La négation est une suggestion déguisée pour l’enfant !
|« Ne cours pas »
« Ne touche pas à ça »
« Ne fais pas la tête »
« Ne pleure pas ! »
« Ne crie pas ! »
« Ne jette pas les jouets »
Nous avons tendance à proférer nos attentes…en l’inverse de nos attentes.
Il est essentiel de savoir que le cerveau des enfants ne tient pas compte des formulations négatives et retient la formulation positive de l’injonction…
« Ne cours pas » : ok, je cours !
« Ne touche pas à ça » : ok je peux toucher !
« Ne pleure pas » : je pleure…car j’en ai besoin (notez la nuance)
« Ne crie pas ! » : je CRIIIIIIIIEEE !
« Ne jette pas les jouets » : ok, j’ai l’image de moi en train de jeter les objets et j’ai trop envie de le faire !
Pour améliorer notre capacité à coopérer avec les enfants, il est par conséquent important de :
- Savoir ce que nous attendons exactement
- S’assurer d’avoir l’attention de l’enfant avant de lui parler (on l’oublie souvent)
- Formuler clairement (donc positivement) ce que nous attendons ou proposer des choix pour satisfaire le 1)
Exemples :
« Ne cours pas » : « marche à coté de moi s’il-te-plait « .
« Ne touche pas à ça » : « tu as le droit de toucher ceci et ceci ».
« Ne pleure pas » : « je vois que tu es triste. Tu as besoin d’un câlin ? « (empathie au lieu d’étouffer l’émotion)
« Ne crie pas » : « parle doucement » .
« Ne jette pas les jouets » : « garde les jouets dans ta main ou pose-les délicatement au sol »
Lorsque nous proférons une phrase négative nous suggérons l’inverse. C’est d’ailleurs le principe même de la suggestion directe en hypnose comme nous l’explique Valérie Roumanoff dans son livre « et si on arrêtait de crier sur nos enfants ».
Quand on dit à un enfant « …sinon tu vas tomber », il va enregistrer l’ordre de tomber en imaginant la scène…et aura plus de chance de tomber !
Conclusion : parlons positivement, clarifions ainsi nos intentions et cela contribuera aussi à nous rendre plus optimistes !
Inspiration : « et si on arrêtait de crier sur nos enfants » de Valérie Roumanoff
Je suis éducatrice spécialisée, je travaille auprès d’enfants autistes et meme si nous connaissons l’importance d’utiliser les suggestions positives. Comment formuler positivement un comportement negatif? Exemple j’ai changé le « on ne frappe pas » Par « on se respecte » Mais cela semble rester trop abstrait. Comment leur expliquer ce qu’ils s’autorisent a faire et qu’ils ne devraient pas? J’ai l’impression que les suggestions ne suffisent pas.
C’est en effet important de pouvoir formuler une suggestion qui provoque immédiatement une image dans le cerveau de notre interlocuteur. Le respect reste trop abstrait et difficile à se représenter. Vous pouvez essayer: avec les mains on ne tape pas, mais on fait des caresses ou encore utiliser tes mains pour toucher. Et si c’est avec les pieds: « les pieds c’est fait pour marcher ou pour courir ». « Frapper, non, courrir oui ».
Bonjour, pour compléter la réponse apportée par Valérie Roumanoff, avec les enfants autistes, nous nous appuyons aussi beaucoup sur des supports visuels pour compenser le défaut des représentations mentales. On utilise aussi beaucoup le phénomène d’extinction (on ignore un comportement considéré comme problème) et en parallèle on valorise +++ les comportements adaptés.
Ouii effectivement un peu compliqué mais remplacer on ne frappe pas. Par les mains font des caresses..
Bonjour, je suis une grande fan de vos articles, une question pour moi, par quoi remplacer « attention mon fils tu risques de tomber » j’ai pu trouver des alternatives à beaucoup de phrases négatives mais celle là, je fais un bug! Merci d’avance pour votre réponse!
D’accord avec vous. Il est parfois difficile de positiver avec un vocabulaire compréhensible par un très jeune public…..mais si quelqu’un a les formules magiques je prends
Bonjour, j’utilise régulièrement la diversion ou la distraction. S’il saute du lit je lui dis : descends et on fera le lapin. Ça marche bien. S’il fait un caprice, un câlin et on change de lieu pour parler dehors par exemple. Le changement de lieu fonctionne parfois aussi. Mais je fais tout pour rester calme, positif et rassurant. Ce sont des efforts mais quand ça marche, on est fier de nous. Le risque est que si nous dramatisons, nous culpabilisons aussi, (j’y arrive pas ! Comment font les autres ? Maman m’a dit qu’à son époque elle laissait pleurer ! Pourquoi il n’écoute pas je suis son père ! …) et finalement nous entretenons des échanges négatifs. Pour l’enfant ça devient « normal ». Donc il faut l’habituer à des résolutions vertueuses. Pas de formules miracles, seulement changer d’angle, l’aider à jouer ou expérimenter. Un dernier exemple: ne cours pas ! Devient —> marche au ralenti ! Comme ça !(faire un effet ralenti) ça le fera sourire et en plus on peut l’attraper Plus facilement