7 erreurs de langage à éviter avec les enfants (pour une vie de famille plus épanouie)
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Les mots sont puissants. Ils peuvent tout à la fois construire et détruire. Dans le cadre de la parentalité, notre langage influe directement sur la vie présente et future de nos enfants.
Voici 7 écueils de langages que nous pratiquons bien souvent inconsciemment. Cette prise de conscience permettra d’installer de nouvelles habitudes, plus épanouissantes et moins stressantes pour tous.
L’étiquetage :
« tu es nulle », « tu es fort », « tu n’es pas patient », « tu es un gros bébé », « tu es intelligent », « tu es sage », « tu es douillet », « tu es un diable », etc. sont des étiquettes qui façonnent la personnalité de l’enfant. C’est une prison verbale dont il est très difficile de s’échapper. Même les étiquettes censées être positives comme « tu es intelligent » ont des conséquences néfastes dans la mesure où l’enfant aura peur de perdre cette étiquette « trophée » et sera donc, par exemple, tenté de mentir pour cacher un échec. Ou pire, il dégradera son estime personnelle lorsqu’il ne parviendra pas à atteindre son but.
On est ce que l’on fait. C’est cela qu’il est essentiel de retenir. Ainsi, en tant que parents, nous ne sommes pas obligés de coller des étiquettes sur les enfants (qui ne sont pas des pots de confiture). Il nous suffit de décrire ce que nous ressentons et ce que nous observons (sans jugement) en formulant ensuite des demandes claires. Si notre intention est de complimenter un enfant, cette manière de s’exprimer est beaucoup plus gratifiante pour lui. Elle prouve que nous prêtons attention à ce qu’il fait.
De plus, lorsque nous décrivons ce qui nous plait dans le comportement de notre enfant, cela lui permet de rejouer mentalement la scène : cette visualisation renforce son comportement et augmente ses chances de réussite futures.
Donc, oublions les « tu es … », libérons nos enfants des étiquettes et donnons leur la chance d’exprimer tout leur potentiel et de progresser. Observons et décrivons sans juger (même si ce n’est pas simple).
Le « non » inutile
Tout d’abord, « non » est moins efficace que « stop » si on souhaite arrêter un geste par exemple. Ensuite, le « non » est bien souvent suivi d’explications. Donc, il est préférable d’opter pour une communication plus directe en oubliant le « non » et en donnant tout de suite des informations utiles, proposant des choix ou en s’appuyant sur les aspects positifs de ce qui est déjà réalisé pour que l’enfant ajuste lui-même ce qu’il doit corriger.
J’en profite pour évoquer une autre astuce de communication : établissez des règles plutôt que des interdits. Il s’agit par conséquent d’indiquer quoi faire plutôt que ce qu’on ne doit pas faire (lisez cet article pour plus de détails). Imaginez un jeu de société ou les règles du jeu seraient remplacées par des « interdits de jeu ». Impossible de commencer une partie tant le manuel serait long et incompréhensible !
Le parler mal
Comme le précise l’auteur de « Êtes-vous le parent que vous voulez être ? » , « on assiste parfois à des scènes surréalistes, où les chiens sont verbalement mieux traités que les enfants ». Or, la violence verbale est un poison pour le cerveau des enfants.
Par conséquent, avant de prendre la parole pour vous exprimer, établissez le calme en vous ( en fermant les yeux et prenant 3 grandes inspirations), ouvrez les yeux et redécouvrez la situation telle quelle est : « vous êtes parents, vous aimez votre enfant, il vous aime, vous pouvez l’aider à exprimer sans violence ce qui le tourmente. Choisissez de réagir sereinement. ». De plus, comme le précisait justement Isabelle Filliozat, « crier sur enfant pour lui demander de se calmer est pour le moins paradoxal »…
Alors, utilisez l’empathie et l’amour en rappelant les règles si nécessaire, votre enfant vous imitera et y adhérera. Soyez le premier maillon de la chaine de la bienveillance et montrez l’exemple.
PS: les ordres aussi sont à bannir car ils sont à ranger dans la même catégorie que les menaces, les accusations, les chantages, les cris, les punitions, les humiliations verbales et physiques. Ils n’éduquent pas et sont très nocifs pour le développement du cerveau des enfants. (voir cet article).
La présomption d’échec
Voici quelques exemples de présomptions d’échec :
« ne cours pas, tu vas tomber ! »
« tu n’y arriveras jamais, tu es trop petit/pas assez fort/maladroit… »
« c’est impossible, inutile d’essayer »
Ces phrases sont comprises ainsi par l’enfant :
- mes parents n’ont pas confiance en moi
- je ne suis pas capable
- le monde est dangereux
Plutôt que jouer les oiseaux de mauvaise augure, laissez-le essayer (tant que l’expérience n’est pas trop dangereuse) et soyez là pour le guider ou lui montrer ce dont il a besoin pour réussir (sans lui transmettre vos craintes). Encouragez ses efforts et son intention. Songez que si vous lui aviez évité de tomber, il n’aurait jamais appris à marcher.
