Les conséquences de l’éducation par la culpabilité (+phrases à éviter)

La culpabilité est une émotion qui se manifeste par un sentiment de responsabilité ou de remords à la suite d’un comportement considéré comme immoral, inapproprié ou contraire aux normes personnelles ou sociales. Elle peut être déclenchée par des actions que l’on a commises, des actions que l’on n’a pas accomplies, ou des pensées que l’on a eues.

La culpabilité peut être une émotion positive en ce qu’elle peut nous aider à reconnaître nos erreurs et à chercher à corriger nos comportements. Cependant, lorsqu’elle est excessive ou persistante, elle peut avoir des effets négatifs sur la santé mentale et émotionnelle, tels que l’anxiété, la dépression, l’isolement social et la faible estime de soi.

Une prédisposition à ressentir de la culpabilité

Certaines personnes peuvent avoir une prédisposition à ressentir de la culpabilité. La culpabilité est une émotion complexe qui peut être influencée par plusieurs facteurs, tels que les expériences de vie, l’éducation, la personnalité, les croyances et les valeurs.

Certaines personnes peuvent être plus susceptibles de ressentir de la culpabilité en raison de leur personnalité, comme celles qui sont perfectionnistes ou qui ont une forte tendance à l’auto-critique. Elles peuvent se blâmer facilement et considérer chaque erreur ou imperfection comme une faute personnelle.

D’autres personnes peuvent avoir des antécédents familiaux ou des expériences traumatiques qui ont contribué à leur propension à ressentir de la culpabilité. Par exemple, les personnes qui ont vécu dans un environnement familial où la culpabilité a été utilisée comme outil de contrôle ou de manipulation peuvent être plus enclines à ressentir de la culpabilité dans leur vie quotidienne.

 

La culpabilité dans l’éducation (à l’école ou à la maison)

Les parents, les enseignants et d’autres figures d’autorité peuvent influencer la façon dont les enfants perçoivent et gèrent la culpabilité.

Par exemple, les parents qui utilisent souvent la punition ou la critique pour corriger le comportement de leur enfant peuvent contribuer à un sentiment de culpabilité chez l’enfant, car l’enfant peut percevoir que chaque erreur ou mauvaise action est un échec personnel. D’un autre côté, les parents qui encouragent la réflexion et la prise de responsabilité pour les erreurs peuvent aider à développer une capacité à gérer la culpabilité de manière saine et constructive.

De même, les enseignants qui encouragent les élèves à prendre des risques et à apprendre de leurs erreurs peuvent aider les enfants à comprendre que la culpabilité est une émotion normale qui peut être gérée de manière positive. En revanche, les enseignants qui mettent l’accent sur la perfection ou la performance peuvent contribuer à la culpabilité excessive chez les élèves qui ont du mal à atteindre ces normes élevées.

 

Les phrases qui déclenchent de la culpabilité chez l’enfant

Voici quelques phrases à éviter pour ne pas déclencher de la culpabilité excessive chez l’enfant :

  1. Les phrases accusatoires : Les phrases qui accusent l’enfant d’être la cause d’un problème ou d’une situation difficile peuvent générer de la culpabilité. Par exemple : « C’est de ta faute si nous sommes en retard », « Si tu n’avais pas été si bruyant, je n’aurais pas mal à la tête ».
  2. Les phrases moralisatrices : Les phrases qui imposent une norme morale stricte peuvent également générer de la culpabilité. Par exemple : « Les enfants bien élevés ne se comportent pas ainsi », « Tu devrais être reconnaissant pour ce que tu as ».
  3. Les phrases comparatives : Les phrases qui comparent l’enfant à d’autres personnes ou à des normes élevées peuvent également générer de la culpabilité. Par exemple : « Pourquoi ne peux-tu pas être comme ton frère qui est toujours calme ? », « Tu n’as pas travaillé assez dur pour réussir ».
  4. Les phrases généralisantes : Les phrases qui généralisent un comportement ou une situation spécifique peuvent également générer de la culpabilité. Par exemple : « Tu fais toujours des erreurs », « Tu n’es jamais satisfait de ce que tu as ».

 

La culpabilité et l’affirmation de soi

Parmi les façons de s’affirmer, nous trouvons la capacité à dire « non » à ce qui ne nous convient pas.

Cet acte peut parfois susciter un sentiment de culpabilité, surtout si la personne qui nous demande quelque chose est une personne proche ou une personne que nous apprécions. Certaines personnes peuvent donc dire oui pour éviter de se sentir coupables.

 

Conclusion

La culpabilité peut malheureusement être utilisée dans l’éducation comme un outil de manipulation. Les conséquences touchent parfois la capacité à s’affirmer des enfants. « Dire non » devient un acte difficile même à l’âge adulte.

Pour ne pas tomber dans ce piège, essayons, en tant que parent,  d’éviter les phrases citées plus haut et offrons plutôt des alternatives comme l’accueil des émotions, la responsabilisation par la réparation ou d’autres astuces issues de l’éducation positive. 

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