Méthode pour écouter les émotions des enfants (par Isabelle Filliozat)
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Je vous invite à découvrir une méthode d’écoute émotionnelle présentée par Isabelle Filliozat dans son cahier de travaux pratiques pour apprendre à gérer ses émotions. En appliquant cette méthode, vous faciliterez l’expression des émotions de votre enfant et contribuerez à la satisfaction des besoins qui lui font défaut.
Cette démarche est d’autant plus importante que le cerveau des enfants est immature et ils sont susceptibles d’être totalement débordés par une tempête émotionnelle. Ils ont donc besoin d’aide.
Notez aussi qu’une émotion qui n’est pas exprimée menace de grossir et d’éclore plus tard. Il est donc important de parler des émotions régulièrement et de ne pas cacher les vôtres. En effet, en posant des mots sur ce que vous ressentez, vous montrez comment procéder et vous donnez tacitement l’autorisation à votre enfant de faire de même. Il comprendra ainsi l’utilité des émotions et qu’il est possible de les exprimer sans violence. Cette apprentissage émotionnel est un cadeau pour la vie.
Etape 1 : Mise en condition
- Videz votre tête de vos jugements et croyances (comme « il m’en veut »). Concentrez-vous sur votre respiration pendant quelques secondes pour cela.
- Nourrissez cette pensée : « mon enfant a besoin de mon aide. «
- Mettez-vous au même niveau que lui dans une attitude bienveillante
- Regardez votre enfant pour vous « connecter » avec lui. Laissez émerger l’empathie.
- Respirez profondément en ressentant ce qu’il éprouve.
Visualisez à présent cette scène :
Imaginez que vous tenez une vasque dans laquelle l’enfant va déverser ses émotions, ses larmes, sa colère, des mots de haine ou de désespoir…Il est important d’imaginer que tout cela tombe dans une vasque en dehors de vous car vous risqueriez d’être top affecté pour continuer.
Etape 2 : Faciliter l’expression
- Enclenchez la discussion avec empathie : « Je vois que c’est dur pour toi » , « tu as l’air énervé. » , « j’ai l’impression que tu es triste… »
- Si l’enfant se ferme, n’insistez pas. Rassurez-le : « Tu es touché par ce que je t’ai dit et tu ne sais pas comment répondre, c’est difficile pour toi de m’en parler…« . Dites alors ce que vous ressentez : « Je me sens triste et démuni. J’aimerais pouvoir t’aider. Veux-tu me dire ce que tu as sur le coeur ?« . Puis marquez un silence.
- L’enfant va parler. Ecoutez-le et encouragez-le avec des « phrases reflets ». S’il dit « Je te déteste », répondez « tu es en colère contre moi ». Ou émettez des sons comme « hum » , des « oui » ou faites des hochements de tête pour marquer votre totale attention sans l’interrompre. Evitez absolument les « pourquoi », les reproches, les jugements, les réflexes d’auto-défense, etc. qui bloquent le dialogue. Facilitez l’expression et guidez-le pour trouver et verbaliser le besoin derrière ses émotions.
Pour compléter :
Vocabulaire des émotions (via):
Peur :
anxieux, timoré, modeste, confus, désorienté, craintif, fragile, défensif, émotif, faible, coupable, effrayé, harcelé, démuni, agité, perdu, nerveux, paniqué, plein d’appréhension, pessimiste, chancelant, tendu, angoissé, timide, incertain, coincé, troublé, dévalorisé, honteux, accablé, affolé, angoissé, anxieux, apeuré, atterré, broyé, défait, désemparé, déstabilisé, épouvanté, hébété, horrifié, inhibé, inquiet, insécurité, méfiant, paralysé, perplexe, terrorisé.
