La résolution des problèmes : un outil pour favoriser la coopération avec les enfants

 

Quand un enfant ressent une forte émotion, il est impossible de le raisonner. La partie de son cerveau capable de réfléchir est hors-fonction. L’émotion le submerge totalement. La solution est par conséquent de favoriser le retour au calme en offrant une présence bienveillante tout en gardant l’enfant en sécurité. En effet, celui-ci ne se contrôle plus, il risque de se blesser. Le fait de le prendre dans nos bras est une solution envisageable car efficace.

Quand l’apaisement est de retour et que la tension est retombée (plus tard dans un environnement familier et serein) , il est alors bienvenu de discuter pour tenter d’apporter des solutions au problème qui s’est présenté et qui a déclenché la crise. Seulement à ce moment-là. Le cerveau de l’enfant est alors opérationnel et prêt à apprendre.

Nous allons alors, si vous êtes d’accord, engager le dialogue selon 5 étapes décrites dans le livre « Parler pour les tout-petits écoutent« . Ces 5 étapes constituent le processus de résolution des problèmes. Il concerne soit vous et l’enfant, soit l’enfant et une situation/une personne avec laquelle il y a eu malaise.

Étape 1 : Reconnaitre les émotions de l’enfant
C’est l’étape essentielle. La clé de la résolution des problèmes. La verbalisation de l’émotion permet entre autre de développer l’empathie et l’auto-empathie de l’enfant (cortex préfrontal sollicité). Le deuxième atout est de « débloquer » les émotions ressenties afin d’éviter qu’elles ne ressurgissent plus tard avec plus d’intensité (effet élastique).

« Je vois que tu n’aimes pas qu’on te tienne la main pour traverser la route. Tu préférerais traverser seul. »

« Tu détestes prêter tes affaires et cela t’a mis en colère quand Lucie a pris ton skateboard. Tu les aimes tellement que tu crains peut-être qu’on te les casse ou qu’on te les vole ? »

« Tu as peur de parler à Paul car tu ne le connais pas encore très bien ? « 

Il est également important de demander à votre enfant plus de précision ou s’il souhaite ajouter des remarques car votre interprétation est peut-être fausse ou incomplète.

 

Étape 2 : Description du problème

C’est dans cette étape qu’on décrit brièvement les émotions des personnes en présence (dont vous) et la situation.

« Voici le problème : je m’inquiète parce que les enfants peuvent se faire renverser par une voiture en traversant la route »

« Parler une personne inconnue peut être effrayant. Tu ne le connais pas encore très bien et tu crains qu’il refuse de jouer avec toi. »

 

Étape 3 : Demander à l’enfant s’il a des idées pour résoudre le problème

Pour cette étape, munissez-vous d’un crayon et d’une feuille pour faire la liste des idées pour résoudre les problèmes soulevés. Toutes les idées sont recevables, y compris les plus farfelues (elles seront de toute façon triées à l’étape 4). Un peu d’humour permet de dédramatiser et d’ouvrir le champ de l’imagination.

  • se déguiser en dragon pour parler à Paul
  • faire disparaitre les voiture pour traverser la route sans risque
  • jouer ensemble avec un même jeu/partager
  • marcher côte à côte pour traverser après avoir regardé à gauche et à droite pour s’assurer qu’il n’y ait pas de voiture
  • demander à Kellian (qui parle déjà à Paul) de te présenter ou d’organiser un jeu ensemble

Étape 4 : Décidez quelles idées vous aimez tous les deux

Sur la base de la liste établie, choisissez les solutions qui conviennent à tous les deux (réalisables donc). Ou celle que l’enfant choisit si vous n’êtes pas directement concerné par le problème.

 

Étape 5 : Testez les solutions et ajustez si besoin

C’est le moment de passer à l’action en testant les solutions dans des situations réelles. Puisque l’enfant et vous avez choisi , l’engagement et la motivation sont au maximum ! Il se peut cependant que cela ne fonctionne pas. Dans ce cas, reprenez votre liste et ajustez, puis testez de nouveau.

 

Ces 5 étapes garantissent une meilleure coopération parents/enfants et accélère l’autonomie de ces derniers.

 

Source : « Parler pour les tout-petits écoutent »

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