Quand nous ne supportons pas les émotions des autres…
|Pour éviter de pleurer ou de crier de colère, nous serrons les poings et nous nous crispons. C’est une erreur car cela revient à poser un couvercle sur une casserole d’eau en train de déborder.
Le feu n’est pas atteint. L’émotion est donc toujours présente et gagne même en intensité.
Réprimer nos émotions est dangereux pour notre santé mentale et physique…et pour celles de nos enfants.
Les émotions non libérées s’accumulent.
En effet, lorsque nous nous interdisons d’éprouver des émotions, nous ne supportons pas non plus celles des autres ! Cela augmente notre stress que d’entendre des pleurs, cela nous fait perdre le contrôle, nous paniquons, jusqu’à user de violence pour que cela cesse. Car nos propres émotions sont toujours là et n’ont pas été écoutées. Et celles des autres font écho en nous.
Lawrence Cohen, auteur de « Qui veut jouer avec moi », nous alerte sur l’agressivité et ses conséquences dramatiques dans l’éducation. Mais il en est de même dans nos relations avec des adultes.
« La plupart d’entre nous dépensent une énergie mentale considérable à contenir leurs émotions et à inciter leurs enfants à en faire autant. Le hic, c’est que les émotions ont une irrésistible tendance à s’exprimer en dépit de nos tentatives de les brider. Il en résulte inévitablement un bras de fer, une lutte intérieure entre leur expression et leur enfouissement. À trop les contenir, nous finissons par exploser ; ou alors à souffrir de la tension qui s’accumule en nous et qui se traduit par du stress, de l’anxiété, de la violence ou de la dépression. »
La solution pour baisser ou éteindre le feu sous la casserole est d’accepter et d’accueillir nos émotions. De les laisser s’exprimer en pleurant dès que nous avons besoin.
Et d’accepter les émotions des personnes qui nous entourent, adultes comme enfants.
L’acceptation et l’expression guérissent alors que la répression laisse la plaie béante et la douleur vive (bien que sourde), nous orientant vers des actions compensatoires comme manger (kilos émotionnels), boire de l’alcool, s’anesthésier en regardant la TV, acheter compulsivement,…
Ces actions de compensation, nous les proposons malheureusement et inconsciemment aux enfants pour ne plus les entendre pleurer : « Tiens un bonbon », « J’allume la TV pour te calmer », « Je t’achète un jouet si tu arrêtes de râler »,…
Moralité :
Apprenons à accepter nos ressentis, à les exprimer par des mots, à écouter les messages de notre corps (comme le stress) et aidons les personnes autour de nous à identifier les émotions qui les traversent sans les juger. Cette connexion émotion à émotion est d’ailleurs la base de l’empathie qui se transforme en compassion quand nous agissons pour le bien d’autrui (et de soi).
Oui, accepter nos émotions et les écouter, c’est pratiquer l’auto-compassion indispensable à l’ouverture et à la compréhension d’autrui.
« N’oublions pas que les petites émotions sont les grands capitaines de nos vies et qu’à celles-là nous y obéissons sans le savoir. » Vincent Van Gogh