9 conseils pour passer la crise des deux ans sans (trop) d’encombre…
|Appelez cela les Terrible Two ou encore la crise des deux ans, ou, encore mieux, évoquez une période normale de développement de l’enfant qui prend soudain conscience qu’il est une personne à part entière et qu’il a du pouvoir sur sa vie ! Cette fantastique évolution donne lieu à des comportements qui surprennent et horrifient parfois les parents.
Allez, on se rassure. Voici quelques conseils pour passer cette étape charnière sans (trop) de dégâts (rangez la vaisselle fragile quand même).
Comme je l’écrivais plus haut, à partir de 18 mois environ, le cerveau de nos enfants est suffisamment mature pour qu’ils comprennent qu’ils existent indépendamment des parents. Ils vont donc à présent tester leurs propres limites, construire leur confiance, gagner en autonomie et … s’opposer !
Car, au final, s’opposer, c’est montrer qu’on est capable de prendre des décisions et d’agir de son propre chef. Il n’y a donc aucune motivation de nuire aux parents (ce que certains peuvent penser) mais simplement d’exister. C’est un besoin (ou une somme de besoins émergents plutôt).
Conseil N°1 : respecter le « non » de l’enfant et utiliser l’empathie
Le conseil numéro 1 sera de respecter les refus de l’enfant en adoptant une attitude empathique. Ceci pour se connecter en contournant soigneusement le « non » proféré avec tant de conviction.
Donc à un « NON » (en majuscule), répondre par un « oui (minuscule), je t’ai entendu. Je comprends que tu ressentes telle émotion (la nommer). »
Et au lieu de croiser les bras et d’augmenter la distance avec notre enfant, rapprochons-nous, regardons-le avec bienveillance et mettons-nous à son niveau, prêt à le réconforter d’un câlin apaisant (merci l’ocytocine).
Attention, écoute, proximité et bienveillance sont les ingrédients du succès.
Pensez aux aimants (joli jeu de mot). Lorsqu’on oppose un « Nord » et un « Nord », les aimants se repoussent. Et ils s’attirent quand on présente un « Sud » à un « Nord ».
Si le « non » est le Nord (météo froide) , présentons lui un « oui » qui est le « sud » (météo chaude) afin de nous reconnecter. En bref, n’alimentons pas l’opposition en menaçant, ordonnant, criant,… mais en écoutant et guidant.:)
Conseil N°2 : proposer des choix
Parmi les astuces efficaces qui satisfont le besoin d’exister des enfants, nous avons le fait de proposer des choix.
« Tu préfères mettre ce pantalon vert ou ce pantalon bleu ? »
Attention, il ne s’agit pas de manipuler l’enfant avec des choix scabreux mais bien d’orienter son attention et sa réflexion sur des solutions qui mettent en valeur son pouvoir de décision et d’action.
On peut même proposer des choix pour exprimer la colère et s’entrainer pendant une activité : voir ces cartes.
Conseil N°3 : poser des questions
« – Quelle est la météo selon toi ?
– il pleut.
– C’est exact, il pleut. Quelle chaussure pourrais-tu mettre pour ne pas te mouiller les pieds ? »
Ce dialogue simple aide l’enfant à réfléchir.
Conseil N°4 : décrire les conséquences
« En sortant sans le manteau, ta robe sera rapidement mouillée et le vent froid te donnera encore plus froid. Tu voudras rentrer rapidement car c’est désagréable. Il se peut également que tu attrapes un rhume. Et tu ne pourras plus jouer au parc avec tes copines le temps que tu guérisses. »
Décrire sans mentir ni exagérer une conséquence possible de ses actes l’aidera à prendre de nouvelles décisions.
Conseil N°5 : Mettre en place un tableau des routines
Afin d’éviter les improvisations hasardeuses, mettez en place avec votre enfant un tableau des routines où vous pouvez par exemple coller des photos de lui en train de réaliser telle ou telle tâche. Affichez ce tableau afin qu’il s’y réfère en cas de doute. (voir cet article)
Conseil N°6 : Etablir des règles
Au lieu des limites et des interdits, établissez et affichez des règles. Vous pouvez même les appeler les « règles du jeu » pour un côté plus fun et pour faire la transition avec le conseil suivant. 🙂 (voir cet article).
Conseil N°7 : Jouez !
Pour contourner une opposition, rien de tel que le jeu ! Inventez un scénario, incarnez des personnages ou des animaux qui parlent, courrez, sautez, riez, donnez la parole aux objets…bref, amusez-vous avec un maximum d’imagination !
Appuyez-vous aussi sur les peluches et les figurines pour faciliter la dissociation, la prise de distance et la réflexion.
Conseil N°8 : confiez-lui des tâches afin qu’il se sente utile
En confiant quelques tâches aux enfants (comme ranger le linge dans les tiroirs), ils se sentiront utiles. C’est un besoin essentiel. Remerciez pour cette aide précieuse après chaque tâche réussie et encouragez les efforts ! La gratitude embellit la vie de tous !
Conseil N°9 : Lâchez prise.
Le lâcher-prise n’est pas de la faiblesse ou du laxisme. Il est surtout un moyen pour l’enfant de devenir responsable et autonome. Quand vous avez décrit les conséquences, utilisé les conseils ci-dessus,… et que rien ne fonctionne, plutôt que de s’échauffer, lâchez prise (en vous assurant que votre enfant est en sécurité). Vous y reviendrez plus tard. (voir cet article)
La fin de la crise de deux ans ?
Elle se s’arrête jamais !!! Non, je plaisante. La crise de deux ans n’a pas de durée standard. Elle dépend de chaque enfant et des réactions de l’entourage (l’éducation est une danse).
