« L’école tue la créativité »
|Je partage avec vous une intéressante interview de Ken Robinson, auteur, orateur et expert internationalement reconnu en éducation, réalisée par le site Usbek & Rica.
Il affirme depuis plusieurs années que l’école traditionnelle « freine (voire tue) la créativité » et ne permet pas de développer les talents de chaque enfant (qui ne trouve pas leur « élément »). Elle n’est pas adaptée à notre société et s’appuie sur des paradigmes désuets.
D’où un essor des pédagogies et écoles alternatives et l’introduction progressive de leurs principes dans les écoles publiques (car des projets existent indéniablement) ? Qu’en pensez-vous ?
Source : Usbek & Rica
Pour poursuivre dans cette réflexion, je vous invite à regarder cette présentation sur la base du TEDx de Ken Robinson :
Et à lire son dernier ouvrage « Changez l’école » :
L’étude sur la créativité qui montre une baisse nette est visible dans les classes maternelles dès la fin de la première année.
Rien qu’en regardant l’organisation d’une classe, on peut prédire la perte de créativité des enfants dès la fin de la petite section.
Chaque choix de l’enseignant qui limite l’autonomie et la prise de décision de l’individu va dans ce sens : passage au toilettes à heure fixe, place assignée avec une étiquette, interdiction de boire quand on en a besoin, minutage du temps d’apprentissage …
Le problème pour les enseignants qui veulent faire autrement, c’est la forte pression du système sur eux. A moins d’être dans une équipe d’école qui adhère à un projet d’enseigner autrement ou de travailler dans une classe unique isolée, l’enseignant est rapidement contraint de respecter des horaires pour l’utilisation de la salle de sport, la sortie en récréation, l’usage des toilettes … Qui plus est, l’enseignant de maternelle en France peut accueillir jusqu’à 32 enfants dans sa classe. Cela signifie qu’il n’aura pas une heure par semaine à consacrer vraiment à chacun et ce même si cet enseignant est présent et attentionné durant tout le temps de présence des enfants = pendant la récré, les temps d’hygiène, d’habillage … Qui dans son travail, est efficace à 100% pendant 3h d’affilé ? C’est pourtant ce qu’il faudrait pour nos enfants.
Pour ma part, je m’efforce de donner le meilleur à mes petits élèves, lorsque je les accueille après une année de scolarisation normative, il est très difficile de leur redonner l’envie d’apprendre par eux-mêmes et de créer. Certains l’on même déjà perdue à la maison à cause du stress que leur parents ont par rapport à l’école.
Il me faut croire très fort en l’humanité pour retourner chaque matin à mon poste et continuer à donner le mieux possible à chacun en croyant en lui !
J’ai connu le burnout lié à ce trop grand décalage entre les attentes institutionnelles, la réalité du terrain et ce que je sais être bon pour les enfants.
Le système se nourrit de notre passivité, il fabrique des adultes incapables de se battre contre lui, voire des enseignants incapables d’imaginer autre chose.
Je me demande si les solutions alternatives développées dans le privé apportent un mieux à l’ensemble de la société ou contribuent à renforcer le clivage existant. je continue à essayer d’œuvrer au sein de l’école publique en essayant de ne pas trop en souffrir.
Merci Emejie pour votre commentaire qui fait écho à mon ressenti.
Personnellement, j’avance en gardant en tête que ma priorité reste les enfants qui sont avec moi cette année, que je sème des petites graines…