Pourquoi les enfants ont besoin de nous pour lutter contre leur stress

J’ai terminé le livre de Catherine Gueguen « Heureux d’apprendre à l’école ». L’un des derniers chapitres porte sur le stress et ses conséquences à la lumière des neurosciences. L’auteure nous fournit des informations essentielles pour comprendre ses effets et l’importance d’accompagner les enfants pour le réduire au maximum. Notre aide est d’ailleurs incontournable car un système principal dans la régulation du stress n’est pas opérationnel chez eux. C’est donc à nous, parents et enseignants, de pallier à ce déficit. Il en va de l’équilibre mental et physique de nos enfants et de leur capacité d’apprentissage. Le stress, à forte dose, est également toxique pour l’organisme. Il laisse aussi des traces dans l’ADN et réduit même l’espérance de vie en s’attaquant aux télomères.

 

La première donnée à assimiler est que nous avons deux systèmes qui interviennent dans la gestion du stress :

  • Le système nerveux végétatif
  • Le système neuroendocrinien

Le système nerveux végétatif

Nous possédons tous un système nerveux autonome (ou végétatif) constitué de 2 branches :

– la branche sympathique : elle libère de l’adrénaline et de la noradrénaline. Elle contrôle les réactions de combat, de fuite et d’inhibition. Son activité accélère notamment le rythme cardiaque. (David Servan-Schreiber évoque le terme d’accélérateur).

– la branche para-sympathique : elle libère un neurotransmetteur (l’acétylcholine) qui accompagne les états de relaxation. Son activité ralentit le rythme cardiaque et sert ainsi à réguler les émotions. Il s’agit donc d’un frein.

Ces 2 branches se compensent en permanence pour nous permettre d’appréhender les expériences de la vie. Lorsque nous rougissons et que notre coeur s’emballe dans une situation frustrante, c’est le système sympathique qui accélère. Cet état est bientôt (presque) automatiquement régulé par le système para-sympathique afin de revenir à la normale. Enfin, c’est ce qui se produit pour nous, adultes, dans la plupart des cas.

Pour les enfants, ce système d’accélérateur/frein n’est pas effectif. Leur « frein » (la branche parasympathique) n’est pas opérationnel (du moins jusqu’à 2 ans).

Ce que nous appelons « crise » est par conséquent une suractivation de leur système sympathique (qui porte mal son nom du coup 😉 ). En gros, l’enfant vit ses émotions et son stress sans filtre. À fleur de peau dirons-nous.

Alors, comment l’aider et compenser l’immaturité de son système para-sympathique ?

Il parait évident à ce stade que crier, menacer, punir,… »mettent de l’huile sur le feu », décuplant le stress de l’enfant en suractivant la branche sympathique.

En revanche, la proximité bienveillante, l’empathie, la tendresse, la respiration synchronisée au cours d’un câlin coeur à coeur, … déclenchent la sécrétion de l’ocytocine, une molécule anti-stress qui calme l’accélérateur et active le frein. L’équilibre entre le système parasympathique et sympathique revient alors.

Le système neuroendocrinien

En cas d’exposition au stress, ce système rentre en action juste après le système nerveux végétatif. Il implique 3 structures : l’hypothalamus, l’hypophyse et les glandes surrénales. Par une réaction en chaine de transmission d’hormones, l’amygdale se met en alerte, communique avec l’hypophyse qui elle-même provoque l’activation des glandes surrénales, ce qui a pour conséquence la sécrétion de cortisol.

Ce cortisol est essentiel car il influe sur le système immunitaire, cardiaque, rénal, sur le squelette, sur le réseau sanguin, sur les phénomènes inflammatoires ou encore sur le rythme jour-nuit. Lors d’un stress, le cortisol en quantité modérée est bénéfique.

En revanche, l’exposition répétée au cortisol est toxique pour tout l’organisme. Les enfants sont particulièrement vulnérable à cela. Le développement de leur cerveau est perturbé par un trop plein de stress car le cortisol altère les neurones, la myéline et la transmission synaptique.

Notons que le stress dégrade aussi la concentration, la réflexion et la mémorisation en agressant le cortex préfrontal et en rendant l’amygdale de plus en plus sensible.

Donc pour des capacités d’apprentissage au top, il est absolument nécessaire d’adopter des techniques d’apaisement :

 

Source : « Heureux d’apprendre à l’école » de Catherine Gueguen

 

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