Un enfant mis à l’écart n' »obéira » pas plus…

Nous punissons parfois les enfants en les isolant mais est-ce vraiment judicieux ? Le comportement de l’enfant change-t-il ensuite ou la mise à l’écart devient-elle une sorte de réaction automatique du parent en colère sans véritable vertu éducative ?

Selon le Dr Daniel Siegel, la mise à l’écart forcée d’un enfant pour un comportement que le parent désapprouve a plusieurs conséquences négatives.

  • L’enfant se sentira rejeté, ce qui augmentera son stress et lui fera ressentir de la colère d’être ainsi puni. Or stress et colère placent le cerveau dans un état de « survie ». Cet état ne permet pas de « réfléchir à ce qu’on a fait » et donc à en conclure le comportement attendu par le parent.
  • Autre effet négatif de la mise à l’écart : le rejet est vécu comme une souffrance par l’enfant. C’est la même partie du cerveau que la douleur qui s’active quand on est isolé.
  • L’enfant isolé associera ses « erreurs » à un risque de souffrir. Il perdra peu à peu son envie d’apprendre (car « se tromper » est une étape incontournable de l’apprentissage) de peur de décevoir et d’être sanctionné (et donc de souffrir).
  • Pour éviter la douleur en cas d’erreur, il pourra cacher ses actes et mentir. Et si jamais son subterfuge est révélé et qu’il est puni, il éprouvera un grand ressentiment.
  • Notons aussi (et surtout) que l’isolement est vécu comme un retrait d’amour or l’amour est le « carburant » de l’enfant. Il en a besoin pour grandir et s’épanouir. Ces retraits répétés fragilisent le lien et augmentent le sentiment de sécurité.
  • Enfin, l’isolement est une sanction qui ne présente aucune solution que l’enfant peut adopter.

Est-ce vraiment ce que nous souhaitons ?

Au lieu d’isoler un enfant, essayons d’opter pour de vrais alternatives éducatives.

Par exemple, nous pouvons demander à l’enfant de recommencer autrement ou lui suggérer des choix pour corriger son comportement lui-même.

Exemples de phrases

« Je comprends uniquement quand on me parle avec respect. »

« Ta sœur pleure. Que peux-tu faire pour réparer ton geste ? »

 

Mais attention : l’enfant sera capable de réfléchir seulement lorsqu’il sera calme et que ses émotions seront apaisées. C’est dans ces conditions que le cerveau fonctionne et que l’apprentissage est effectif selon le processus suivant : concentration, logique, réflexion, mémorisation.

Humilier, terroriser, menacer, crier,… bloquent ce processus d’apprentissage et déclenchent des réactions conditionnés par la perception d’un danger.

Donc, respirons quand un enfant a un comportement que nous ne validons pas et aidons-le à apprendre, avec bienveillance en commençant par favoriser son retour au calme avant de discuter.

 

Inspiration :

« La discipline sans drame » de Daniel Siegel et Tina Payne Bryson

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