 options: soit tu les enfiles toi-même, soit je vais t’aider à les enfiler. Le résultat est là…. on veut qu’ils mettent leurs chaussures et il y a 2 options. Inutile de crier ou de répéter 3 fois, ni même de menacer. Si ils ont envie ils vont le faire seul, sinon ils vont accepter qu’on les aide. Et au lieu de leur dire: « bravo, tu as pris la bonne décision » on va préférer leur dire: « je te remercie, nous sommes à l’heure à notre rendez-vous » ou simplement « tu as réussi tout seul, comment te sens-tu? »
Je comprends tout à fait vos réactions, elles sont les mêmes que celles que j’avais avant et je vous assure que je ne veux plus y revenir. Elles ont généré pour mes enfants trop de réactions agressives, pour moi, trop de stress et de frustration, ainsi qu’un sentiment de ne pas être une bonne mère. Aujourd’hui, mes enfants coopèrent bien mieux avec cette nouvelle méthode et le calme dans la maison est super!
PS: j’ai 3 enfants de 3, 5 et 9 ans et ça marche pour les 3!
Je suis complètement d’accord avec vous!
Depuis que je regarde des vlogs de familles américaines, c’est un vrai bonheur de constater que des parents sont réellement bienveillants avec leurs enfants et ils leur rendent tellement ! Ils sont doux, vivants, ils savent s’exprimer comme des adultes à 3/4 ans déjà, sont à l’aise avec petits et grands, débordent de bienveillance, comprennent rapidement, s’aident entre eux, ont une confiance et une estime de soi et de l’autre défiant la majorité française de la confiance en soi, débordent tellement d’amour qu’ils n’ont pas le temps d’être en colère 😛 C’est un tel bonheur de voir ça, ça donne du baume au coeur et on en oublie le père qui hurle sur son tout petit en pleins magasin ou la mère qui pousse son enfant contre un mur et lui dit « tu as eu mal,c ‘est bien fait! ». Mais il n’y a pas que les parents qui sont responsables, toute la société y met du sien, quand je les vois tous dans un resto quelconque et personne n’est là à les toiser, les juger, à leur faire chut ou se faire refouler car interdit aux enfants… Les français ont d’énormes progrès à faire, faut avoir le courage de le reconnaître !
Proudhon, vous avez des livres que vous avez lu qu’on vous a conseillé là-bas ? Potentiellement en français ?
J adore. J aurais aimé apprendre ça plutôt mais je vais essayer de mettre ça en place pour mon dernier ado.
Il n existe pas un livre de cette methode ? Dommage que je n habite pas en Californie. Merci encore d avoir partagé cette expérience.
Complet je trouve, merci!
Je préciserais « fixer des règles -claires et positives » en évitant les « ne pas ».
A la maison, on en a fixé une dizaine, ensemble, et on a défini des « conséquences » en cas de non respect… 🙂
…. je rigole !…. moi même ayant élevé 4 enfants sans gros problème d' »autorité » y compris à l’adolescence … en parlant beaucoup, en négociant lorsque je le sentais juste… mais aussi en me faisant obéir lorsque cela étaient nécéssaire!…. résultat de vos questionnements permanents : des enfants élevés sans limite, passent leur temps à négocier, perdent de vue leur intérêt premier pour ne rester que sur la frustration d’un refus ou d’une injonction …. et sont invivables pour la société !… des parents épuisés qui cèdent à n’importe quelle lubie !…. bon courage … moi j’en aurais élevé davantage si mon conjoint avait eu envie parce que ce n’était que du bonheur …. vous avez perdu tout bon sens et l’éducation de vos enfants devient un véritable parcours du combattant d’où il n’est absolument pas sûr que vos enfants sortent plus solides ou plus autonomes !
Remplacer l’obéissance par la collaboration est l’idée principale de cette article. Une éducation positive implique de la fermeté et de la bienveillance. Ce n’est pas du laxisme.