Le mensonge de confort
« Arrête de chahuter, le monsieur à côté de toi va te disputer » : qui n’a jamais pratiqué ce type de méthode de manipulation basée sur un grossier mensonge…(bravo si vous avez levé la main).
Mentir pour manipuler peut vite devenir une habitude…donc évitons de donner le mauvais exemple. De plus, ce type de mensonge implique la menace d’une punition…et dépeint le monde comme un lieu hostile.
Le chantage et les récompenses
« Si tu ne fais pas cela, tu n’auras pas… » J’en parlais encore récemment avec une maman, le chantage est une technique qui s’assimile facilement…et les enfant apprennent à le manier avec dextérité à la fois avec ceux qui leur ont enseigné (parents ou autres) et avec leur entourage (copains de classe, grand-parents,…). Le problème avec le chantage est que la motivation pour agir ne vient pas des enfants et que c’est donc une stratégie stérile sur le long terme. Elle peut même avoir des répercussions négatives sur les comportements sociaux.
Haim Ginott s’exprime ainsi à ce sujet « Cette approche sous forme de « si tu… alors » peut à l’occasion pousser l’enfant à atteindre immédiatement la récompense proposée. Mais elle ne l’inspire que rarement, ou même jamais, à fournir des efforts continus. Chacune de nos paroles lui laisse entendre que nous mettons en doute ses capacités à progresser. Il y a aussi quelque chose d’immoral à promettre des récompenses comme monnaie d’échange. Certains enfants en viennent à mal se conduire de façon intentionnelle afin d’obtenir une rémunération pour leur bonne conduite.« (via)
Les comparaisons et les accusations
« Moi à ton âge… » « Ta soeur, elle au moins,… » « Combien a eu ton copain à ce contrôle ? » « Qui a fait ça ??? Dénoncez-vous ! ».
Les comparaisons et les accusations sont humiliantes et génèrent de la méfiance, de la rancoeur, alimente un esprit de compétition, favorise le mensonge et provoque une baisse de l’estime personnelle des enfants.
Plutôt que d’accuser ou de comparer, évoquez les solutions et les manières de réparer. Responsabilisez. Les erreurs sont des opportunités d’apprendre plus vite.
J’espère que vous avez apprécié cet article. Si vous avez besoin d’aide ou envie de discuter constructivement, n’hésitez pas à déposer un commentaire.
D’ailleurs, ces 7 erreurs s’appliquent aussi pour améliorer les rapports entre adultes (à l’écrit et à l’oral). 🙂
A bientôt.
Source :
Bonjour, je lis vos articles depuis quelques semaines et j’ai vraiment envie d’appliquer cette pédagogie positive pour éduquer ma fille de 10 mois. J’essaie donc de changer mon langage au quotidien, ce qui n’est pas une mince affaire… Le non est si ancré qu’il revient de temps en temps… Je voulais juste savoir quoi dire pour qu’elle ne mette pas les objets dans sa bouche (quand ceux-ci sont dangereux) et pour qu’elle ne jette pas violemment les objets… Auriez-vous une astuce ou une petite phrase affirmative svp ?
Bonjour, voici un article qui vous aidera peut-être : http://anti-deprime.com/2015/12/31/dire-stop-au-lieu-de-non-aux-enfants/
J’ai déjà lu cet article et j’utilise beaucoup le stop à la place du non, mais je ne vois pas comment formuler une phrase affirmative pour dire de ne pas mordre les objets (ou les personnes.. )… Merci de votre attention.
Bonjour,
« Je vois que tu as envie de mordre tiens tu peux mordre ton anneau de dentition » ses dents/gencives la font peut être souffrir vu son âge…
« On pose les objets » est la phrase que j’utilise
En espérant vous aider
Alexandra
Bonjour, quelle est la solution à ces erreurs nommées?
Merci par avance
Bonjour et merci pour cet article ! Je m’intéresse de près à tout cela et je fais beaucoup d’effort pour apporter plus d’écoute et d’empathie dans mes relations avec ma fille de 4 ans. Mais j’avoue que parfois je suis tellement fatiguée que j’utilise la menace, le non, le « tu vas tomber ». A côté je fais plein d’efforts mais il y a tant d’automatismes en moi que parfois je désespère et je me sens incompétente en tant que maman. C’est très dur à gérer je trouve !
