Exercice pour évaluer l’estime de soi des enfants (+solutions)
|« L’estime de soi est sans doute le plus grand héritage que vous pouvez donner à votre enfant. » Arnaud Deroo l’affirme dans son livre « Porter un regard bien-traitant sur l’enfant et sur soi ».
L’estime de soi prend sa source dans le lien d’attachement, dans l’interaction parents-enfants, dans l’écoute des messages et la réponse à ces messages. C’est dans ce cadre que l’enfant a le « sentiment continu d’exister« .
Le triangle d’estime de soi
L’estime de soi, selon l’analyse transactionnelle, est symbolisée par un triangle : conscience-intimité-spontanéité. Notre rôle de parent est d’enrichir chacun de ces items. Il en va du bonheur de nos enfants tout au long de leur vie.
L’intimité est la libre expression des émotions. Cela implique que les parents doivent écouter avec empathie les ressentis de l’enfant et faciliter la verbalisation émotionnelle. Ainsi, un cercle vertueux de l’empathie se mettra en place et l’enfant apprendra à mieux se connaitre et à se connecter aux autres (qu’il respectera). Vous trouverez dans cet article des aides pour parler des émotions avec les enfants.
La spontanéité est la liberté de choix face à une situation. Ainsi, un parent peut suggérer des options à un enfant ou poser des questions qui le mettront sur la voie d’une ou plusieurs solution(s). L’ennemi de la spontanéité est le ton directif et la recherche d’une obéissance au détriment de la coopération et de la responsabilisation.
La conscience est la capacité de voir et de ressentir les choses, le monde, avec son propre regard ou son propre ressenti. Cela implique entre autre, côté parent, d’écouter et de valoriser les émotions de l’enfants plutôt que de les nier. C’est grâce au développement de cet outil émotionnel interne que l’enfant se construit et s’affirme. L’ignorer, c’est lui faire comprendre qu’il n’a pas le droit de se comporter et d’éprouver ce qu’il est mais qu’il doit se conformer à un comportement « convenable ». De la même façon, lorsque l’enfant reçoit des injonctions, des jugements, des étiquettes, la conscience se dégrade (« sois sage ! », « obéis sinon… ».
Exercice pour évaluer l’estime de soi des enfants
Arnaud Deroo propose 3 étapes pour évaluer l’estime de soi des enfants. Elle consiste à se poser 3 séries de questions. Il y a un plan d’action pour chaque point :
- En quoi se sent-il capable ? Sait-il reconnaitre ses succès ?
– lister avec lui tout ce qu’il sait faire.
– tenir un journal des succès à remplir chaque soir
– le rassurer sur l’amour inconditionnel que vous lui portez : par des gestes affectifs, des regards bienveillants, des moments partagés exclusivement, de l’attention en pleine conscience, etc. - A-t-il un réseau d’amis développé ?
– sur une feuille, écrire les noms de ses amis + photos
– l’aider à développer ce réseau (organiser une fête ? l’inscrire à un sport ?) - Quelles responsabilités assure-t-il dans la maison, apprécie-t-il ses responsabilités ? Y a-t-il d’autres responsabilités qu’il aimerait prendre ?
– lui confier des tâches et encourager ses efforts et ses intentions
– lui transmettre le savoir et le savoir-faire (et vérifier qu’il est acquis)
– tirer enseignement des échecs et erreurs
« Porter un regard bien-traitant sur l’enfant et sur soi » d’Arnaud Deroo est un livre qui va à l’essentiel et qui se lit rapidement. Je vous en conseille la lecture.
Disponible sur :
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Prix : 10 €
Bonjour, merci pour cet article, une petite question, a partir de quel age est il possible de proposer l’exercice?
je suis assez d’accord avec ces élèments. mais parfois, il faut quand même suivre certaines régles : quand un enfant crie dans la maison, et dérange les autres personnes (le parent au téléphone par exemple) on fait quoi ?
l’article prend l’exemple d’une salle d’attente, ce n’est pas une salle de jeu, donc, on ne court pas, on ne crie pas.
ne doit-on pas enseigner à nos enfants qu’il y a des limites à respecter selon l’endroit et les personnes avec qui on est ?
Bonjour Laetitia,
le cadre est indispensable. J’éduque mes enfants dans une communication bienveillante et être bienveillant c’est leur fournir le cadre. Oui dans une salle d’attente un enfant doit respecter les autres, s’il se comporte pas correctement alos il faut aller voir du côté des émotions, effectivement peut-être qu’il a peur et du coup il/ elle bouge beaucoup. On peut lui demander ce dont il a besoin . L’empathie est importante envers l’enfant et l’enfant aussi doit être empathique. L’empathie est innée et ça a été prouvée. On peut rappeler à l’enfant le lieu où l’on se trouve et lui demander comment il pourrait faire pour que son comportement soit différent, on peut proposer des idées ou faire une activité avec lui, lui raconter une histoire dans l’oreille; la bienveillance n’est bienveillante qu’avec le cadre, indispensable pour un épanouissement positif de l’enfant. Si l’enfant n’a pas de limite, il va chercher jusqu’à ce qu’il les trouve et malheureusement parfois l’enfant va passer un sale moment. Pour moi, une des clefs c’est d’anticiper et de dire le comportement que l’on attend dans telle ou telle situation, c’est efficace et ensuite le féliciter et le remercier s’il s’est comporté correctement.
Voilà c’est mon point de vue.
Effectivement le cadre est important. Mais un enfant à des besoins. Pour ma part je prévois toujours dans les salles d’attente des Jeux pas trop bruyants ( livres, jeux de construction genre les plusplus… ), il vaut mieux un enfant qui joue et s’exprime qu’un enfant stressé qui risque d exploser sous la tension. Également un peu d’eau voire à manger ( compote… ) car on ne sait jamais combien de temps ça va durer. J’essaye de penser à expliquer au mieux ce qu’il va se passer car mon fils en tout cas à besoin de comprendre les choses et malheureusement les professionnels ne prennent pas toujours le temps.