Le stress dans l’enfance à l’origine des troubles du comportement jusqu’à l’âge adulte ?
|Des conditions de vie stressantes pendant l’enfance, dans un climat familial tendu et précaire, altéreraient les parties du cerveau qui nous servent à réguler nos impulsions.
C’est ce que nous révèle un article du site « Pour la science » en appuyant cette affirmation sur les résultats obtenus par des chercheurs de l’université du Wisconsin à Madison.
Une étude d’imagerie cérébrale a montré qu’une enfance difficile perturbe le système de récompense, un ensemble de structures cérébrales permettant de voir venir les conséquences positives ou négatives de nos actes.
« Certains enfants avaient été exposés à un stress chronique à cause d’un climat délétère dans leur famille, de problèmes d’alcoolisme des parents, de violences domestiques, voire d’une situation de précarité ou de harcèlement à l’école. Les chercheurs ont ensuite attendu dix ans, puis ont réalisé des IRM de ces mêmes enfants, lorsqu’ils étaient devenus de jeunes adultes. C’est à ce moment-là qu’ils ont constaté des altérations étonnantes du système de récompense de leur cerveau. »
Ces altérations impliquent une incapacité à mesurer les conséquences de leurs actes et une propension à l’impulsivité.
Comme nous le révélait Catherine Gueguen, le stress chronique est donc un poison pour le cerveau de l’enfant. Il ralentit le développement de parties du cerveau nécessaires à la réflexion, à l’apprentissage et à l’empathie. Ce qui induit des comportements « instinctifs » (attaque, défense, immobilité, fuite) : ce sont les cerveaux « reptilien » et limbique qui sont le plus souvent aux commandes au lieu du cortex préfrontal (raisonnement, logique, empathie).
Cette information n’a pas pour but de culpabiliser les parents mais apporte un début de réponse à de nombreuses questions :
- Pourquoi, en tant qu’adulte, suis-je si impulsif ? La réponse est peut-être dans mon enfance.
- Comment favoriser le développement du cerveau de mon enfant et l’aider à réguler ses impulsions ? Opter pour une approche bienveillante (CNV, discipline positive,…).
- Comment mettre en place des méthodes pour réguler le stress ? Et si j’essayais la méditation ou la cohérence cardiaque ?
- …
Pour diminuer le stress, je vois plusieurs étapes :
- Prendre conscience de sa présence chez moi et mes enfants : Se dire « là, je suis stressé(e) » est un excellent commencement pour s’interroger sur les sources de stress. En guise de sources de stress, il y a notamment le fait de ne pas exprimer nos émotions ou encore la fatigue. Pourquoi ne pas tenir un cahier ou un tableau où seraient notés les « débordements » : cris, colères,… afin de les relier aux causes et s’orienter vers des solutions ? Un baromètre du stress serait également bienvenu.
- Acquérir des techniques de régulation et de prévention du stress : verbalisation émotionnelle, sophrologie, méditation, sport, hypnose pour mieux dormir, l’art, le chant, câlins, yoga,…
- Se faire accompagner par un professionnel de la santé et intégrer des cercles bienveillants via des associations par exemple. Demander de l’aide est une force plutôt qu’une faiblesse. La force de reconnaitre que nous avons besoin les uns des autres pour avancer plus vite et sereinement.
Le stress : à traiter avant de devenir parent
Ce travail sur le stress et les traumatismes est d’ailleurs essentiel du point de vue de la génétique comme l’explique ce reportage :
10 CONSEILS POUR DIMINUER LE STRESS DES ENFANTS
Je vais compléter cet article avec quelques pratiques simples qui aident à réduire le stress chez les enfants :
- Multipliez les contacts physiques : les câlins sont LE remède anti-stress par excellence. (voir cet article)
- Encouragez : afin de surmonter les épreuves et progresser, les enfants ont besoin d’encouragements (mais pas de jugement ni d’étiquette) (voir cet article)
- Renforcez sa sécurité intérieure : la sécurité intérieure est la base de la confiance en soi. (voir cet article)
- Faites de l’exercice : les enfants ont besoin de bouger. De plus, l’exercice physique est un booster pour le développement du cerveau.(voir cet article)
- Ecoutez avec empathie : l’écoute sans jugement associée à une aide à la verbalisation émotionnelle rend heureux les enfants (voir cet article).
- Calme et pleine conscience : pour combattre le stress, optons pour la respiration et les expériences en pleine conscience. Apprenons aux enfants à se concentrer sur leur sens pour calmer leur mental (voir cet article).
- Mangez sainement : « l’aliment est notre premier médicament » écrivit Hippocrates. Isabelle Filliozat nous expliquait dans cet article que ce que nous donnons à nos enfants a un impact sur leur comportement (voir et article).
- Jouez : « le jeu est le travail de l’enfant » selon Pauline Kergomard. Et elle a raison. Voici des jeux qui facilitent l’épanouissement des enfants.
- Créez : l’art diminue le stress et les enfants débordent d’imagination. Profitons-en ! Facilitons leur créativité ! (voir cet article)
- Coupez la contagion du stress en travaillant sur vous-même : les enfants absorbent le stress de leur environnement. Le calme a d’ailleurs la même capacité à se transmettre. Donc, formons-nous à des techniques anti-stress que les enfants imiteront. (voir cet article)
Source : Pour la science
bonjour Jeff
Je te remercie pour ton article, très instructif !
Le stress est un poison, quand il est à haute dose.
De base, il est là pour nous protéger, nous sauver de situation difficile.
Je suis contre le fait de vouloir l’enlever, de ne pas l’accepter.
Arriver à l’apprécier, à le comprendre, et à bien réagir est aussi une bonne compétence.
Sinon, nous devons des personnes aseptisées, non ?
Cependant, tu as tout fait raison, faire du sport (comme le badminton, je trouve que c’est un sport vraiment efficace : https://www.papa-et-patron.fr/pratique-me-rend-plus-heureux-semaine-faire-badminton/, des calins, jouer, s’amuser, échanger, sont des bons moyens pour virer le mauvais stress, ce stress qui empoisonne, qui détruit notre espérance de vie.
Au plaisir
Evan
Bonjour Jeff,
Merci pour ce rappel. Autant c’est bien pour les enfants de ne pas les stresser et de ne pas leur transmettre le notre, autant je trouve que le fait de travailler sur soi et la première des choses à faire.
Se sentir mieux, c’est important, non? Ça demande un petit travail sur soi mais le jeu en vaut la chandelle. Être bien dans ses baskets c’est aussi transmettre la joie à nos enfants.
Le travail sur les neurosciences permet vraiment de comprendre tout ça. Le Dr Gueguen nous aide à comprendre tout ça facilement dans son best-seller :
https://www.parentalitezen.com/pour-une-enfance-heureuse/
Chez nous, on voit bien l’impact que ça a. Quand on est moins stressé le matin, Clarence se sent mieux, il rigole. À l’inverse quand on se stresse pour le temps, quand on anticipe pas assez, il se met lui-même à crier sur le chat qui ne se dépêche pas assez pour sortir…
Pour le coup le matin on se lève plus tôt, il se prépare à son rythme et il a même le temps de jouer. Nous on est moins sous stress. On espère que ça continue
bonjour,
ma petite fille de 4 ans mange que des pâtes et des pommes de terre sautées et du chocolat, elle refuse toute autre nourriture depuis l’arrivée de son petit frère.
ses parents ont consulté des psy, mais rien n’y fait.
pouvez vous me conseiller sur ce sujet ?
cordialement.