Colère :
fâché, contrarié, amer, énervé, rebelle, furieux, renfrogné, hostile, plein de haine, jaloux, mesquin, insatisfait, distant, sous pression, protestataire, provocant, rancunier, révolté, rageur, belliqueux, brutal, mécontent, trompé, trahi, détesté, frustré, dur, critique, agacé, froid, dégoûté, agacé, agressif, aigri, amer, contrarié, désagréable, destructeur, énervé, enragé, exaspéré, fâché, frustré, haineux, horripilé, hystérique, irrité, ulcéré, vindicatif, violent.
Tristesse :
apathique, plein de regret, abattu, vaincu, déprimé, désespéré, dépité, détaché, découragé, embarrassé, vide, humilié, blessé, inadéquat, isolé, léthargique, malheureux, négligé, nostalgique, rejeté, triste, bête, affligé, désolé, fatigué, laid, inintéressant, mal à l’aise, seul, dépressif, abattu, affligé, bouleversé, cafardeux, chagriné, déçu, démoralisé, démotivé, éploré, esseulé, fatigué, impuissant, mélancolique, misérable, morne, nostalgique, pessimiste, piteux, résigné, triste, vain.
Joie :
affectueux, agréable, confortable à l’aise, chanceux, tendre, enthousiaste, exubérant, en harmonie, libre, en communion, amical, en forme, bon, reconnaissant, heureux, gai, plein d’espoir, ravi, intense, allègre, joyeux, aimé, merveilleux, en sympathie, optimiste, passionné, décontracté, satisfait, chaleureux, accompli, affectueux, à l’aise, assouvi, bienveillant, chaleureux, comblé, détendu, émerveillé, enchanté, enjoué, enthousiasmé, motivé, optimiste, ravi, revigoré, serein, soulagé, vif, vivant.
Besoins d’outils ?
25 outils et méthodes pour la gestion des émotions des enfants
Source :
Le cahier de travaux pratiques pour apprendre à gérer ses émotions
Personnellement, connaissant bien les enfants, je pense que ce genre d’exercices est de l’ordre du contrôle mental sur l’enfant !!!!
Comprenez bien que l’enfant sait parfaitement pourquoi il ressent telle ou telle émotion et cela même s’il ne sait la nommer encore !!!!
Il est plus qu’important de laisser l’enfant libre d’être en colère contre ce qu’il juge être une injustice envers lui, par exemple !!!!
La vraie pertinence est de mettre les parents eux face à leurs propres contradictions et manques qu’ils font « payer » à leurs enfants pour X ou Y raison !!!!
Avoir un tel comportement avec un enfant est réducteur de sa liberté d’être et de penser !!!
L’enfant n’a pas à correspondre à l’humeur des parents ou à leur emploi du temps !!!!
Si l’on décide d’avoir un ou plusieurs enfants il faut bien avoir à l’esprit qu’à ce moment là nos vies passent au second plan et que la priorité va aux enfants : santé, bien-être, scolarité, jeux, épanouissement, nutrition …etc !!!!
Élever un enfant demande plus que de l’amour, cela demande de la patience et de l’abnégation !!!!
J’ai toujours adoré les enfants et ils me l’ont toujours bien rendu, vous savez pourquoi ??? Tout simplement parce que je les respectent dans leur individualité propre (et notez que je ne les traite pas comme des adultes mais que je fais l’effort moi de me mettre à leur niveau) et que je fais tout pour garantir leur sécurité et leur bien-être !!!! Ils m’aiment parce que je suis douce, tendre, patiente, aimante avec eux et que jamais je ne les censure !!!! Par exemple je réponds normalement à toutes leurs questions : pourquoi on fait pipi et caca ??? Pourquoi il y a des tremblements de terre (j’habite Alger une région des plus sismiques) ??? Comment quand vient le soir toutes les lumières de la ville s’allument ??? Etc.
Sachez que confronter intellectuellement un enfant à certaines choses avant l’heure est néfaste puisqu’à cet âge la personnalité se forme de manière inconsciente !!!
