80 % des enfants de 2/3 ans ont régulièrement des crises
|Dans le nouveau numéro de « Psychologie positive magazine »(juillet aout 2019), Isabelle Filliozat aborde le sujet des crises des enfants et notamment celles qui se déclenchent dans un supermarché ou autre lieu public.
Que l’on se rassure (ou pas), elles sont très fréquentes comme l’attestent les statistiques ci-dessous. La fréquence des crises diminuent avec la maturation du cerveau de l’enfant car c’est bien là l’origine du « problème ». Un cap est franchit vers 6/7 ans (âge de raison) où le cortex préfrontal parvient enfin à dominer les impulsions (mais pas toutes).
L’idéal  pendant une crise serait de rester calme pour aider au mieux l’enfant qui se roule au sol en pleurant et hurlant mais la fatigue, l’impression d’être jugé par les « gens », le sentiment que la crise de l’enfant est dirigé contre nous et la contagion du stress ont tendance à nous faire perdre notre sang froid. C’est ainsi qu’une crise de l’enfant devient une crise du parent bien que le parent, lui, ait un cortex préfrontal opérationnel. Ce dernier est donc potentiellement capable de faire une pause, respirer, relativiser et de prendre des décisions sans se laisser submerger par la vague de stress.
Pourquoi les enfants font-ils plus facilement des crises dans les supermarchés ?
Le cerveau des enfants est assailli par les stimuli dans les rayons d’un magasin. Les envies bousculent la raison. Ajoutons à cela que l’enfant ne peut pas libérer ses tensions en bougeant à sa guise et qu’un simple refus d’accéder à une demande sur un « jouet attrayant » fera basculer le cerveau en mode crise de stress.
Isabelle Filliozat nous démontre qu’il s’agit d’ailleurs bien d’une crise de stress car dès que le parent s’éloigne, la crise diminue. Le parent est la figure d’attachement de l’enfant, il se sent en sécurité en sa présence. Sécurité qui implique aussi le déclenchement de la crise car la crise est un message envoyé à cette figure d’attachement : « Aide-moi ! Je subis cette crise et ne peux la réguler seul ».
Comment réagir alors ?
- Respirer et réguler notre propre stress de parents
- Prendre son enfant affectueusement dans nos bras (ceci évite aussi qu’il se blesse)
- Essayer de bouger avec l’enfant afin qu’il décharge ses tensions par le mouvement
- Parler doucement à son oreille pour compatir (« je comprends…c’est difficile de résister à ce jouet… »)
Pour anticiper les crises dans un supermarché :
- Lui décrire ce qu’il va voir et l’organisation avant d’aller au supermarché et lui expliquer les règles dans ce lieuÂ
- Vérifier que ses besoins de base sont comblés avant d’y aller : soif, faim, contact, jeu,…
- Sur place, lui confier une mission pour occuper ses mains et son attention (de plus il se sentira utile)
- Verbaliser lorsqu’il réclame et lui proposer une alternative : « Oui, tu as très envie de cette poupée ! Si on la promenait pendant les courses et qu’on la ramenait auprès de ses copines avant de partir. Elle lui manquerait trop si elle sortait du magasin. »
Sinon, l’option la plus judicieuse serait… d’éviter carrément les supermarchés !
C’est marrant, je savais que la crise au supermarché était fréquente (j’avais même écrit un article sur le thème :
https://les6doigtsdelamain.com/non-on-ne-va-pas-acheter-ca/ )
mais je ne pensais pas qu’on puisse dire que c’était vraiment plus fréquent qu’ailleurs. Peut-être parce que j’évite plutôt le supermarché ?
Bonjour, qu’en est il des 20% restant ?
Mon fils a fait sa première crise au supermarché, comme il y avait un banc, je me suis assise en attendant… Il a levé la tête, je lui ai dit que j’attendais qu’il se calme, et il s’est levé. Par la suite, à une ou 2 autres occasions il a pleuré 20 mn non stop dans le magasin… Et depuis, il demande, boude 2 mn et passe à autre chose…
Qu’en pensez vous ?
Je n’ai eu qu’une seule crise au supermarché (alors qu’elle était habituée à y aller toutes les semaines avec moi). Pas de chance, une sieste imprévue dans la voiture, un réveil grognon, et banco. 40 min de pleurs / hurlements 🙂 A-t-elle voulue des bras ? non, ça serait trop facile. Fallait « juste » attendre que ça passe, avec les regards des gens qui vous jugent :p Quand elle a eu suffisamment évacué sa frustration / colère / je ne sais quoi, là , elle a bien voulu les bras pour un gros câlin qui fait du bien.
Maintenant, un parent qui va en speed au supermarché, qui doit faire vite, n’a pas le temps… c’est sûr, ça met déjà un cadre bien plus stressant, quand j’y vais sans horaires précis…