J’ai lu plusieurs articles sur ce sujet et je ne sais pas trop quoi en penser exactement. Future maman, j’essaie de me renseigner le plus possible et je ne veux pas reproduire le schema que j’ai vécu enfant. C’est à dire une éducation vraiment très stricte ou mes frères et moi finissions par « ne plus rien faire ou dire qui pouvait être source de punition ». Exemple : petite ma mère me faisait porter très souvent de jolies robes. Nous habitions en campagne en face d’une ferme où nous allions quotidiennement pour chercher du lait. Durant les vacances, les petits enfants de ces voisins fermiers étaient souvent là. Et souvent je ne m’autorisais pas à jouer avec eux par peur de me faire gronder par ma mère si ma robe était tachée ou déchirée. Pour le choix de mes études ce fut pareil, ma mère a toujours répondu à ma place depuis aussi loin que je me souvienne que je voulais être médecin. J’avais du le dire comme certains disent astronautes, mais j’ai senti comme une obligation. J’ai essayé,j’ai raté, on me l’à reproché et j’ai ce sentiment d’être nulle…
Bref, nen moins avec l’éducation bienveillante,il y a des choses que j’ai du mal à comprendre. Vous dites qu’on donne le choix à l’enfant, qu’on lui demande son ressenti etc etc… oui,dans certaines situations je veux bien croire que c’est mieux. Mais lorsque l »enfant est violent (mord un autre enfant; tape…). Comment réagissez vous si on ne peut pas utiliser le « je ne veux pas que, tu n’as pas le droit de… »
Idem. Dans l’article vous dites de fixer des règles avec l’enfant. Mais qui dit règles dit forcément obéissance à ces dernières. Je pense qu’il ne faut pas tout mélanger. Certaines règles sont la pour protéger. S’il n’y avait pas de code de la route, je pense que ça serait très vite compliquer de conduire car chacun ferait à sa guise. Dans le monde du travail, l’enfant une fois devenu adulte, devra quand même « obéir » à certaines règles ; s’il n’à pas eu l’habitude d’en avoir, il va se sentir frustrer non?
Être bienveillant, oui, à 100%, mais je trouve personnellement qu’il y a certaines limites à poser et donc à faire respecter/obéir à son enfant.
» lorsque l’enfant est violent (mord un autre enfant; tape…). »
Tout d’abord il faut voir l’age de l’enfant. Les tout petits ne tapent/mordent pas parce qu’ils sont violents mais parce que leur cerveau est immature et qu’ils ne savent pas exprimer leurs émotions autrement et inhiber leurs gestes.
Il est tout a fait possible de les stopper sans s’énerver, de leur rappeler qu’on ne tape pas, de verbaliser les émotions qui les traversent sans les juger (« tu voudrais ce jouet et il joue avec » « tu en veux à ton petit frère parce qu’il accapare ta maman »), de rajouter « je comprends, mais tu ne peux pas l’exprimer ainsi ». On peut lui proposer de vider cette émotion négative autrement mais en général le simple accueil aura suffi pour qu’il soit capable de suivre notre exemple et consoler la victime / s’excuser.
Un enfant réellement violent est bien plus âgé, il sera alors capable de vous expliquer les raisons de son geste si vous prenez la peine de le lui demander. Exprimer sa désapprobation (on ne tape pas) n’empeche pas de rechercher les causes car elles doivent être soignées si on ne veut pas que la situation ne se reproduise pas : la regle seule ne suffit pas, même pour les adultes, pourquoi les enfants feraient-ils mieux ?
Non l’existence de règles n’implique pas qu’on doive forcément les suivre aveuglément. Il faut apprendre à développer l’esprit critique des enfants pour chercher et comprendre le sens des règles, afin de s’y plier volontairement et non contraint :
On ne tape pas parce que ca fait mal. C’est pourquoi on peut taper un coussin.
On ne crie pas parce que ca fait mal aux oreilles. C’est pourquoi on peut aller crier dehors.
On ne saute pas sur le lit parce que ca casse les lattes. C’est pourquoi si tu as vraiment besoin de sauter (oui c’est un besoin physiologique) on va te mettre un matelas par terre et rajouter un mini-trampoline sur ta liste de Noel.
On met des bottes quand il pleut parce que sinon on a les pieds mouillés et c’est désagréable. C’est pourquoi le jour où il faut 30 degrés vous le laisserez sortir en tongs sous la pluie…
Et enfin on suit les règles du jeu parce que sinon on ne peut pas jouer ensembles. C’est pourquoi si tu fais n’importe quoi avec tes pions ou si tu triches, tu vas te retrouver tout seul pour jouer…
Ce n’est qu’en connaissant l’esprit des lois qu’on peut les discuter, les faire évoluer, et parfois les transgresser avec raison (désobéissance civile, résistance pendant la guerre etc)
En 1940 les collabos avaient été élevés dans l’obéissance sans réfléchir, les Justes (TOUS!) dans la bienveillance et la compréhension. Ca ne donne pas une idée de la direction à suivre ?
