Frapper dans un coussin pour expulser la colère est une mauvaise idée
|Apprendre à un enfant à expulser sa colère en frappant dans un coussin n’est pas une bonne idée comme nous explique Joel Monzee, docteur en Neurosciences.
À la place, il conseille de sauter sur place ou, encore mieux, sur un trampoline.
On rejoint ainsi les propos de William James : « la colère physique alimente la colère morale au lieu de l’apaiser ». Donc mieux vaut éviter de créer des connexions neuronales qui associent la colère à la violence car le coussin pourrait bien être une personne dans une prochaine crise…
Voici 7 stratégies pour apaiser la colère :
- La verbalisation
Quand une émotion se présente. Invitez votre enfant à le dire : « je ressens de la colère » ou simplement le mot « colère ». Le fait de poser un mot sur une émotion en diminue l’affect. Si votre enfant ne sait pas parler, mettez en place un poster des émotions et dites-lui qu’il lui suffit de pointer du doigt l’émotion qu’il ressent. Pour fabriquer un poster des émotions, prenez une grande feuille et disposez des têtes d’animaux ou des smiley avec les émotions de base : joie, dégoût, tristesse, colère, peur. Vous pouvez même rajouter l’amour qui fera penser à la stratégie suivante. - Les câlins
Les câlins déclenchent la sécrétion d’ocytocine (hormone du bonheur) qui vient réguler le cortisol (hormone du stress), évitant que le cerveau émotionnel ne soit hors de contrôle du cortex préfrontal. Cela favorise aussi la décharge émotionnelle en toute sécurité (et le retour à la normale) - Le souffle
Apprenez à votre enfant à respirer avec son abdomen le plus profondément possible. S’il sait compter, dites-lui de compter jusqu’à 10 dans sa tête. Mieux, faites-lui compter sur ses doigts. Ainsi, il se concentrera sur ses mouvements et traversera plus facilement l’émotion.
https://youtu.be/sggorV1E8nY - La marche
La marche apaise les tensions. C’est encore mieux si c’est une marche dans un espace vert et en pleine conscience (en se concentrant sur les sensations). - Chanter
Le chant rend heureux et permet d’évacuer le stress. Suggérez à votre enfant d’inventer sa chanson d’apaisement et enregistrez-la. L’intérêt de l’enregistrement est que lorsqu’il entendra sa chanson, la bonne humeur reviendra instantanément. C’est un des pouvoirs de la musique. Pour simplifier, vous pouvez utiliser une musique qu’il aime et changer les paroles. L’avantage de choisir un air connu et que partout ou votre enfant entendra sa chanson, il se sentira bien. 🙂 - Boire un gobelet d’eau à la paille et se servir du brumisateur
La déshydration est source de stress et les enfants ne se rendent parfois pas compte qu’ils en souffrent. C’est d’autant plus vrai en été. Le gobelet d’eau est donc un ami. Et la paille permet de boire plus lentement. Autre outil : le brumisateur. Achetez-en un, posez une étiquette dessus pour indiquer qu’il appartient à votre enfant et dites-lui de s’en servir quand il sent la chaleur monter (énervement = montée de chaleur). De plus , le brumisateur promet de jolis moments de jeu à s’asperger ! - Serrer un doudou ou un coussin
Le fait de serrer fort un doudou ou un coussin évacue les tensions. - Le cerveau dans la main
Stratégie Bonus : le gribouillage ou le dessin
Le gribouillage et le dessin facilitent l’expression et la traversée des émotions. Ayez toujours un bloc-note et de quoi écrire à portée de main.
Il ne vous reste plus qu’à tester ces stratégies et à les afficher une fois adoptées.
oui enfin quand je parle de colère, c’est pas de colères genre qu’un verre d’eau apaise quoi …
Visiblement se trouver face à un enfant vraiment pris par la colère, ou être soi même vraiment embarqué dans une crise de rage, l’auteur n’en a AUCUNE IDÉE …
les solutions offertes sont totalement sans effet (voire peuvent aggraver les choses) en cas de réelles grosses colères.
le souffle, chanter… Ah… On voit les parents qui n’ont pas galéré face à des gros caractères et période de crise… Bienheureux vous êtes!
