Les inconvénients des punitions et réflexions sur une éducation positive
|Les punitions sont un sujet sensible à en juger par le nombre de commentaires reçus lorsqu’on prône une éducation efficace sans les utiliser.
Je suis moi-même papa et je n’ai jamais pratiqué les punitions. Le tempérament accommodant de mon fils est-il à l’origine de cette absence de nécessité de punir ou est-ce qu’obtenir l’adhésion sans punir est la clé du comportement de mon fils ?
Je penche pour un mélange des deux auquel j’ajoute un facteur déterminant : je m’efforce de donner le bon exemple, notamment en montrant une attitude positive et constructive.
Ce que j’appelle une attitude positive et constructive :
1) La gratitude à chaque instant : je suis heureux d’être père. Je le montre, je l’exprime le plus possible.
2) J’apprends à mon fils à exprimer ses émotions et je fais de même.
3) J’écris chaque jour en tenant un journal. Cela permet de prendre du recul, de stopper les ruminations mentales et de se fixer des objectifs pour avancer ou corriger les trajectoires.
4) Je lis et j’échange le plus souvent possible pour apprendre et m’améliorer.
5) J’écoute beaucoup en posant des questions de ce type à mon fils.
6) Je communique en choisissant des expressions constructives.
7) J’utilise des techniques anti-stress (comme celles-ci ou celle-ci)
8) Je pratique la communication non violente et l’humour « sain ». Quelle joie de pratiquer une éducation sans rapports de forces !
9) Je m’inspire de citations et autres textes comme celui-ci.
10) Je suis attentif à l’émergence des forces de mon fils et essaye de lui fournir des outils pour les développer tout en l’encourageant.
Quelques questions soulevées dans les commentaires :
Est-ce que le fait de ne pas punir crée des enfants-rois, irrespectueux et colériques ?
Non, j’en ai la preuve chaque jour.
Est-ce que l’absence de punition complexifie le rôle de parents ?
Non, au contraire. C’est bien plus naturel que ce qu’on peut croire.
La bienveillance, une éducation « naturelle »
« C’est bien plus naturel que ce qu’on peut croire. »
Cette phrase est importante car le principal frein à une éducation bienveillante est ce que nous croyons. Ces croyances sont souvent issues de notre propre enfance, de ce que nous avons observé et vécu (ou subi) avec le cortège de mots qui accompagnait les actes de nos parents :
« C’est pour ton bien. »
« Tu es insupportable. »
« On n’en meurt pas d’une petite punition. »
« J’en ai marre de toi ! »
« On te punit car on t’aime. D’autres parents s’en foutent de leurs gamins… »
Et même plus tard :
« Si on ne t’avait pas puni, tu aurais fait encore plus de conneries… »
Ces quelques lignes étaient très personnelles.
Je vous propose maintenant d’écouter Isabelle Filliozat qui nous décrit les inconvénients des punitions dans le livre « Il me cherche« .
Les inconvénients des punitions :
– elles s’adressent aux symptômes et non aux causes des problèmes. Ainsi, même si la punition met fin à un acte, elle ne règle pas la question du déclencheur. Le problème se présentera de nouveau donc.
– elles évitent à l’enfant de faire face aux conséquences de ses actes. Au lieu de se sentir responsable de ses actes et leurs conséquences, ils a l’impression d’avoir payé sa dette en étant puni.
– la punition bloque les capacités de réflexion de l’enfant car elle active le circuit du stress.
– l’enfant se rappellera de la punition (ancrage négatif via les émotions désagréables) mais pas de la cause.
– les punitions enseignent la peur du gendarme et non la responsabilité et l’auto-discipline. L’enfant va ressentir des sentiments négatifs : colère, sentiment d’injustice, crainte…
– elles font honte à l’enfant qui se forgent une image négative de lui-même : je suis une mauvaise personne. C’est une croyance qui persiste longtemps…
– les punitions dégradent l’attachement et la confiance entre parents et enfants. Ainsi, l’enfant comprend que ses parents sont dépassés et impuissants.
– le peur et la honte que ressent l’enfant puni ou menacé d’être puni inhibent les fonctions cérébrales supérieures, ce qui a un impact sur les performances intellectuelles, la vie émotionnelle et la socialisation.
– les parents perdent progressivement de l’autorité car l’enfant s’aseptise peu à peu pour se protéger (« je m’en fiche ») et qu’il y a donc une escalade dans la sévérité des punitions pour maintenir leur « efficacité ».
– les punitions sont souvent disproportionnées et irrationnelles car émises sous le coup de la colère (qui déconnecte les capacités de réflexion).
Conseils lectures :
- Je vous invite à retrouver ma sélection d’ouvrages pour pratiquer une parentalité positive.
- Le site apprendreaeduquer.fr
J’ai une grande question : qu’appelle-t-on punition ?
Car hier on est allé en grande surface et on lui a dit que s’il était sage (notre fils à 3 ans et 2 mois) on lui prendrait un livre, on est allé au magasin et on choisi sauf qu’il faisait que partir de tout les côtés n’écoutait pas quand on le rappeler, on lui a rappelé la règle (que s’il n’était pas sage on ne lui prendrait pas) à la 2e fois on a dit stop on repart sans, on reviendra un jour ou tu écoutera il n’était pas content mais voilà, donc est-ce une punition ou de la fermeté car du coup avec ce nouveau discours on est un peu perdu de ce que l’on devrait faire ou non pour avoir un bon équilibre (comme bcp on ne veut pas d’un enfant roi mais on ne veut pas non plus « stopper » sa créativité)
En réponse à Maman Arrive, je pense qu’à 3 ans nos enfants sont encore trop immatures pour comprendre réèlement des phrases du type « si tu te tiens tranquille tu auras un livre », et surtout, ils ne font pas exprès de courrir partout, c’est plus fort qu’eux ! Ma fille a 2 ans et demi, et j’ai remarqué qu’à chaque fois que je tente des choses dans ce genre là ça ne marche pas… parfois je me mets en colère, je lui explique des choses qu’elle ne comprend pas le mois du monde ! Puis j’arrête, je réfléchis, je la regarde, elle, si pleine de vie et ne comprenant pas pourquoi je m’enerve. Elle est portée par son bonheur de vivre, son envie de courrir ou d’être collé à moi… alors je l’embrasse, je lui dit que je la comprend et que je l’aime… et aussi, parfois, je m’excuse… ce qu’il faudrait surement réussir à faire maintenant, c’est ne plus ménerver du tout ! Mais il y a du mieux de jour en jour, grâce à elle. Mes « enervements » n’ont rien à voir avec avant ! Je suis beaucoup plus posée, et c’est entièrement grâce à son « enseignement » ! (et aussi grâce à Isabelle Filliozat, qui m’a appris à connaitre le cerveau d’un tout petit, grâce à papa positive, etc. alors merci ! 😉
*pas le moins du monde, pardon!