Oui ça je sais que les tous petits n’ont pas le cerveau assez mature pour se rendre compte qu’ils font mal. Néanmoins, je constate que malgré le fait qu’on ai expliqué au jeune enfant la raison, cela ne l’empêche pas de recommencer plusieurs fois (enfin, certains enfants). Donc dans ces cas là le non et le je ne veux pas sont de rigueur.
Je suis d’accord sur le fait d’expliquer les règles pour leur donner un esprit critique et ne pas en faire des moutons de panurge. Mais c’est ça que je trouve paradoxal, vous êtes «contre» les règles car il faut obéir, mais vous en donner quand même. Ce qui montre bien qu’il en faut un minima, et qu’on veut que l’enfant les respectent (en connaissance de cause bien entendu).
Les Justes tous éduqués dans la bienveillance et la compréhension ???? Dans ma famille proche, il y a eu deux Justes qui ont leur arbre en Israël et leur nom sur le mémorial. Ils ont été éduqués comme les enfants de l’époque, l’un était né en 1897 et l’autre en 1908, càd avec un pater familias qui représentait la loi et des écoles où sans obéissance, c’était les coups de règle sur les doigts. Des parents aimants, oui, compréhensifs, certes mais comme on l’était alors où l’autorité sur terre était l’image de l’autorité divine, dont seule l’obéissance sans discuter était la garantie d’échapper à l’enfer.
De nouveau fort perplexe devant de telles affirmations qui ne reposent sur aucune preuve.
Monsieur,
Parlant d’enfance, l’analyse dans cet article fait preuve de ce que je ne peux qualifier que de l’immaturité intellectuelle. Car vos injonctions de ne pas chercher à se faire obéir se base entièrement sur la définition du simple mot abstrait tirée d’un dictionnaire populaire.
Vous qui vous dites passionné de psychologie et des sciences humaines n’êtes pas sans ignorer que cette approche n’a strictement rien de scientifique. Il n’y a ni contrôle, ni expérience, ni même anecdotale. Ce que vous êtes en train de faire n’est pas de la psychologie mais de la philosophie : un art parfaitement respectable à condition d’être fait avec de la rigueur (mais qui n’échappent toutefois pas, au bout d’un moment, de traiter ce qui est tangible aussi bien que de la métaphysique abstraite). Vous êtes bien sûr dans votre droit de pratiquer de la philosophie au lieu de la psychologie, mais que vos lecteurs ne se trompent pas de quoi il s’agit.
Et je suis désolé, mais la définition dans Larousse n’est point suffisant pour construire la base d’une conceptualisation philosophique rigoureuse.
Bonjour,
Merci pour votre avis éclairé et mature. Je suis donc heureux de pratiquer la philosophie au quotidien. Cet article est le reflet de ma pensée et de mon expérience. Il n’a ni prétention de vérité scientifique ni psychologique.
Rebonjour,
C’est un témoignage en votre faveur que vous avez accepté avec bonne grâce ma critique quand même assez tranchant.
Vous avez certes le droit de nous faire partis de vos opinions générales, mais j’aimerais postuler que ce style un peu « flux de conscience » et imprécis est ce qui invite des critiques telles que celles de Flore et de Myriam H., cette dernière ayant eu l’impression que vous dériviez vers le style réputé (à raison ou à tort) de produire le terrible « enfant roi ».
Je ne doute pas qu’avec votre expérience vous auriez de bonnes choses à dire sur ces sujets, mais je crois aussi qu’avec un peu plus de rigueur, de concret et de méthodique vous seriez plus persuasif et vos recommendations seraient plus claires pour la mise en œuvre.
Je ne cherche pas à persuader ni à convaincre. Ce n’est pas le principe de ce blog (vous n’êtes pas sur un site généraliste, d’auto-promotion et je ne suis pas journaliste). Je prône la bienveillance éducative qui est « rigoureusement » approuvée par les neurosciences. De très nombreux articles sur le site y font référence. Quant au caractère « tranchant » de votre premier message, je vous avoue ne pas l’avoir perçu. Je suis habitué à recevoir des messages plus ou moins virulents dont le moteur est un système d’auto-protection des croyances et l’insatisfaction de certains besoins.Je comprends les positions de chacun (du moins j’essaye).
