60% des élèves en France ne se sentent pas chez eux à l’école

Avoir le sentiment d’appartenir à l’école, de s’y sentir comme chez soi, est un facteur décisif dans la réussite et la performance scolaire. Un fait démontré scientifiquement.

Or, la France se classe en 69ème position sur cet item. Seuls 40,9% des élèves déclarent se sentir « chez eux » dans leur école. Près de 60% n’ont pas cette impression et se sentent comme des étrangers…

Ce sentiment d’appartenance a pourtant été mis en exergue par Abraham Maslow dès 1940. Il le qualifiait comme un besoin essentiel à l’être humain.

Pour nourrir ce sentiment d’appartenance, inspirons-nous des pratiques révélées par l’enquête Pisa : le levier prioritaire est la qualité de la relation élève/enseignant.

Quand ils se sentent soutenus, les élèves français sont 1,27 fois plus susceptibles de se sentir chez eux dans leur établissement.

Soutenus et écoutés !

Le point noir du système éducatif français est sa faible considération pour le point de vue des élèves. Seuls 23% d’entre eux disent avoir la possibilité d’exprimer leur avis auprès de la direction de l’école. 

Empathie, échange et écoute devront être des axes de progrès pour que les élèves se sentent enfin chez eux dans un environnement qu’ils côtoient de longues années et qui influencera leur avenir.

Reste à savoir si les enseignants se sentent eux-aussi suffisamment écoutés et considérés dans leur vie et dans leur milieu professionnel. L’empathie se cultive par l’auto-empathie mais elle se transmet aussi et on ne peut offrir ce que nous n’avons pas en soi.

 

Ce sujet lu dans le numéro spécial de Sciences Humaines fait écho à un autre thème : l’attachement (je vous invite à lire cet article).

 

Extrait : L’école réactive le système d’attachement pour l’élève comme pour l’enseignant.

En effet, pour l’enfant, la séparation avec les parents active le système d’attachement car l’enfant en a besoin pour pouvoir explorer sereinement.

S’il est sécure, l’adaptation à l’environnement scolaire est plus facile et l’enfant a une attitude positive face à l’apprentissage (curiosité, motivation).

S’il est insécure, l’enfant aura beaucoup moins de flexibilité et adoptera des comportements de retrait ou d’opposition.

La bonne nouvelle est que l’enfant peut s’appuyer sur une figure d’attachement globale dans le groupe que constitue la classe et, bien sûr, dans l’enseignant si celui-ci a une approche empathique et prodigue des soins.

C’est là que peut intervenir l’attachement même de cet enseignant.  S’il est dans un attachement insécure, l’enseignant vivra positivement son expérience s’il se sent accepté des enfants (besoin de reconnaissance). En cas de difficultés avec les enfants, il active son système d’attachement (peur de l’abandon, colère) et devient plus strict.

L’attachement insécure de l’enseignant est un frein à l’empathie et à la reconnaissance des besoins et émotions des enfants.

Là, l’enseignant doit donc chercher du réconfort et du soutien auprès de ses collègues ou encore de sa hiérarchie afin d’améliorer sa qualité d’attachement personnelle et parvenir à pratiquer l’empathie, élément central dans la réussite pédagogique.

 

 

Source : Sciences Humaines numéro spécial « Réussir à l’école »

 

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