J’ai parlé des attentats du 13 novembre avec mon fils
|J’ai hésité à rédiger cet article car l’effroi relatif aux attentats de la nuit dernière est immense. C’est un choc. Mais écrire fait du bien.
J’ai pris connaissance des faits sans trainer sur les réseaux sociaux : nombre de morts, blessés, lieux, raisons possibles, décisions prises par François Hollande, mobilisation pour le secours des victime et gestes de solidarité.
Dès que mon fils s’est levé. Je l’ai accueilli comme tous les matins et lui ai annoncé qu’il s’était produit un évènement dramatique hier à Paris. J’ai décrit et non jugé ces évènements en évoquant le type de lieu, le nombre de victimes, les actions mises en place, l’élan de solidarité,…
Je lui ai dit car il va être confronté à un flux d’informations réelles ou déformées à travers les discussions rapportées par ses copains de classe et les médias (que je prends garde de couper en temps normal et encore plus aujourd’hui) . Donc autant qu’il connaisse les faits et qu’il puisse échanger au calme avec moi.
Je lui ai confié ma tristesse, ma peur, mon inquiétude et mes pensées pour les victimes et leur famille. Inutile de lui cacher, il sentira inconsciemment que l’émotion est présente. Je lui ai dit que j’avais contacté des amis parisiens pour m’assurer de leur sécurité et lui ai lu les réponses reçues qui confirmaient que c’était le cas.
Je lui ai dit que cet évènement était exceptionnel. Que cela se produit parfois comme cela fut le cas lors des attentats de Charlie Hebdo. Je lui ai expliqué le contexte et les motivations des terroristes qui utilisent la peur pour imposer leur vision.
Je lui ai dit que des mesures étaient en cours pour nous protéger (état d’urgence, renforcement des contrôles, etc.).
Je l’ai mis en garde contre les interprétations, généralisations et autres récupérations diverses et variées.
Je lui ai demandé ce qu’il ressentait.
Et nous avons discuté de la violence et de son cercle vicieux. Des actions pour la paix. Du rôle et de l’importance de chacun, à son niveau, pour que la paix avance.
Je lui ai dit que j’étais à son écoute n’importe quand pour discuter de ces attentats et de ses interrogations.
Et nous avons parlé de notre journée car la vie continue.
Mais il est essentiel de poser des mots sur ces maux.
PS : à l’exception de la prise de parole de François Hollande, je n’ai montré aucune image des drames et je n’en montrerai pas. En revanche, je partagerai avec lui les initiatives des magazines jeunesse et autres vidéos conçues dans ce cadre, comme cela avait été le cas lors des attentats de Charlie Hebdo (voir cet article).
Mise à jour 15/11 : Astrapi propose ce document de 2 pages à télécharger gratuitement.
Merci pour le partage encore avec les mots justes!Quel âge à votre fils? Je ne sais pas quoi faire avec mon fils de 3ans….nous ne lui avons rien dit et rien montré…lundi il a école lundi… je suis perdue…
Merci. Mon fils a 8 ans. Pour un enfant de moins de 5 ans, le pédopsychiatre Stéphane Clerget conseille de s’abstenir , car en dessous de cet âge, les enfants n’ont pas la capacité de comprendre ce type de drame. « Donc, s’ils n’en entendent pas parler, ce n’est pas la peine de leur faire un cours sur le terrorisme ni de les exposer aux images des journaux télévisés », ajoute-t-il. Pour lui, si les enfants sont inquiets, il faut surtout les rassurer en les ramenant à du concret, en leur montrant sur le terrain les policiers devant les magasins ou les écoles. »
Merci. C’est ce que je pensais, je pense voir avec l’école aussi pour savoir ce qu’ils prévoient afin de me tenir prête à répondre à mon fils au cas où…