Pour revenir sur ce terme d’obéissance, il est pour moi le symbole d’un biais de perception des rapports humains. Je lui préfère le mot collaboration, collaboration qui est possible avec tous les outils proposés dans le cadre de l’éducation positive (qui n’est pas laxiste). C’est le thème principal des 1600 articles de ce blog suivi par des centaines de milliers de personnes.
Pour terminer, n’hésitez pas à relever des points précis de votre opinion ou de vos interprétations relativement à ce que vous avez perçu de cet article. Ayez aussi la liberté de faire des suggestions et propositions. J’aime les critiques constructives qui sont pour moi l’occasion d’avancer. Les lecteurs pourront également se prononcer ainsi.
Rien n’est pas parfait et l’équilibre doit être trouvé en tout point. Je vois citer les pays nordiques en exemple… alors lisons ce qui se dit dans ces pays… que pensent-ils de leur modèle d’éducation? Est-ce à ce point parfait? je reste convaincu que c’est une étude à suivre, mais qu’il ne faut pour autant pas rester dans une béatitude aveugle… petit article à corréler sûrement avec plein d’autres… : http://www.slate.fr/monde/83599/suede-generation-education-enfant-roi
J’aime beaucoup ce Blog et j’ai particulièrement aimé cette article. J’ai été élevée par des parents qui se faisaient obéir par la peur et je n’ai jamais vraiment obéit. A l’inverse à l’école j’avais une maîtresse qui nous expliquait le « pourquoi » des règles et je n’ai jamais eu aucun problème de comportement. Certains parents ont l’impression qu’expliquer le « pourquoi » d’une règle revient à négocier. Moi je perçoit cela comme une forme de respect de l’enfant à qui on explique son raisonnement et à qui on offre la possibilité d’opposer ses propres arguments. Suivre une règle dont on comprend l’intérêt me semble beaucoup plus facile à accepter que d’obéir sans simplement parce que l’on nous l’ordonne.
Je suis intéressée par tous ces échanges sur ce thème. Je suis en train de changer ma façon de faire pour éduquer mes enfants de 7 ans et 12 ans. Tout d’abord, j’ai la conviction que nos réactions peuvent réveiller de façon inconsciente des choses en lien avec notre propre éducation d’une part, et l’image de nous même. Pourtant, il est à constater le nombre impressionnant d’enfant maltraité en France concernant la violence. Il me paraît judicieux de chercher d’autres manières de faire surtout lorsque l’on réfléchit sur le pourquoi. Les neurosciences et plus particulièrement Mme Filliozat a posté des vidéos conférences sur les dégâts du cerveau d’un tout petit à la suite des violences éducatives. On n’est pas dans la philosophie là, c’est un fait scientifique l’amygdale qui rétrécit. Lorsque l’on voit que le lexique employé y est justement pour beaucoup, je m’étonne de lire donc à quel point beaucoup sous-estiment ou ne pèsent pas le rôle de la Communication dans l’éducation… La violence c’est ce qui reste à celui qui n’a pas les mots pour s’exprimer. La Communication n’est pas une injonction…Je pense aussi que chacun peut réagir en fonction de son propre prisme…il est néanmoins ouvert d’élargir la réflexion en dépassant aussi notre propre expérience…J’ai eu l’impression que certains étaient touchés, où ne se plaçaient que d’un point de vue. Nous savons pour certains d’entre nous que nous voulons faire obéir les enfants pour que ce soit rapide, facile et le moins dérangeant ou fatigant possible. « Il faut que ça roule »! Ce n’est pas la majorité mais dans des sociétés comme la notre, où nous sommes sollicites, consommateurs, stressés, débordés, fatigués, usés, etc, etc, etc, travailler et être sur pas mal de front d’une part, plus la logistique intérieure d’autre part, et enfin, éduquer et élever des enfants…avec peut être pour premier réflexe répéter ce que l’on a reçu… La question n’est pas de juger mais de savoir si c’est bon dans le développement d’un enfant dont le cerveau est imatur… Éduquer se fait conjointement avec le développement de l’enfant. Je crois au fond de moi qu’il faut du courage pour éduquer des enfants. Parce que cela nous renverra à nous même. C’est à la fois une rencontre avec soi et une rencontre avec celui que l’on veut éduquer. Il y a 2 êtres humains et une relation ce qui fait 3. Il y a des métiers