Mon enfant n’aime pas perdre…
|Votre enfant n’aime absolument pas perdre à un jeu ? il se met dans des colères dévastatrices à chaque fois que cela lui arrive ? Il « adapte » même les règles pour éviter de subir ce « drame » personnel ? Normal, c’est l’immaturité de son cerveau qui est à l’origine de ces comportements.
Isabelle Filliozat nous explique dans « J’ai tout essayé » que jusqu’à 5 ans, l’enfant est incapable de relativiser une défaite. Il en tire une conclusion personnelle qui le blesse profondément : « je perds donc je suis nul ». Cette blessure est d’ailleurs observable au niveau du cerveau : alors qu’une victoire déclenche la sécrétion de dopamine (euphorisant), une défaite active les centres de la douleur (amygdale).
L’adulte lui, pour peu qu’il ne soit pas en phase régressive 😉 , parvient à raisonner grâce à son néocortex et à ainsi calmer son amygdale : « J’ai perdu. C’est certes un peu désagréable mais ce n’est qu’un jeu. ».
L’enfant lui a une approche binaire car il n’a pas les capacités cérébrales pour réguler la douleur. L’émotion le submerge.
Pour l’aider, on peut :
- écouter son émotion et le réconforter
- différencier l’acte de la personne : « ta défaite n’est pas toi »
- éviter les effusions de victoire lorsque l’enfant perd
- préférer les jeux collaboratifs (les joueurs se complètent pour gagner) ou modifier les règles des jeux pour les rendre collaboratifs
- verbaliser vos propres émotions et orienter le regard de l’enfant sur la joie d’être ensemble plutôt que sur le résultat (penser à remercier à la fin de chaque partie)
- au quotidien : ne pas l’étiqueter : « tu es intelligent » « tu es timide » mais décrire sans juger ces actes
A ne pas faire :
- le menacer de ne plus jouer avec lui
- le traiter de « mauvais joueur »
- dénigrer ou se moquer de ses émotions
- comparer avec sa soeur/son frère/ses camarades
Certains adultes ont gardé cette habitude de vouloir toujours gagner. Ce désir de compétition exacerbé cache parfois un besoin de reconnaissance et une souffrance liée à des comparaisons, des exigences trop élevées exprimées par les parents, etc.
Rappelons-nous que c’est dans la joie que nous nous épanouissons et que nous réussissons. Nous avançons aussi beaucoup plus vite quand nous considérons autrui comme une personne avec qui nous pouvons collaborer et partager, sans peur d’être jugé.
Les jeux pratiqués avec les enfants sont de fabuleux terrains d’entraînement pour cet état d’esprit de croissance individuelle et collective.
Source : « J’ai tout essayé » d’Isabelle Filliozat (disponible sur cultura.com, decitre.fr, chez votre libraire)
Même avec les adultes je préfère les jeux non compétitifs ou ne pas perdre de temps à compter les points dans des jeux aussi amusants que le Pictionnary ou le jeu du dictionnaire. Avec les enfants surtout très jeunes c’est important de choisir des jeux sans gagnants ni perdants. La compétition n’apporte rien que du stress. Il y a des exceptions avec des jeux physiques mais quand c’est avec l’adulte celui-ci doit doser sa résistance et perdre à la fin.
Bonjour Jeff
Je te remercie de cet article.
Je ne pense pas que les jeux collaboratifs changent la donne si le caractère de l’enfant, si l’éducation de l’enfant amène à la volonté de compétition.
Et d’ailleurs, en quoi est-ce mal d’aimer la compétition ?
Il existe une compétition dite amicale, qui amène du bon, si elle est présente dans un climat de confiance.
Au plaisir
Evan
Bonjour Evan, les jeux collaboratifs modifient les croyances de l’enfant même s’il ne les pratique pas en famille (bien que cela soit idéal) . Notre bagage biologique fait de nous des êtres empathiques et aidants. C’est la société et les « traditions » qui modifient la donne. Quant à la compétition, la psychologie positive et les recherches dans le domaine de la pédagogie ont démontré ses effets délétères sur le plan social et sur le niveau de bonheur. Je préfère inviter l’enfant à s’auto-challenger plutôt que de se comparer à autrui. Ainsi la motivation intrinsèque se développe.
À titre personnel, c’est ce que je pratique depuis longtemps et je ne supporte par exemple pas les systèmes qui prônent la compétition. Ainsi j’ai remarqué que le principe « pas de gagnant et pas de perdant » apportait plus de bien-être et de sentiment d’accomplissement.
Super article merci
J’entend bien vos conseils
On essaye de les appliqué au mieux . Notre garçon à maintenant 6 ans . A partir de quel moment on estime que cela dure « trop » longtemps. On est une famille de joueurs on joue depuis qu’il est petit . On est pas du tt ds la compétition et pourtant il pleure au milieu de la partie car il pense qu’il va perdre .
J’avais lu dans un article… que dans les premiers jeu il fallait laisser gagner le tout petit pour qu’il prenne confiance en lui…et par la suite avoir suffisamment confiance en lui pour accepter le fait de ne pas remporté la partie…que pensez vous de ça ???
Moi je vois qu’ on doit donner des occasions à l enfant pour qu’ il gagne afin de se sentir de la confiance en soi mais ce n’ est pas toujours le cas . parce-que l enfant est intelligent.
Bonjour ! Nous avons eu 3 enfants en 2 ans et avons joué très tôt avec eux à des jeux de société ! Au début, nous les avons laissés gagner de temps à autre et peu a peu ils ont appris à perdre avec le sourire ! Nous leur avions parlé de la joie de passer du temps ensemble et que ce n’était qu’un jeu ! A l’école maternelle, l’enseignante m’avait dit qu’elle appréciait que mes enfants sachent perdre ! Un jeu intéressant ou aucun ne perd : toute la famille nous ensemble contre le me hante corbeau qui veut manger les fruits : c’est le Verger qui existe sous 2 formes, a partir de 2 ans et l’autre a partir de 3 ans! Les enfants l’adorent !