Les fessées n’éduquent pas, elles dressent…
|[Billet d’humeur] Je suis fatigué… fatigué d’entendre ces menaces de fessées, de gifles,… je suis fatigué qu’on confonde éducation et dressage.
Je suis fatigué de lire les commentaires pro-violence comme ceux exposés publiquement sous cette actualité :
Je suis fatigué qu’on justifie la violence avec des « ça ne me m’a pas tué » « Je fais ce que je veux de mon enfant » « les enfants nous bouffent si on ne les tient pas comme ça ! » « y -a-qu’à voir comme les adolescents font n’importe quoi… » « c’est le seul moyen de se faire respecter » « j’aurais fait plein de conneries si je n’avais pas reçu des gifles »…
Je suis fatigué…
Et je comprends les mécanismes en jeu, la plupart inconscients.
Les croyances ont la vie dure. Elles sont littéralement enracinées. La violence subie par les uns lors de leur enfance a été consolidée par des arguments de justification des parents et de l’entourage. Les enfants devenus adultes et parents ont eux-mêmes nourri des croyances qui mènent à la violence.
Le truc pernicieux avec les croyances est qu’elles ont tendance à s’auto-alimenter.
Je crois que la violence éduque alors j’interprète et je récupère tous les éléments qui vont dans ce sens.
Pourtant, si nous nous arrêtons quelques instants et mettons de côté ces croyances et que nous portons un regard neutre sur les effets de la violence physique et morale, que nous découvrons les très nombreuses études scientifiques sur le sujet, que nous écoutons vraiment le témoignage d’adultes brisés et mal dans leur peau parce qu’ils ont subi ce type de traitement « éducatif », que nous envisageons le fait que la violence s’inculque ainsi, par le modèle parental,…nous ne pouvons que nous réveiller.
Nous ne pouvons que nous dire que chacun d’entre nous a un rôle à jouer pour couper le cercle vicieux de la violence et s’engager dans, tout d’abord, l’adoption de méthodes pour maitriser notre propre stress et notre violence, deuxièmement, la formation à des techniques pacifistes de communication et d’action (avec de l’aide extérieure si besoin), troisièmement, la transmission de ces techniques autour de nous.
Cette troisième étape est essentielle car :
- la violence bénéficie déjà d’une large diffusion dans les médias et sculpte l’inconscient collectif.
- La violence s’ancre facilement dans le cerveau car le cerveau capte en priorité des informations relatives au danger et aux menaces (réflexe de survie).
Bref, nous pouvons choisir. Nous avons cette liberté.
À chaque fois que nous sommes en face de notre enfant et que son comportement nous déplait,
- user de violence (et le blesser, le stresser et lui faire peur)
- faire pause et s’appuyer sur la bienveillance et la fermeté (et l’éduquer ou l' »élever »)
Souvenons-nous aussi que la non-violence n’est pas du laxisme et que la vraie force est justement de ne pas utiliser la force.
0 tolérance pour la violence.
La violence n’est pas un outil éducatif et ne le sera jamais.
Ressources
Voici quelques e-book gratuits :
10 outils pour pratiquer une éducation positive
« Le livret des parents » en téléchargement gratuit
La discipline positive au quotidien (téléchargement pdf gratuit)
« Sans fessée, comment faire » : document gratuit
Un enfant difficile a toujours quelque chose à nous dire (ressources gratuites)
Et des liens supplémentaires vers des méthodes et informations :
Astuce parentale : la formulation positive !
20 phrases à dire aux enfants pour qu’ils écoutent
Une astuce universelle pour que les enfants écoutent
Le jeu du STOP & GO pour que les enfants écoutent
Les expressions anti-émotion à éviter avec les enfants
5 astuces de discipline positive pour tous les parents
Les enfants détestent les limites, ils adorent les règles !
LA méthode vraiment efficace pour arrêter de crier sur vos enfants
Apprendre à son enfant à ranger sa chambre en fonction de son âge
Comment s’adapter au cerveau de nos enfants ? Catherine Gueguen répond.
6 règles d’or pour encourager l’autonomie d’un enfant (Faber et Mazlish)
Outils supplémentaires :
27 cartes pour exprimer la colère sans violence
Le jeu des cartes émotionnelles !
« La violence est le dernier refuge de l’incompétence » de Salvor Hardin, personnage de fiction du cycle de la Fondation de Isaac Asimov. Tout est dit.
Nous sommes en ligne…
https://les6doigtsdelamain.com/6-bonnes-raisons-de-ne-pas-taper-son-enfant/
ÉNORME ! ce qui me fait le plus rire ce sont les 20 phrases à dire aux enfants pour qu’ils écoutent ! c’est d’un ridicule consommé …. tout à fait le discours bobo laxiste « écoute bienveillante blabla » bref vous comprendrez que je ne partage pas vos idées cher monsieur
C’est sûr qu’on vous a tapé assez sur la gueule pour que sortiez des âneries pareil. Vous êtes du genre à taper les enfants si vous ne vous faites pas entendre.
Bonjour Valérie,
il y a quelques années, des djihadistes syriens ont capturé un journaliste occidental, et l’ont frappé sur la plante des pieds à coups de bâton. Tout le monde a dénoncé ces faits comme étant de la torture… sauf les parents syriens, pour qui cette réaction était le fait de « bobos laxistes », s’agissant d’une punition couramment pratiquée encore aujourd’hui dans ce pays à l’encontre des enfants (y compris à l’école)…
La violence éducative a un impact, le fait qu’on n’en soit pas conscient en est justement la marque la plus évidente. Pensez-y
Tant qu’il n ‘y aura pas une loi …. Un certain consentement passif persistera.