où l’on obéit parce que l’on reçoit des ordres. Être un enfant ce n’est pas cela, au fond si l’on réfléchit bien. Si l’on expose ce sujet concernant l’obéissance, ce n’est pas pour rien… Est ce qu’un enfant désobéit vraiment? Pour cela, il faudrait être sur qu’il obéisse. L’un ne se comprend pas sans l’autre… Et à quel âge un enfant obéit ou peut être capable d’obéir? Et on utilise quoi pour qu’il y parvienne? Cette question est vraiment à traiter avec les travaux sur le développement du cerveau, les savoirs ,etc… Il y a des personnes qui ne se posent pas toutes ces questions , un enfant doit faire ce qu’on lui dit et ils suivront ce crédo. Alors puisque nous avons la chance de pouvoir nous poser cette question et plein d’autres en relation avec la question comment éduquer nos enfants ? Je pense que s’ouvrir aux autres possibilités comme celle de ne pas désirer que notre enfant obéisse parce que ce n’est pas dans la nature de l’être d’obéir mais plutôt de savoir pourquoi là je dois, je peux, je ne dois pas et je ne peux pas, j’ai besoin, je n’ai pas besoin. Il y a tellement de sujets à la croisée de ce thème. Un petit être a des besoins, physiologiques, des émotions dont il n’est pas conscient parce qu’il n’y met pas de mot dessus…Pourquoi avons nous eu à obéir en fait? Devons nous obéir ou est ce que nous pouvons avoir le choix? Comment faire comprendre à notre interlocuteur qu’il n’a pas le droit de…? Ou qu’il ne faut pas…? Avec des injonctions? des menaces? De la violence? Du chantage? Des ruses? Des punitions? A quel moment un enfant à t il le droit de dire oui? Non? Je ne veux pas? Je veux bien? J’ai pas envie? J’ai envie? Et doit il obéir aux injonctions telles que » arrête de pleurer? Arrête de sauter? Arrête de mentir? » Doit il apprendre par coeur les règles et ordres? Ainsi que les lois? Est ce un entonnoir que l’on remplit parce qu’on veut qu’il …quoi au final? Qu’il grandisse bien, qu’il travaille bien? Qu’il se tienne bien, qu’il soit docile, qu’il soit respectueux? Qu’il coopère? Qu’il se socialise bien? Qu’il applique les règles et les lois pour être libre?pour s’intégrer en société? Avouons- le, un enfant qui n’obéit pas, ça produit quelque chose en nous, à l’intérieur de nous, émotionnellement, puis inconsciemment…qu’est ce qui se rejoue en nous? Posons nous la question: quand est ce qu’un enfant va obéir? Il le fera pourquoi? Qu’est ce qui l’attend après l’obéissance? Cette question, quand on fait le choix de la bienveillance, de la non violence, de la positivité, de la cooperation, etc…a toute sa place pour faire avancer et réfléchir. Merci de l’avoir posée. Je me suis posée moi même la question face à cette phrase que j’ai beaucoup entendue » un enfant doit obéir ».
Merci merci et encore merci.
Bonjour. sans le savoir j’adopte ce point de vue. Mon fils ne m’obéit pas, il respecte des règles de vie en communauté, D’abord la notre (communauté) puis pour les appliquer dans la société en général. J’explique à mon fils de 4 ans que, non on ne peut pas faire tout ce qu’on veut qu’il doit faire ceci ou cela pour de bonnes raisons, mais je lui montre aussi que ces raisons s’applique aussi à moi. y a pas de poids deux mesures. Nous établissons un programme, je lui montre les limites à respecter parce que le lendemain il y a école, parce nous devons aller faire les courses, … et non je ne suis pas toujours obligée de justifier mes paroles parce que mon fils a confiance en mon jugement, que je ne lui ai jamais menti et que quand je promet quelque chose je le fais. S’il m’arrive de ne pas tenir mes engagements, je lui demande de m’excuser. pour faire simple, je le traite comme j’aimerai être traité, comme j’aurais aimé que mes parents me traitent. Avec respect, tout simplement. Et sincèrement ça me facilite la vie tous les jours car je n’ai pas de caprice ni de conflits. Je n’ai jamais eu de crises majeurs. Je prends en compte ses frustrations et ses demandes. et si la situation ne le permet pas je lui dit simplement » je suis désolée, je comprends ce que tu ressent mais pour le moment je ne peut pas faire autrement, il faut se dépêcher pour X raisons » et ça passe toujours. Je crois que la plus grande frustration des enfants, c’est de ne pas être écouté.
ah !! enfin un commentaire raisonné !!
