Les caprices n’existent pas. Les besoins oui.

Ce que nous nommons « caprice » est en réalité une réponse du cerveau de l’enfant à des situations trop complexes pour lui. Dixit Isabelle Filliozat (« J’ai tout essayé »).

C’est aussi une étiquette (capricieux) qui guide l’enfant vers des comportements que les adultes qualifient de caprices sur le court, moyen et long terme ! L’enfant agit pour valider les étiquettes qu’on lui a posées dessus et les parents interprètent les actes des enfants pour coller à leurs croyances. On ne s’en sort plus !

Bref, si nous commencions par retirer les jugements hâtifs (caprice, capricieux) révélateurs de l’état d’esprit (et les besoins inassouvis) des parents à un moment précis au profit de questions telles que « quel est le besoin de mon enfant et comment l’aider à le satisfaire (surtout s’il ne sait pas encore parler) ? », chacun passera du statut de juge subjectif à celui d’accompagnateur bienveillant. Et ce statut est sacrement apaisant car il est orienté vers l’altruisme et les solutions et, qui plus est, il éloigne les mécanismes psychologiques qui mènent à la violence éducative !

 

Autre argument de taille : la sécurité et l’amour. Lisez ceci :

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Pour nous aider à revêtir la tenue adéquate d’accompagnateur bienveillant, posons-nous ces 3 questions qui permettent aussi de temporiser (et de ne pas laisser nos réflexes inconscients prendre le dessus). Elles sont suggérées par Daniel Siegel dans « La discipline sans drame ».

 

  1. POURQUOI MON ENFANT A-T-IL AGI DE CETTE FAÇON ?

    En se posant cette question calmement, en mettant de côté nos croyances et jugements, nous comprenons vite que notre enfant a cherché à exprimer ou à faire quelque chose en s’y prenant involontairement d’une manière qui nous a heurté. Savoir cela nous permet de ressentir de la compassion et nous invite à l’aider. Par exemple, si un enfant de 4 ans frappe sa mère ou son père, c’est peut-être pour attirer son attention. En effet, à cet âge, la patience n’est pas très développée et l’afflux émotionnel le submerge et le pousse à des gestes instinctifs  (comme taper). Evidemment, nous souhaitons qu’il agisse différemment, en posant des mots par exemple et en formulant des demandes claires. Mais cela demande un apprentissage car c’est de développement de zones du cerveau qu’il s’agit ! Ainsi, si nous prônons l’empathie face à ce type de comportement, nous favorisons la maturation du cerveau. Autre donnée importante à considérer :
    « Nos enfants ne se déchainent pas contre nous parce qu’ils seraient mal élevés ou parce que nous sommes des parents catastrophiques. En général, ils explosent parce qu’ils n’ont pas encore acquis la capacité de réguler leurs états émotionnels et de contrôler leurs impulsions. Ils se sentent suffisamment en sécurité avec nous pour savoir qu’ils ne perdront pas notre amour, même s’ils montrent leur pire visage. En fait, quand une fillette de 4 ans réprime ses accès de fureur et se comporte « parfaitement » en toutes circonstances, il faut s’inquiéter d cela nature du lien qu’elle a forgé avec ses parents.«

  2. QUELLE LEÇON EST-IL SOUHAITABLE DE LUI TRANSMETTRE À CET INSTANT PRÉCIS ?

    Ce que nous souhaitons pour nos enfants est qu’ils apprennent. C’est ainsi qu’ils parviendront à orienter leur comportement. Or, pour apprendre, il ne faut pas être menacé, isolé ou sanctionné, mais être accompagné avec bienveillance. Nous pouvons donc aider à assimiler des leçons sur des thèmes tels que l’importance du partage, la responsabilité, la maitrise de soi,… en orientant l’enfant vers des solutions d’expression émotionnelles qui excluent la violence.

  3. QUELLE EST LA MEILLEURE FAÇON DE FAIRE PASSER LE MESSAGE ?

    La sanction n’est clairement pas la meilleure façon de faire passer le message. Demandons-nous d’abord comment adapter cette méthode de transmission en fonction du stade de développement de l’enfant et de son niveau d’information selon les situations.
    Une façon efficace de procéder est de commencer à se connecter avec l’enfant : serrons-le contre nous, disons-lui qu’il a toute notre attention, écoutons et verbalisons ses émotions et dès qu’il est apaisé, expliquons-lui les solutions possibles. Le jeu est aussi une excellente manière d’apprendre. (voir cet article)

 

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