Les compliments sont un obstacle à la confiance de l’enfant

« Tu es beau/belle » « Tu es intelligent/te » « Tu es adroit.e » …

Je vous propose de réfléchir aux compliments et jugements de valeur dans la vie quotidienne.

En tant qu’ adulte, aimez-vous entendre un jugement de valeur comme ceux énoncés ici ou l’expression du ressenti de la personne en face de vous ?

Un compliment vous motive-t-il ? Vous donne-t-il envie de progresser ? Ou craignez-vous de ne pas être à la hauteur de ce compliment qui apparait parfois plus comme une récompense que pour un acte de gentillesse désintéressé ?

Y a-t-il une intention derrière un compliment ?

 

Voyons une autre situation. Pour le cas d’un objet extérieur, cela pourrait se traduire par :

« Ce tableau est beau » (jugement de valeur) ou « J’aime ce tableau » (message « je »).

Quand une personne porte un jugement sur quelque chose, elle s’expose à ce que l’autre ait un avis différent et nie le jugement qu’elle a entendu car il ne lui correspond pas. Cela est potentiellement à l’origine de conflits.

Quand le jugement de valeur porte sur une personne, cela crée aussi des problèmes même si ce jugement semble positif : « Tu es douée » implique par exemple qu’on gagne ou perde une étiquette non pas selon nos actes mais selon le point de vue des autres (subjectivité). De plus, cette étiquette peut représenter une pression supplémentaire car elle implique de se conformer à l’image que l’autre a de nous, au risque de le décevoir.

 

Quid des compliments dans l’éducation ? Voici l’avis de Thomas Gordon dans le livre « Éduquer sans punir » (Poche Marabout) :

Ajoutons que cette influence de l’adulte sur l’enfant est souvent inconsciente puisqu’elle reflète les convictions profondes, les peurs, les espoirs,…

Pour éviter que les compliments soient des obstacles à l’expression de chacun et des freins à au développement, nous avons la possibilité d’opter pour une formulation centrée sur le « je ».

Le « tu es doué.e » deviendra ainsi « J’apprécie quand travailles de cette façon« .

Quand nous parlons de la sorte, nous n’encombrons pas l’autre avec un jugement subjectif et nous ne lui imposons pas nos ambitions ni nos croyances. Nous remarquons simplement ses actes et partageons notre ressenti. La liberté de choisir est préservée et cette liberté est aussi un indicateur d’une meilleure connaissance de soi.

Un enfant qui choisit librement s’entraine à décider et, ce faisant, il se construit sans être manipulé.

 

Le message « JE » une alternative aux compliments

Dans son livre « Éduquer sans punir », Thomas Gordon nous donne quelques amorces de phrases pour éviter les « tu es … » suivis d’une étiquette élogieuse :

« Je me sens bien lorsque tu … »

« J’ai été agréablement surpris.e quand tu… »

« J’ai été soulagé de voir que tu … »

« J’ai beaucoup apprécié que tu … »

« J’ai été ravi.e quand tu … »

« J’ai été enthousiasme par ce que tu as dit »

 

Cette formulation nous reconnecte avec nos ressentis et nous n’imposons ainsi pas de jugement à autrui. C’est une approche qui évoquera peut-être pour vous la Communication  NonViolente de Marshall Rosenberg.

 

Des articles à découvrir pour compléter :

 

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