Pour moi, vous avez trouvé les bons mots … je procède pareil avec mon fils de 3 ans, et ce depuis qu’il est né ! Le respect, l’exemplarité, la confiance et tenir ses promesses (de joies et de punissions …)
Un enfants comme un adultes a des moments de soumission dans la vie … il faut apprendre à les accepter. et c’est aux adultes à montrer aux enfants les limites et les règles …
Sans ça on en fait des asociaux.
D’accord, alors reformulons : la question n’est plus comment faire obéir mon enfant, mais comment faire qu’il respecte les règles que nous avons fixées ensemble ( ranger sa chambre, se coucher à heure fixe, manger à table, etc) et accède à nos demandes ( sans reproche bien sûr)? Cet article est juste un exercice de sémantique, rien de plus…
C’est un peu plus qu’un exercice de sémantique. Collaborer avec un enfant à qui on propose des choix, qu’on écoute dans ses ressentis, etc. C’est autre chose que de donner des ordres et de réclamer obéissance. On est loin de la simple nuance selon moi.
Bonjour. Dans cet éternel débat on confond sans cesse deux choses: bienveillance et laxisme. C est pourquoi je prefère le terme d AUTORITE bienveillante à éducation bienveillante. On peut mettre des régles, donner des limites, demander que des choses soient faites, que les enfants aident, réparent leurs erreurs et assument les conséquences de leurs actions en restant bienveillant ET respectueux. Donner un choix ou faire participer à l élaboration des régles ne veut pas dire que l enfant peut TOUT choisir. Mais si on lui demande s il souhaite mettre son pyjama avant ou après le brossage des dents, cela fonctionne bien mieux et avec moins de rebellion. De plus, dire à un enfant: « cela casse le canapé lorsqu on saute dessus » plutôt que « arrête de sauter » fonctionne mieux et l enfant comprend mieux la règle et l intègre mieux ainsi. C est la même chose lorsque l on cherche des solutions avec l enfant (chez nous on ne tape pas les gens. Comment peux tu faire qd ton frère t embête?). Les livres de Faber et Mazlish sont extras sur le sujet, ainsi que les travaux de Gaudin en France.
Remarque préliminaire: je suis maman de 4 enfants, dont l’aîné a 6 ans et demi.
Mes réactions concernent donc l’éducation de jeunes enfants d’âges rapprochés, et et j’ai conscience que c est différent pour des enfants de 8 à 12 ans par exemple.
1/ Je ne suis pas sûre qu un enfant soit plus épanoui lorsque tout est disséqué, expliqué, justifié. Les règles, les limites, sont faites pour aider les enfants à se construire. Le terme « obéir » n’est pas un gros mot. Il n’y a pas égalité entre les enfants et les adultes. Je suis gênée par cette approche très égalitariste entre parent(s) et enfant(s)..La photo qui illustre le propos initiale laisse entendre qu on parle de jeunes enfants, qui n ‘ont pas forcément l »âge de raison ». Je pense que c est faire grandir les enfants dans un monde de bisounours que de leur faire croire que tout se justifie et que tout peut être discuté.
2/ En outre, ce qui me gêne dans la « doxa » de l’éducation positive/bienveillante (bien que j’y trouve des éléments très intéressants notamment sur la manière de rejoindre l’enfant dans sa colère /frustration pour l’aider à en sortir, mais de fait, ce n’est pas propre à l’éducation positive), c est qu on parle sans cesse de l’enfant au singulier. Dans de nombreux cas, l’enfant évolue dans une fratrie. et je trouve parfois utopique cette injonction de tout expliquer/justifier. Sur le terrain, un parent est en infériorité numérique face à ses enfants, il n’a que rarement le temps de se justifier/de disséquer ses demandes face à l’un ou l’autre (ou plusieurs à la fois!) de ses enfants réfractaires… Et je trouve éreintante si ce n’est culpabilisante cette injonction de ne surtout pas crier/punir. Un enfant qui traverse en courant à 2 ans, a l excuse de ses 2 ans. A 6 ans, je le punis, et il sait pourquoi. je ne passe pas 10 minutes à me mettre à sa hauteur pour lui expliquer qu il y a des voitures sur la route etc. Et ils doivent ranger leur chambre, je ne leur propose pas de choisir. Ou alors je le fais quand l’ai vraiment du temps et que la situation le justifie réellement. Nous observons les enfants construire entre eux leur cadre, fixer leurs règles (certaines sont profondément injustes ou iniques, mais çà leur convient, ils s’y plient 😉 Ils ne sont pas « égalitaristes » . Mais ils sont super soudés et s’entraident dans les difficultés ou face à des enfants « extérieurs ». ils grandissent librement, ils se savent aimés de leurs parents,et ils sont punis quand ils désobéissent ! Ah oui, il y a des cris, des pleurs, des colères, des bouderies. mais ils sont bien dans leurs baskets. Ils sont francs, honnêtes, directs.