Mais bon, les choses avancent, il y a 20 ans, on aurait pas eu le même discours.
Enfin, il faudrait quand même accélerer les choses.
Taper, c’est échouer !
Le point de départ à mon sens est : l’enfant DOIT aimer ses parents et il lui est donc interdit (implicitement ou explicitement) de penser / dire du mal d’eux. Si ils ne sont pas coupables, l’enfant l’est forcément => inscription très forte dans le cerveau de l’enfant = l’enfant n’est pas « bon » et les parents ont raison.
Point suivant : personne n’aime être convaincu du contraire de ce qu’il pense.
Comme vous … fatiguée d’entendre et de voir autant de violences…
Merci. Je vous rejoins tellement. Parfois je suis fatiguée aussi, parfois je me dis que c’est une montagne. Et puis je regarde mes enfants, les enfants, je vois des initiatives telles que la vôtre avec votre blog qui me nourrit au quotidien et que je propose comme ressource si souvent, je vois les prises de conscience dans les yeux, dans le corps chez les adultes qui viennent dans mes ateliers, je rencontre des lumières, des personnes avec 20 ans de CNV, d’autres qui montent des écoles alternatives, d’autres qui proposent des outils pour sortir de nos conditionnements. Et ma joie à voir grandir mon rêve revient. Surtout, je vois des enfants de plus en plus à l’écoute de leurs émotions et de leurs besoins, qui seront acteurs dans le monde de demain, avec encore plus de conscience que nous.
Oui, je partage à la fois votre deception/colère?/ras le bol ET votre rêve que vous transmettez avec tant de coeur.
Nous sommes bien plus nombreux qu’on ne le pense à bouger. Et nous diffusons autour de nous, simplement en étant nous…
Vraiment merci. Votre blog m’apporte soutien, nourriture intellectuelle et émotionnelle, joie, bonne humeur, détente et conscience. Une mine de ressources!!
Bien à vous.
Amicalement,
Karine
Je suis tout à fait d’accord avec vous et je partage votre fatigue de ce discours pro violence envers les enfants.
Il suffirait de transférer cette vision dans le monde de l’adulte :et si mon patron me mettait une bonne gifle de temps en temps quand je fais des erreurs?
Tout le monde trouverait cela horrible!!
Oui la violence est un outil de dressage et non d’éducation.
Nos enfants sont notre avenir et commencer par rejeter la violznce c’est faire aussi un pas vers une vision plus pacifique des relations inter humaines et avec le monde qui nous entoure.
Merci pour votre billet que je partage!
Bonjour Jeff
Oh combien je te comprends !
Je suis fatigué comme toi de ce rejet et de la non acceptation des gens vers le changement bénéfique que nous aurons toutes et tous, si nos enfants ne se font plus taper !
Les phrases qu’on peut lire en commentaire peuvent tellement être transposées vers des situations d’horreur.
Exemple :
« Oh ben avant on coupait une main pour un vol, on n’est pas mort pour ça ».
Personne ne se remet en question en se disant qu’on crée des enfants qui souffrent, et qui feront souffrir en les tapant ?
Personne ne se remet en question en se disant qu’une entreprise (là c’est l’entrepreneur qui parle) avec des adultes qui ont été frappés quand ils étaient petit est un vivier de problèmes ?
Personne ne cherche à comprendre nos problèmes à nous les humains ? Pourquoi nous tuons encore dans certains pays, pourquoi les attentats ? La démonstration de la violence dès tout petit amène la banalisation de la violence !
Merci pour cet article, que je partage totalement !
Au plaisir
Evan
Bonjour,
De la fatigue, de la colère aussi.
Votre article tombe à point nommé car hier, j’ai bien cru que j’allais démissionner de ce combat… Il m’est demandé d’intervenir pour un groupe d’animateurs périscolaires « pour qu’ils arrêtent de gueuler sur les mômes » dixit le commanditaire…
Après 3h à entendre les classiques « j’en suis pas mort », « les mômes d’aujourd’hui sont des enfants rois, ils ne respectent rien », « les parents cautionnent de toute façon, vous voulez qu’on fasse quoi? »… Ah bah justement, je suis avec vous aujourd’hui pour voir comment on peut faire différemment… Mais au final, ils ne veulent pas changer, pas essayer et se disent résigner, en reviennent toujours aux « bonnes vieilles méthodes »…
En sortant, j’ai voulu rompre mon contrat, j’étais comme vous : épuisée, écœurée et en même temps révoltée.
Le temps de me ressaisir et je me suis dit : « tu n’as pas le droit d’abandonner, ce n’est pas juste pour toi, ce n’est pas ainsi que tu honoreras tes rêves ; et surtout abandonner maintenant ce n’est pas juste pour les enfants!!! Ils ont besoin de nos voix d’adulte. Je veux vivre dans ce monde plus doux dont je rêve et dont les enfants sont la clé.
Non je ne baisserai pas les bras ! Même si on me rit au nez, même si les discours sont empreints de violences, j’essaierai encore et encore, si même je n’impacte qu’UNE seule personne, alors j’aurai gagné ! J’aurai accomplit ma part, ma goutte de Colibri…
Merci pour vos articles qui font tellement de bien!
Bien à vous
Caroline
Ce que ceux qui sortent le classique « j’ai subi ceci ou cela et je n’en suis pas mort(e) » n’ont pas l’air de réaliser, c’est qu’on parle d’éducation. Il me semble que le but de l’èducation devrait être un peu plus ambitieux que juste « ne pas tuer son enfant » !