Donc si un enfant est disons répétitivement colérique, il faut d’abord se demander si ce n’est pas le climat familial qui cloche !!! Ensuite, l’amener à s’exprimer via l’art !!!
N’avez-vous jamais noter qu’un enfant victime de pédophilie finira par lancer un appel au secours via des dessins ???
Réfléchissez bien à ce que vous faites avec les petits et dites vous toujours que ce qui est le plus difficile à faire est justement ce qui doit être fait !!!!
Dans la vie et particulièrement avec les enfants, ne tombez jamais dans la facilité !!!
Sur ce, bonne nuit 🙂
PS: Je suis une femme de bientôt 36 ans, TDAH, Hypersensible et oui j’ose le dire un brillant génie 🙂
Je m’intéresse à la psychologie de l’enfant depuis l’âge de 12 ans, j’ai été la baby-sitter de mes petits cousins et cousines dans mon adolescences et j’ai été éducatrice en maternelle – petite et moyenne section – durant deux années où j’ai appliqué la pédagogie Montessori, pour moi la seule viable pour l’équilibre, l’épanouissement et le bien-être des enfants 🙂
Je ne parle donc que de ce que je connais fort bien 🙂
Je pense au contraire que ce type de méthode est profondément respectueuse des enfants et leur offre la possibilité d’apprendre à verbaliser leurs émotions (et ainsi à mieux se connaitre). Et les neurosciences affectives ont prouvé que cette approche empathique permettait un développement du cerveau émotionnel. Je ne vois aucune trace de manipulation.
Mais ouvrons le débat ! 🙂
Cet échange entre vous Jeff et Yasmine, m’intéresse fortement, je perçoit deux point de vue qui au demeurant paraisse différent, si vous avez des éléments technique qui permettraient de creuser, je suis preneur…
Peut-être des choses peuvent se rejoindre et se compléter?
D’avance merci pour l’ouverture du débat !
Je rejoins l’avis de Jeff, pour moi, cette méthode d’ecoûte émotionnelle eSt très respecteuse. De nos jours, combien de personnes incapables de gerer leurs pulsions emotionnelles ? Combien pensait qu’être hypersensible etait un defaut ? Et j’en ai fait les frais !
Tous ce que nous faisons declenche une emotion, pouvoir en parler, c’est apprendre a mettre des mots sur des maux, c’est se sentir compris et entendu, c’est finalement accepter un peu mieux la situation et éviter d’être débordé dans notre quotidien. Apprendre à l’enfant des son plus jeune âge n’est pour moi aucunement intrusif, je vois ça plutôt comme une invitation, un droit à l’expression libre. Je suis moi même hypersensible et perçue comme une enfant difficile au sein de mon entourage. Aujourd’hui je me reconstruit. Je suis persuadée qu’avec cette méthode d’écoute, je n’en serai pas ici aujourd’hui.
J’aime un mot pour les émottions des enfants : validation
je pense que c’est déjà un grand pas validé leurs émottions sans essayé de le comprendre car ils (les enfants) ont bien des raisons a eux et nous les adultes normalement nous sont dans un autre temps, et dans un autre espace. il faut beaucoup de patiente et beaucoup de compassion car dans pas mal des occasions ils mêmes ne se comprendraient pas.
je n’arrive pas à accéder aux 25 outils? merci
Je ne trouve pas que ce soit du contrôle mental, juste un dialogue sur les émotions qui renforce la relation avec son enfant D’ailleurs le parent peut lui même se sentir énervé, triste… et parler aussi
On ne peut pas ne pas communiquer disait Watzlawick Le silence est aussi un message, voir une forme de contrôle en fonction du contexte. En fait il est difficile de dire ceci est ok ou pas ok. Tout dépend des contextes du dialogue.
Être en relation c’est aussi vivre l’influence de l’autre ce qui n’est pas synonyme de manipulation ou de contrôle.
En tant que parent j’aspire à avoir de l’influence sur mon enfant pour l’élever dans toutes les significations du terme élever