10 expressions à éviter avec les enfants (et leurs conséquences)

Dans son livre « 100 réponses de psy aux questions de parents », Anne Bacus nous aide à prendre conscience de l’impact de notre communication sur le développement et l’épanouissement des enfants.

Ainsi, elle nous donne une liste d’expressions à éviter et leurs conséquences. Je me suis permis d’adapter et de compléter les explications de l’auteure.

 

10 expressions à éviter avec les enfants (et leurs conséquences)

« Ne te salis pas » 

Cette expression inhibe l’enfant dans ses élans créatifs et pose une contrainte à son amusement. Il est donc préférable de le vêtir de vêtements usées ou prévus à cet effet (comme une blouse) et de sécuriser/protéger le cadre afin qu’il profite un maximum en ayant l’esprit serein.

 

« Pourquoi ne dessines-tu pas la maison comme ça ? »

En émettant cet type d’avis, on sous-entend que l’enfant doit créer pour contenter son entourage et non pour lui. Or, cette dépendance alimente ensuite la peur du jugement et la propension à se comparer. Donc, mieux vaut regarder avec bienveillance les créations de nos enfants, décrire simplement ce que nous voyons, sans émettre de jugement. Cette marque d’attention est un solide encouragement pour eux.

 

« C’est ridicule d’avoir peur comme ça ! » « Mais non, tu ne détestes pas ta soeur ! » « Ne pleure pas ! »

Toutes les émotions sont utiles, dénotent d’un besoin (satisfait ou pas) et elles sont surtout réelles pour les enfants. Les nier, c’est nier leur personnalité et leurs besoins. La vraie stratégie constructive consiste à écouter avec empathie et à aider l’enfant à verbaliser ce qu’il ressent.  « Je vois que cette situation te blesse/t’énerve/…  » « De 1 à 10, quel est le niveau de ta peur ? » « Voyons ensemble d’où vient cette crainte. » « De quoi as-tu besoin actuellement ? »

 

« Moi à ta place… » « Moi à ton âge… »

En employant ce type de formule, l’enfant dégrade son estime personnelle, dépend de plus en plus d’un point de vue extérieur et doute de ses capacités. Si nous souhaitons l’aider, posons-lui des questions (que penses-tu de…) ou guidons-le vers des alternatives en lui proposant des vrais choix (qui sont acceptables des deux côtés).

 

« Ta soeur au moins, elle ne me répond pas ! » « Ton frère est plus doué que toi en math » « Paul saute plus haut que toi ! » « Et Clara, elle a eu combien au contrôle ? »

Lorsque l’enfant entend des comparaisons, il prend l’habitude de se comparer et de dépendre du regard d’autrui. Cela bloque la construction de l’estime de soi. De plus, au sein des fratries, les comparaisons dégradent fortement les liens et alimentent les conflits. Chaque enfant est différent et se développent à son rythme. Encourageons les efforts de chacun dans l’absolu. Mieux, favorisons la collaboration : « Et si tu lui demandais de t’apprendre comment elle fait ? »

 

« Tu ne ranges jamais ta chambre ! » 

Les reproches, à l’image des cris, bloquent les capacités de réflexion et d’apprentissage des enfants. Apprenons donc à relativiser en isolant un fait sans y rajouter de jugement général et établissons des règles et des routines qui serviront de repères aux enfant. N’oublions pas d’encourager les efforts : « je vois que tu as commencé à ranger ce coin de ta chambre. »

 

« Tu es un paresseux ! » « Tu es nul en Math »

Paresseux, nul, idiot, impertinent, …sont des étiquettes qui collent aux enfants toute leur vie. Pire, les enfants deviennent ces étiquettes. Ce sont des prisons dont les barreaux sont les croyances limitantes. Axons plutôt notre attention sur les actes et non la personne. Cela donne ainsi de l’espoir d’évolution et de transformation. Un message important à transmettre aux enfants (et aux parents) : « Le cerveau est évolutif et malléable ! ». Rien n’est figé.

 

« Si tu fais ça de nouveau , tu vas vois ce que tu vas voir ! » « Attends que je raconte tout à ton père ! » « Je te préviens,  je m’en souviendrai »

Les menaces sont inefficaces dans le cadre de l’éducation. L’enfant qui en reçoit peut même les provoquer car c’est le seul moyen d’attirer l’attention. Si les menaces sont mises à exécution, un sentiment de revanche peut naitre. C’est ainsi qu’une relation se transforme en rapport de force. Quant au transfert d’autorité du « attends que je raconte tout à ton père », il est néfaste à la fois pour l’image du socle (le père ici) et pour la mère (impuissance acquise). L’enfant ressent donc du stress et de l’insécurité en échos au message perçu.

 

« Après tous les sacrifices que j’ai fait pour toi… » « Pourquoi tu me fais ça à moi ? »

La culpabilité et la honte ne contribuent pas à l’épanouissement des enfants (ni à l’adoption de nouveaux comportements) . La frustration des parents ne doit pas retomber sur les épaules des enfants. C’est un trop lourd fardeau. Si nous avons des besoins insatisfaits, formulons une demande claire sans accuser. Et demandons-nous à qui réellement adresser cette demande…

 

« Tu me rends malade ! » « Tu es en train de me tuer »

Même principe que l’expression ci-dessus. Le poids de la culpabilité est énorme. Et si il arrive quelque chose aux parents, l’enfant va se sentir responsable…longtemps.

 

« Viens donner un baiser à papa/maman, sinon il/elle sera triste »

Anne Bacus évoque le chantage à la tendresse. A éviter ! Si nous avons besoin de tendresse, offrons-en ou demandons-en sans chantage. Bref, cultivons l’amour inconditionnel.

 

J’espère que cet article vous a plu. L’objectif n’est pas de juger mais de nous alerter sur des modes de communication inconscients (et souvent dictés par l’ego). Le fait de se rendre compte des mécanismes en action permet d’avancer plus efficacement et de se concentrer sur l’essentiel. 🙂

 

TRUC : Une simple respiration profonde avant de parler empêche que des mots blessants soient proférés sous le coup de la colère ou de l’énervement.

Si l’erreur est néanmoins commise, ne pas hésiter à s’excuser et à rétablir la connexion avec un câlin.

 

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