« Dans la forêt profonde » d’Anthony Browne : un livre pour démystifier les peurs
|L’histoire de ce livre est très simple : un petit garçon doit emmener un gâteau à sa grand-mère malade. Là où la situation se complique est qu’il y a un choix à faire : soit emprunter la route (trajet long) soit couper à travers la forêt profonde.
Notre héros prend une décision qui va donner lieu à une aventure où se mélangent de nombreux personnages et références à des contes tels que le « Le petit chaperon rouge », « Hansel et Gretel », « Boucle d’or », « le chat botté », « Jack et le haricot magique », « Blanche neige et les sept nains », etc.
Attention, c’est assez sombre ! Je dirai même que c’est de la couleur des cauchemars. Mais, ce choix artistique est surtout pertinent du point de vue psychologique. En effet, le petit garçon éprouve au début de l’histoire une inquiétude relativement à l’absence de son père et au manque d’explications de sa mère (qui garde un silence troublant). C’est cette angoisse initiale qui va donner cette teinte obscure aux pensées et réveiller des craintes imaginaires (et inconscientes).
Et c’est là tout le génie d’Anthony Browne. Il parvient à donner à la fois un éclairage aux peurs des adultes (peurs qui trouvent parfois leur source dans des contes entendus pendant l’enfance) et à celles des enfants dans le sens où il démontre la puissance de l’imagination et l’impact des émotions désagréables.
Ce livre servira donc à démystifier les peurs en analysant comme elles se créent ou se renforcent. Et de quelle manière elles volent en éclats face à la réalité et grâce à une communication saine. En effet, l’histoire a une fin heureuse. 🙂
Notons que ce livre est aussi l’occasion de souligner comment les croyances s’auto-alimentent…et l’importance de poser des mots sur nos émotions.
Encore un immense bravo Mr Browne.
A partir de 5 ans.
« Dans la forêt profonde » est disponible sur amazon ou chez votre libraire (5€).
et je me pose encore la question : pourquoi cherche t’on absolument à faire connaître aux enfants les monstres, les ogres et tout ce qui est histoire qui fait peur ? Les angoisses viennent aussi de là. Ca sert à quoi de les alimenter ?
C’est une excellente réflexion que j’ai eu aussi en rédigeant cet article. Disons qu’une hypothèse serait que les peurs pré-existent dans la tête des enfants et que les contes, s’ils sont accompagnés correctement, permettraient de les symboliser et de les dépasser par un jeu d’imagination. Ce n’est qu’une hypothèse.