La violence éducative : une pratique issue de la préhistoire
|« Olivier Maurel » nous l’affirme dans son livre « Oui, la nature humaine est bonne » : La violence éducative n’est pas innée.
« Chez les mammifères, il n’existe aucun équivalent de la violence éducative. Même s’il arrive aux chattes de donner des coups de patte à leurs petits, on ne constate jamais chez les chats, ni chez aucun autre animal, à moins qu’il n’ait pas été lui-même maltraité, l’escalade de la violence qui est le propre des hommes. On n’a jamais vu un animal infliger à ses petits, pour les éduquer, l’équivalent d’une bastonnade.[…]
Chez les animaux les plus proches de nous, notamment les singes bonobos, toute forme de violence est absente. «
Pour abonder dans ce sens :
Chez les sociétés de chasseurs-cueilleurs observées au XIXe et au XXe siècle, la pratique de la violence est minoritaire.
Chez les Nambikwaras, peuple autochtone du Nord-Ouest du Mato Grosso (Brésil central), Claude Lcvi-Strauss écrit : « Les enfants ne sont pas punis, et je n’ai jamais vu battre l’un d’eux, ni même esquisser le geste sauf par plaisanterie. »
Et il en est ainsi pour de nombreux peuples à travers le temps. Ce qui nous permet d’affirmer que la violence éducative n’est pas inscrite dans nos gènes. Il s’agit d’un fait culturel apparu à un certain moment de la préhistoire ou de l’histoire des hommes.
Plus précisément, le développement de cette violence éducative semble provenir du néolithique, période à laquelle la sédentarisation fit son apparition. La possibilité de sevrer plus tôt le bébé grâce à l’usage de lait de bêtes et de bouilles de céréales provoqua une diminution du temps entre les naissances. En effet, l’allaitement espace les naissances et le sevrage le raccourcit. Un nouveau né faisait donc son apparition alors que le précédent enfant avait 2/3 ans alors que précédemment, c’était plutôt vers les 5 ans de l’enfant précédent.
Or, un enfant de 2/3 est plus impulsif qu’un enfant de 5 ans. Il est aussi plus enclin à réagir avec agressivité contre le nouveau né. Ce qui a pu engendrer des comportements répressifs des parents qui voulaient protéger le nouveau né.
Autre piste possible de cette montée de la violence éducative : l’homme troquant ses comportements innés pour de nouveaux us, les enfants ont dû être contraints par la force pour se plier à ces nouvelles habitudes.
De la pratique au proverbe
Des traces écrites de la violence éducative ont commencé à faire leur apparition dans les proverbes et la Bible (et dans d’autres religions).
Olivier Maurel cite Le Livre des proverbes rédigé entre le Xe et le Ve S avant JC.
« Sois sage »
On comprend que les punitions et les « corrections » sont prônées selon l’argument de « La folie au coeur de l’enfant ».
Par folie il est entendu « Non sagesse » : celui qui méprise la sagesse et la discipline (Job, 5, 2), qui se moque du châtiment (Prov 14,9), qui est querelleur (20,31).
La sagesse apparait comme une « obéissance aux châtiments paternels et maternels », sous-entendu, aux coups de bâtons…
En égyptien ancien, le mot correspondant à « sagesse » désignait un genre littéraire constitué de recueils de récits édifiants et de proverbes. Il signifiait aussi « châtiment ».
En français, le mot « discipline » a aussi évolué dans ce sens.
La discipline est à la fois la matière enseignée, la règle de comportement imposée aux élèves et l’objet (le fouet) qui permet d’imposer cette règle de vie.
D’ailleurs, en langue Wolof, éducation se dit « yar » qui signifie « fouet ».
L’auteur cite des extraits de textes de nombreuses religions qui ont contribué à « formater » l’inconscient collectif.
Les sciences valident la bienveillance
Aujourd’hui, nous avons la chance de bénéficier des dernières découvertes en neurosciences et épigénétique pour balayer cet héritage culturel et les croyances religieuses à propos des formes de violence éducative et du caractère « diabolique » de l’enfant.
Il apparait que la violence éducative est nocive pour le cerveau des enfants et qu’elle retarde son développement en plus d’inscrire des traumatismes à long terme.
Un enfant ne mérite par de châtiment pour un mauvais comportement et ce qui était appelé comme de la « folie » et de la « non sagesse » provient d’une immaturité cérébrale comme l’exprime si bien Dr Catherine Gueguen :
Je compléterai cet article avec un texte de Christine Schuhl sur les besoins de l’enfant :
Conclusion :
La violence n’est jamais éducative et il existe de nombreuses alternatives pour l’éviter. Alors, cassons cette chaine de la violence dès maintenant pour mettre fin à un héritage culturel douloureux et nocif.
Voici des ressources :
e-book gratuits :
10 outils pour pratiquer une éducation positive
« Le livret des parents » en téléchargement gratuit
« Sans fessée, comment faire » : document gratuit
Un enfant difficile a toujours quelque chose à nous dire (ressources gratuites)
Et des liens supplémentaires vers des méthodes et informations :
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