Enfin, les termes retenus pour le champ lexical de l’obéissance dans le début de l’article sont réducteurs, pour ne pas dire provocateurs. Il peut y avoir obéissance sans violence. L’obéissance est tout à fait compatible avec l’amour et la bienveillance. D’ailleurs vous passez volontairement sous silence la définition « fonctionner correctement ». L’obéissance, pour un enfant, c’est un peu comme le tuteur d’une jeune plante. Pas toujours facile et agréable à accepter, mais indispensable pour grandir.
Merci « ah »
Si je voyais mon ou mes enfants de 4 et 6 ans sur la route, alors je crierai sans doute. C’est humain et ce serait exceptionnel.
Quand les enfants font quelque chose qui me blesse / ou m’irrite (ex : consigne non respectée comme le fait de crier sur sa sœur son frère / renverser un bol plein de lait sur le coup de la colère), je ne punis pas, je peux par contre avoir envie de m’éloigner (dans une autre pièce), j’ai moins l’envie d’être sympa du coup et par mon attitude (naturelle, je ne force rien), l’enfant prend la mesure des choses (de ses actes) et petit à petit se responsabilise. Comment voulez-vous qu’il grandisse si l’on ne lui sert pas de miroir pour qu’il comprenne par lui-même que chaque acte a un impact sur l’autre ?
au lieu de punir (ce qui est impensable pour moi). Mes enfants sont aussi sociables, souriants, bien dans leurs basques, bref vivants. Ils savent au plus profond d’eux qu’ils sont compris, respectés, libres. Vous me comprenez ? Merci.
Bonjour, un livre génial « il est permis d’obéir ». Il ne va pas à l’encontre de vos dires, mais emmène à la réflexion, tout comme vous. Il oppose obéissance et soumission. Autorité et autoritarisme. Et ne donne donc pas la même définition de l’obéissance que celle la plus usitée. Tout est affaire de prisme. Et il est compliqué, de nos jours, d’être compris. Merci de vos réflexions !!! J’espère que cette étude de l’obéissance vous aidera encore et vous étayera. Erika
Simplement un grand Merci Jeff…merci pour eux…je sème de mon côté aussi la bienveillance dans l’éducation de mon garçon, et dans les écoles…par la Communication Non Violente selon le processus de Marshall Rosenberg…GRATITUDE a lui…J’ai compris, et je crois que c’est aussi l’objet de votre message, et avant tout un énorme travail personnel intérieur, accepter de se remettre en question en profondeur. Nos enfants sont nos miroirs, et nous font bosser sur nos faiblesses…L’education bienveillante est energivore, et pas facile chaque jour, car ce n’est pas du laxisme mais de la fermeté bienveillante et aimante…la frontière avec la prise de pouvoir ou le laxisme est mince…et j’ai mis du temps avant de mettre en place une vraie, et authentique relation…et cela reste un travail de chaque jour….c’est evident qu’eduquer les enfants avec autorisme et par la peur demande beaucoup moins d’energie (parce que c’est bien de cela dont il s’agit, parce que beaucoup d’entre nous ont été éduqués ainsi, ou ils ne se sentent pas encore prets a regarder la réalité en face). Quand je vois la beauté de l’être qu’il devient : partage spontanément, va voir un enfant en train de pleurer pour lui apporter son aide, se met a réfléchir a une solution pour que les besoins de chacun soient respecté, quand il me dit qu’il se sent triste, ou qu’il reconnait que c’est lui qui a fait la bêtise sabs crainte d’etre puni et se demande comment il peut «reparer»….je vois un homme capable de se gerer seul, de prendre en compte les autres, responsable (parce que je ne decide pas pour lui ni lui impose de solution ), et aimant, sensible, accueillant la différence de l’autre, exprimant ses emotions et ses besoins…peu de personne sont capables d’une telle autonomie emotionnelle, une responsabilité de ses actes et une empathie aujourd’hui parmi les adultes (j’ai pu m’en apercevoir dans mon travail)…alors je suis sûre que c’est le plus cadeau, et le plus bel acte d’amour que nous puissons offrir a nos enfants….
