Pourquoi est-ce difficile de rester calme quand un enfant pleure ou crie ?
|Lorsqu’un enfant pleure ou crie, le système nerveux du parent est automatiquement activé, souvent de manière inconsciente et rapide. Cela peut entraîner une montée de stress, d’agacement, voire de colère. La théorie polyvagale, élaborée par le Dr Stephen Porges, nous offre une lecture précieuse de cette réaction.
Pourquoi est-on activé quand un enfant pleure ou crie ?
Selon la théorie polyvagale, notre système nerveux autonome (SNA) réagit constamment aux signaux de sécurité ou de danger, sans que nous en soyons toujours conscients. Cette évaluation s’appelle la neuroception.
Lorsqu’un enfant pleure, crie ou se met en colère :
- Ce sont des signaux sonores puissants et souvent imprévisibles.
- Le cerveau du parent peut interpréter cela comme une menace (non pas rationnellement, mais physiologiquement).
- Cela peut activer le système sympathique (réaction de « combat ou fuite ») ou le nerf vague dorsal (réaction de repli ou de figement si la situation est perçue comme désespérée).
Autrement dit :
Le corps du parent croit qu’il est en danger, même si ce n’est « qu’un » pleur d’enfant.
Trois états du système nerveux selon la théorie polyvagale :
- Voie ventrale vagale (sécurité et connexion)
→ Le parent est calme, présent, empathique. - Système sympathique (alerte, agitation, combat ou fuite)
→ Le parent s’énerve, veut « faire taire » rapidement. - Voie dorsale vagale (figement, déconnexion, épuisement)
→ Le parent se sent dépassé, vide, impuissant.
Comment garder son calme selon la théorie polyvagale ?
L’objectif est de rester dans l’état ventral vagal, ou d’y revenir dès que possible. Voici comment :
1. Prendre conscience de son propre état nerveux
« Est-ce que je me sens tendu ? Mon cœur bat vite ? Mon ton monte ? »
- Cette auto-observation est le premier pas pour réguler.
2. Activer volontairement le nerf vague ventral
Voici des moyens simples :
- Respirer lentement et profondément, surtout en allongeant l’expiration
- Émettre des sons graves (chantonner, humer, parler doucement)
- Se reconnecter au moment présent : ancrage corporel (poser les pieds au sol, sentir son dos)
- Se parler intérieurement avec douceur :
« Mon enfant a besoin d’aide. Mon calme est nécessaire. »
3. Chercher la co-régulation
Le parent peut se calmer en s’appuyant sur une ressource externe :
- Un partenaire calme, une présence soutenante
- Une photo rassurante, un objet ressource, un lieu refuge
- Même le regard doux de l’enfant, quand on y parvient, peut rebasculer vers la connexion
À retenir pour les parents
- Les cris de l’enfant activent votre système nerveux automatiquement, ce n’est pas un manque de maîtrise, mais une réponse biologique.
- Vous pouvez apprendre à vous réguler pour rester dans un état de sécurité intérieure.
- Votre calme est contagieux : c’est par la co-régulation que l’enfant apprend à se calmer lui aussi.
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