Entièrement d’accord avec vous. Quand je parle de colère c’est pas le petit mouvement d’humeur passager. C’est la vraie colère de l’enfant qui se met à jeter des objets, à les casser, à hurler et qui s’énerve encore plus si on tente de le calmer.
Pour ma part il n’y a que le fait de sauter sur un coussin puis de faire un câlin qui apaise ma 6 ans.
Son papounet l’emmène parfois dehors mais ça ne fonctionne pas avec moi
Le trampoline est très mauvais pour les cervicales même des enfants. De plus il est, avec la balançoire, l’un des risque de chute qui amène les enfants aux urgences…
Attention, écoutez la vidéo. Je parle d’une trampoline intérieure qui, contrairement à celles de l’extérieur, ne représentent pas le risque que vous mentionnez.
Bonjour à tous. Il y a une confusion entre la rage qui est la colère organique des tous petits soumis à une frustration ou un manque qu’ils ne peuvent pas gérer et contenir, et la colère qui est une émotion de différentiation bien utile. Elle nous permet de mettre des limites à l’autre et d’apprendre à dire non. Cette confusion est très fréquente et négativise la colère en la confondant avec la violence. Cette confusion à des conséquences négatives sur l’affirmation de soi, des petites filles en particulier.
Bonjour
pouvez-vous étayer votre sujet pour les petites filles svp ? Ça m’intrigue et pourrait me donner des pistes pour ma 6ans.
Merci
Amelie
s’il y a colère, rage ou autre, c’est qu’il y a un message de l’enfant et c’est son seul moyen d’exprimer ce qu’il a à dire, car il n’a pas encore appris à faire autrement aussi facilement.
Ne faudrait il pas juste accompagner son enfant avec son émotion et laisse l’émotion passer ?
Il y a aussi la gestion de notre émotion en tant que parent, car en face de l’émotion et du comportement de notre enfant, cela génère chez nous aussi une émotion et un comportement : agacement, colère, cris, …
Je pense qu’avant de faire une quelconque technique avec l’enfant, ne devrions nous pas commencer à utiliser une technique sur nous, pour être en mesure d’accompagner notre enfant ? Ce serait un exemple formidable pour notre enfant que de lui montrer comment accepter son émotion et comment la transformer.
Tout à fait d’accord sur l’accompagnement du parent qui s’il est épuisé ne peut aider l’enfant dans,sa souffrance. Parvenir à répondre à l’enfant avec calme et douceur, avec peu de mots, c’est un réel apprentissage. Et puis, le câlin est le meilleur remède même si parfois l’enfant se débat. Peu à peu il peut s’apaiser.
N oublions pas qu une colère chez l enfant reflète bien souvent une colère enfouie chez maman ou papa. .. Une blessure d injustice ou de trahison non reconnue
Bonjour, quand mon fils est en colère, le fait que je le caline et que je comprend pourquoi il est en colère ca le calme. Il a besoin de savoir qu il a raison d être en colère. Je trouve que ces stratégies sont interessantes bien sur à adapter et choisir le timing approprié pour les utiliser.
@Stephanie Hutin : je ne suis pas sûre que la colère d’un enfant aux caisses d’un supermarché pour un paquet de bonbons, soit l’expression d’une colère rentree de son père ou sa mère.
Je pense que les méthodes proposées peuvent marcher sur une colère moins forte que la rage évoquée plus haut.
Quand un petit faisait une colère +++ et même si je savais qu' »il n’entendait plus » rien d’autre tellement il était submergé, je lui demandais d’aller se reposer dans sa chambre et de revenir me voir quand il se sentirait calmé.
Quand il re venait vers moi, nous validadions ensemble qu’il était apaisé. S’il ne l’était pas, je lui demandais (gentiment) de revenir un peu se reposer dans sa chambre et de re enir quand ça irait mieux.
En général ça marche dès la 1ère fois. Sans témoin devant lui, la colère e l’enfant redescend peu à peu 🙂