Bonjour,
Je trouve ces méthodes particulièrement intéressantes et constructives. Je trouve qu’il manque malheureusement souvent une dimension pratico-concrète.
En effet, la plus part des parents aiment leurs enfants et souhaitent le mieux. Il manque pour beaucoup d’entre nous, des méthodes à mettre immédiatement en place et non culpabilisantes.
Par exemple :
1/ que faire quand on demande à son enfant de manger proprement et de ne pas jeter la nourriture parterre. Qu’il arrête, esquice un sourire et recommence.
2/ quand il pleure toutes les larmes de son corps parce qu’on a arrêté la télévision après un épisode d’un dessin animé. Qu’on avait posé le cadre en amont : « ok pour le dessin animé et dès que cet épisode est terminé, j’arrête la télévision ». Après même en lui proposant d’avoir d’autres activités (faire la cuisine ensemble, faire un puzzle…) il continue à chouiner et à générer un bruit qui s’accumule à la journée de travail et au reste.
J’ai bien compris que les punitions et se mettre en colère est mauvais pour l’enfant, mais… quoi faire concrètement à la place qui fonctionne dans les faits ? Quelles sont les clés de l’éducation qui permettent à l’enfant de comprendre ce qu’est l’autorité, de comprendre qu’il y a des règles non discutables (sécurité…) et le respect des parents, des enseignants…
Adulte, ils auront ces règles à respecter (loi, hiérarchie professionnelle, police, justice)
D’avance merci pour vos éclairages.
Bonjour, merci pour votre message. Voici quelques articles pour compléter celui-ci :
https://papapositive.fr/20-phrases-a-dire-aux-enfants-pour-quils-ecoutent/
https://papapositive.fr/les-enfants-detestent-les-limites-ils-adorent-les-regles-2/
https://papapositive.fr/6-regles-dor-pour-encourager-lautonomie-dun-enfant-faber-et-mazlish/
https://papapositive.fr/la-methode-vraiment-efficace-pour-arreter-de-crier-sur-vos-enfants/
J’espère que cela vous aidera.
Je pense que j’ai commis pas mal de bêtises en élevant mes enfants, tout en croyant bien faire, à quel âge on peut se rattraper. . Mes enfants ont 8 et 11ans, dites moi quand c’est trops tard ça serait catastrophique
Non, ce n’est pas trop tard. Dites leur que vous avez décidé de changer pour le bien de tous. Et ils apprendront à votre contact.
J ai des difficultés sur la chantage…
Surtout au moment des repas ou ma fille de 2ans réclame bout de pain et chocolat( le petit dernier en cette période de pâques ) et ne mangerait pas le reste si je ne lui disais pas: Pain ou chocolat sont a la fin du repas, tu en auras si tu as mangé tes légumes avant… Généralement elle ne mange pas, il faut que je maintienne ma position : Si tu n as pas faim, alors ne mange pas mais pas de pain ni de chocolat…. Tu veux du pain, alors il faut manger tes légumes avant… Difficile de trouver les mots pour la convaincre et je ne pense pas qu il soit bon de la laisser décider… On peut s autoriser ce petit chantage? Quelles autres solutions pour arriver a ce au elle mange sainement avant tout…
Merci pour cette belle page. J’ai envie de partager mon avis que les valeurs éthiques s’éduquent et étiqueter les bonnes ou les mauvaises actions de temps en temps pose des repères. C’est de l’amour. Merci
Bonjour,
Le fait de formuler des règles plutôt que des interdits me dérange. D’une part les règles peuvent être à la fois positives ou negatives, un interdit est donc à mon avis une règle. Il faut un équilibre entre entre des normes positives ( règles de bonne conduite, politesse, bien séance..) et les normes négatives, car celles si sont présentent dans notre société, et y sont nécessaire.
D’autre part s’il on pose des règles, cela présume que le reste est interdit où ne se fait pas. Je pense plutôt que la liberté doit être le principe et l’interdit est donc l’exception. Tout doit être possible, et permis, sauf évidemment ce qui est dangereux, impoli,.., et dans ce cas dire clairement à l’enfant ce qu’il ne doit pas faire et pourquoi.
Je l’ai vécu enfant le « tu es stupide, tu es nulle, tu sert à rien… », quand je faisais une erreur mon père rentrait carrément dans le harcèlement en répétant (t’es stupide, t’es une retardée…) riant de façon moqueuse et mon frère se joignant à lui, moi qui était en pleurs entre eux. Ça détruit, à l’âge de 13 ans j’étais tellement à bout de ce harcèlement et violence que je voulais me suicider. Et oui le harcèlement existe aussi dans la famille et pas qu’à l’école