Reconnaitre l’émotion d’un enfant l’apaise

Les neuroscientifiques ont démontré que la verbalisation d’une émotion permettait de calmer l’amygdale et le système limbique dans le cerveau. Ceci a pour effet de diminuer l’intensité de l’émotion et de la laisser partir.

Le problème est que le cerveau des enfants est immature et fragile et qu’ils ne possèdent pas forcément les capacités de verbaliser leurs émotions (identification, vocabulaire).

Extrait de « vivre heureux avec son enfant » de Catherine Gueguen

Les tout-petits,eux, n’ont aucun recours interne pour calmer leur amygdale car leur cortex-préfontal, siège des fonctions supérieures du cerveau, est loin d’être opérationnel. Donc, le cortex préfrontal des enfants, c’est…les parents.

Un enfant a besoin de la présence et l’intervention d’un parent pour l’aider à traverser une émotion forte.

D’ailleurs, il s’agit plus que d’une aide puisque si un enfant ressent une forte émotion sans aucune assistance, les hormones du stress envahissent son cerveau, ce qui peut avoir pour effet de détruire des neurones…c’est donc plutôt violent. Quand la non-assistance est récurrente, c’est encore pire. L’enfant s' »éteint ». Comme nous l’explique Catherine Gueguen :

« Il est très facile d’avoir un enfant sage. Il suffit dès tout petit de ne pas l’écouter, de ne pas l’entendre, de ne pas répondre à ses demandes. L’enfant saisit très vite que ce n’est pas la peine d’appeler, car personne ne vient. Il refoule ses émotions, une partie de lui s’éteint. Il ne saura plus qui il est, quels sont ses besoins et ne demandera plus rien. En grandissant, ses parents auront des difficultés à connaitre cet enfant qui s’exprime si peu.

Par contre, quand ses parents écoutent leur enfant, l’autorisent à exprimer ses émotions, ses besoins, l’enfant sera « plus difficile » les premiers temps car il manifestera ses émotions : ses peurs, ses tristesses, ses angoisses, ses colères. Il ne les refoulera pas. Mais il saura affirmer aussi son bonheur de vivre, son émerveillement, sa gaieté, sa curiosité. Il sera plein de vie et emplira la maison de sa présence joyeuse. Au fil des années, les parents auront beaucoup plus de facilité et de bonheur à élever cet enfant épanoui, confiant, qui exprime ce qu’il est, ses besoins, ses souhaits et avec qui un dialogue pourra s’établir quand il rencontrera des questionnements ou des difficultés. »(via « vivre heureux avec son enfant »)

Tout cela pour vous dire que les enfants ne font pas exprès de ne plus se contrôler en cas de tempête émotionnelle, leur cortex préfrontal est HS. C’est leur cerveau émotionnel qui est aux commandes avec des réactions très basiques : fuite, attaque, immobilité. Ils ont donc besoin de notre intervention. Nous sommes leur cortex préfrontal et nous aidons le leur à se reconnecter et à maturer. Plus nous les accompagnons avec amour et empathie, plus le développement est rapide. De plus, agir ainsi augmentera leur sociabilité car ils apprendront à mieux communiquer avec leur environnement humain.

 

Concrètement, devant un enfant qui ressent une grosse émotion, nous pouvons :

  • le prendre dans nos bras et le materner car cela provoquera la sécrétion d’ocytocine, une hormone apaisante.
  • se mettre à son niveau et lui dire « Je vois que tu ressens [citer l’émotion] » « Je comprends que tu sois triste »  avec une voix calme. Cette reconnaissance émotionnelle est de l’empathie. Elle permet à l’enfant de se sentir écouté et soutenu. De plus, il acquiert ainsi progressivement le vocabulaire des émotions.

 

Et à titre d’anticipation :

  • l’entraîner à la pleine conscience de ses émotions car ainsi il sentira l’émotion monter et pourra agir avant le débordement (ces outils peuvent vous y aider).

 

Et surtout ne pas lui dire :

« Arrête » ou encore « ça suffit » ou « c’est rien » ou lui crier dessus. C’est inutile et néfaste à son équilibre. (lire cet article sur les expressions anti-émotion)

Autre information à prendre en compte que l’on doit à Isabelle Filliozat : évitons aussi de demander « pourquoi … » un enfant car il peut se sentir coupable ou dévalorisé car cela sous-entend qu’une émotion n’est acceptable que s’il y a une raison valable, raison qui dépend d’un jugement extérieur (celui de la personne qui demande « pourquoi »).

 

 

Attention :

Les émotions sont contagieuses. Votre colère peut donc être absorbée par votre enfant et réciproquement. Veillons donc à penser à notre cortex préfrontal et gardons notre self-control (notre cerveau émotionnel régulé quoi).

Une respiration profonde permet par exemple de rester serein. Voilà, on se connecte tranquillement à l’enfant et on l’aide à surfer sur la vague émotionnelle jusqu’à ce que le calme soit revenu.

Un commentaire

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.