Je partage cette analyse et les commentaires montrent bien qu’il y a encore du chemin à parcourir. C’est marrant comme tout évolue dans notre société (médecine, transport, monnaie, finance, infrastructure, informatique, management, communication …) mais proposez une nouvelle approche sur l’éducation des enfants et il y aura toujours des levées de bouclier vous expliquant qu’avant c’était comme ça et, je cite, que cela ne les a pas tué…
Ca ne fera pas avancer le débat mais je pense que chaque parent fait du mieux qu’il peut … on a tous de grandes théories sur l’éducation mais en pratique c’est pas la même ! Et surtout chaque parent fait ce qu’il pense être le mieux pour son enfant, et si ce dernier n’est pas en danger ou en souffrance, personne n’a le droit de juger .
Si si il doit obéir! Je devais obéir et je n’ai jamais été frappé, et magie je suis devenue une personne bien élevée… Non un enfant n’a pas à obéir? Ok et après quelques années vous vous ferez chier avec des gosses intenables ingérables sauf exeptions… Après à vous de voir
Bonjour. Je pense qu’il ne faut pas confondre éducation où l’on demande un peu d’obéissance et éducation hurlante et psychorigide. Oui il faut beaucoup parler avec un enfant mais dans certains cas il faut être obéit vite et sans négociation. Par exemple quand l’enfant traverse la route sans regarder pour suivre son ballon. Pas le temps de parler. Et en classe, à présent, on est beaucoup dans la bienveillance, dans l’écoute, dans la résolution des conflits par la parole et par la construction collective des règles. Pourtant un peu dobéissance ne fait pas de mal. A 25 ou 30 on n’a pas le temps de parler sans arrêt. … bref il faut un peu de tout…
Observez donc le modèle suédois: ils en reviennent de leur éducation permissive de responsabilisation. A l’école, c’est le chahut et les cancres envahissent les salles de classe. Le recrutement d’enseignants devient de plus en plus difficile. Mais, comme d’habitude, il nous faudra 30 ans supplémentaires pour comprendre que ce modèle éducatif n’est pas le bon. Et nous reviendrons aux bonnes vieilles méthodes pour lutter contre des adultes sans aucun respect d’autrui puisque seuls leurs propres besoins devront être satisfaits. Chaque enfant est différent et il est impossible d’adapter la même méthode éducative pour tous. J’en ai eu trois et je peux vous dire que la fessée donnée en toute dernière limite et exceptionnellement devenait pour l’un d’entre eux, la seule solution après les explications, car ce petit monsieur voulait faire ses expériences plusieurs fois quitte à se mettre en grand danger. Le cerveau d’un enfant de par son manque de maturation demande justement un autre traitement que celui applicable à l’adulte. L’enfant ne se rend pas compte du danger en traversant la rue car son champ de vision est plus étroit que celui de l’adulte; il faut donc le guider et lui imposer parfois d’obéir pour le protéger. Il en est de même pour de nombreux actes de la vie quotidienne: il ne comprend pas pourquoi on lui refuse certaines choses, il n’en a pas encore la capacité, il doit donc obéir et ensuite, progressivement, en grandissant, il comprendra pourquoi. Ne comparez donc pas les adultes et les enfants!
Après avoir lu tous les commentaires j’ai appris,mais c’est compliqué quand même. Merci pour vos témoignages c’est très instructif et intéressant.
Bonjour, Entièrement d’accord avec votre message et je pense même que les adultes entre eux pourraient construire des relations bienveillantes et respectueuses sans guerres d’ego. L’amour est toujours préférable à la violence pour faire passer un message quoiqu’il en soit.
Bonjour quel bonheur de découvrir ce genre d’article, par contre certains commentaires me hérissent également le poil mais bon chacun est libre de penser et faire comme il l’entend
Et que faites-vous lorsque les règles fixées ensemble ne sont pas respectées ?