Comment apprendre à réguler sa colère : des clés concrètes pour les parents
|La colère est une émotion humaine naturelle, normale, et utile. Elle nous alerte qu’un besoin important n’est pas satisfait ou qu’une limite est franchie. Mais lorsqu’elle déborde, elle peut nous pousser à proférer des paroles ou des gestes que l’on regrette… surtout face à nos enfants.
Heureusement, la régulation de la colère s’apprend. C’est un véritable entraînement émotionnel. Voici quelques pistes pour comprendre et mieux gérer ces moments de tempête intérieure.
Comprendre la mécanique de la colère
Sur le plan neuroscientifique, la colère naît d’une activation de zones cérébrales impliquées dans les émotions (comme l’amygdale cérébrale) avant même que notre cerveau rationnel (le cortex préfrontal) ait eu le temps d’analyser la situation.
Quand on est en colère, c’est un peu comme si notre cerveau passait en « mode survie » : on veut se défendre, crier, attaquer ou fuir.
Prendre conscience de cette mécanique est déjà un premier pas vers plus de maîtrise.
Les signaux d’alerte : apprendre à repérer la montée de la colère
Avant que la colère n’explose, notre corps nous envoie des signaux :
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Accélération du rythme cardiaque
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Bouffées de chaleur
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Mâchoires qui se crispent
- Sourcils froncés
- Muscles tendus
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Poings serrés
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Pensées qui deviennent rigides et catégoriques (« Toujours », « Jamais », « Il exagère », etc.)
S’entraîner à reconnaître ces signaux, c’est comme repérer les premières gouttes de pluie avant l’orage : cela permet de s’abriter à temps. On évoque le terme d’interoception pour la sensibilité à ses signaux corporels.
Les étapes clés pour réguler la colère
1. Interrompre la montée émotionnelle
Dès que vous sentez la colère monter :
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Mettez en place un geste-réflexe : « Pause intérieure », comptez jusqu’à 10, respirez profondément.
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Si besoin : sortez de la pièce quelques instants (quand c’est possible et sécurisé pour votre enfant).
2. Réguler le corps pour calmer le cerveau
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Pratiquez une respiration abdominale lente (4 secondes d’inspiration, 7 secondes de rétention et 8 secondes d’expiration).
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Marchez, bougez, buvez un verre d’eau : le mouvement aide à évacuer l’énergie de la colère.
3. Changer le discours intérieur
La colère est souvent alimentée par des pensées automatiques et négatives.
Quelques phrases-médicaments à se répéter mentalement :
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« Mon enfant n’est pas contre moi, il est en difficulté. »
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« Je suis capable de rester calme, même quand c’est difficile. »
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« Je peux gérer ça. »
Une fois le calme revenu : réparer si besoin
Si la colère a débordé (par exemple : cris, paroles blessantes), il est important de réparer :
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En vous excusant sincèrement.
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En exprimant ce que vous avez ressenti sans accuser : « J’ai crié car je me suis senti dépassé… Je vais essayer de faire autrement la prochaine fois. »
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En rassurant votre enfant : « Tu n’es pas responsable de ma colère. Je travaille pour mieux la gérer. »
Cela renforce le lien et montre l’exemple de la gestion des émotions.
Des exercices à pratiquer au quotidien pour muscler votre régulation émotionnelle :
- La cohérence cardiaque (3 fois par jour si possible)
- L’écriture de ses émotions dans un carnet
- L’entraînement à repérer les déclencheurs de colère
- La méditation de pleine conscience
- La visualisation positive avant les situations tendues (« Comment je veux réagir ? »)
Réguler sa colère, ce n’est pas l’étouffer ou la nier. C’est apprendre à l’écouter et la traverser.
Chaque parent en est capable, à force de petits pas, de prises de conscience et de bienveillance envers soi-même.
Parce qu’un parent qui apprend à accueillir et apaiser sa colère… transmet aussi à son enfant les clés d’une vie émotionnelle plus sereine.
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