Les conseils ci-dessus devraient permettre de mieux l’appréhender et de l’écourter car l’empathie et la bienveillance sont des accélérateurs de maturation du cerveau et de développement de l’individu. 🙂
Bonus : Je vous invite à regarder une vidéo qui démontre l’efficacité d’une approche bienveillante et empathique pour faciliter le développement des enfants de deux ans tout en favorisant le bien-être des parents.
Références :
« J’ai tout essayé » Isabelle Filliozat
« Il me pousse à bout » de Véronique Maciejak
Est-il possible que le Terrible Two commence à… 16 mois ?!!! 😀
Bonjour.
Sûrement ! Je crois que notre fils a commencé à 15 mois
Bonjour, merci pour cet article, j’ignorais qu’il y avait une crise des deux ans, ma fille vient de fêter ses deux ans et je comprends mieux certaines choses, ma grande difficulté aujourd’hui est le fait qu’elle à le réflexe de me taper quand je vais à son encontre, j’essaie de travailler dessus mais c’est pas simple.
merci pour cet article… et pour ces pistes a suivre. je me suis permise de mettre un lien qui mène jusqu’ici dans un de mes articles
Merci pour cet article. Ma fille de 2 ans et 1 mois est en plein dedans. Je ne la reconnais plus… si on ajoute a ca le fait qu’elle ne veut plus aller se coucher … (on lutte jusqu’a 23h parfois pour qu elle aille se coucher sinon elle hurle jusqu a se faire vomir…)
La au moins je comprends qu’elle suit son developpement normal…
Maman solo j’avoue que c’est dure et j espere que cela ne durera pas trop longtemps…
Ma fille est en plein dedans .. je me renseigne beaucoup à propos de l’éducation bienveillante mais ce terrible two. Je n’arrive pas à garder mon calme face à ses crises ! je n’arrive pas à gérer au calme ses refus , etc . parfois oui mais la plupart du temps c’est non. Que faire?
Bonjour,
Pardon d’avance pour ce long message mais tu es toujours je très bons conseils et je crois avoir besoin d’aide, peut être arriveras tu a m’éclairer.
Ma fille a 20 mois, elle est en plein dans cette phase aussi terrible que merveilleuse, je fais tout pour expliquer le plus possible les choses, la féliciter lorsqu’elle fait les choses bien ou m’émerveille, lui dit combien je l’aime, si je dois « sévir » y aller de façon graduelle et toujours en expliquant mais la je me sens de plus en plus démunie. Mon conjoint travaille à l’étranger actuellement et ma fille sent bien l’ouverture pour être « terrible ». Cela passe des crises de hurlements si elle n’est pas d’accord même pour de la routine, même si je tente de le faire en jouant, beaucoup de violence (tapes, griffures, morsures) , 15 à 25 minutes pour lui mettre la couche et l’habiller… Et parfois je lâche, comme ce matin, et elle reste punie dans sa chambre donc pas de parc ou beaucoup moins que si elle avait fait un effort. Tout cela, les conséquences, le pourquoi il ne faut pas faire… Je lui explique. Je vois qu’elle comprends mais elle continue et de plus belle. Elle est dans une confrontation constante, je vois qu’elle nous teste à savoir jusqu’où on peut aller et entre ses cris, ma fatigue, sa violence, je me met à moi même ne plus être en accord avec mes principes d’éducation : élever la voix très souvent, ne plus être dans une totale bienveillance, fessées ou même lui montrer (en moins fort bien entendu) ce que produit ses action si les autres lui font. Elle a bien compris d’ailleurs (et parfois me montre de suite que ce qu’elle a fait fait mal, avant même que je dise quelque chose et elle me le répète ensuite souvent dans la journée) mais continue sans « tirer de leçons ».
Je prends l’option punie dans sa chambre pour tenter plus de calme mais ce n’est pas ce que je prône non plus. Aurais tu des pistes pour trouver un meilleur équilibre ? Si d’autres parents ont été aussi confrontés à cela, qu’elles ont été vos solutions ?
Merci d’avance pour votre bienveillance et votre aide
Une maman un peu épuisée
Pour Vanda, Comme je vous comprends! , ce qui est difficile pour un adulte, c’est de se rendre compte que le cerveau d un enfant de cet âge est différent du vôtre. Vous dites : elle ne tire pas de leçon. Mais bien sûr: elle n a pas suffisamment de mémoire et de raisonnement pour cela. Un petit enfant n a pas les moyens de penser comme nous. Il faudra lui répéter encore et encore car même si elle commence à percevoir qu il a quelque chose qui ne va pas, elle referra ses bêtises. Mais pour vous, c est dur et usant. Vous avez besoin d aide , un parent, une amie déjà passée par là pourrait il vous permettre de souffler un peu ? Françoise, grand mère et médecin
l’avantage lorsqu on a lu tous ces conseils avant, personnellement ma bible étant Isabelle Filiozat et Catherine Guegen…. et bien la crise les 2 ans passe comme une lettre à la poste.
Mon fils a 2ans et demi, nous avons eu en tout et pour tout 3 semaines « compliquées », réparties en plusieurs fois. Et il y aura encore des phases par la suite, mais c’est normal.
et effectivement, lui dire oui j’ai entendu ton NON ça semble bizarre mais c’est extrêmement efficace.
c’est ce que j’ai fais et mon gamin s’est très vite senti entendu.
j’entends et je lis de tout à ce sujet terrible two… japprehendais énormément et finalement je découvre que c’est une fabuleuse période.