Introduction entre poisson et éducation
|Premier article donc. Merci de me lire. On va commencer doucement. Promis. 🙂
Vous connaissez la Fish Philosophy ? C’est un concept que j’ai découvert via une chronique dans un magazine.
C’est une sorte de méthode de travail pratiquée sur un célèbre marché à Seattle : Pike Place. On y vend du poisson.
A l’époque, c’est l’aspect managerial qui m’intéressait. Mais depuis, j’ai pu constater que les 4 principes étaient aisément transposables à l’éducation.
Voici donc les 4 piliers que j’utilise au quotidien.
1) Choisir mon attitude
On choisit l’attitude que l’on adopte face à chaque situation.
Si nous décidons de râler, de critiquer, de nous plaindre, de ne pas communiquer, etc. la journée va paraitre très morne pour tout le monde.
J’ai remarqué que l’attitude engendrait une étrange réciprocité. Si on envoie du négatif, on reçoit du négatif.
Bon, je vous rassure, si on envoie du positif, on reçoit quand même parfois du négatif mais si on tient bon, la polarité change au final. Le positif appelle le positif.
Je choisis donc de me comporter le plus positivement possible dès la veille au soir pour le lendemain. C’est une décision consciente.
Dans le comportement, j’inclus : mes gestes, mes mots, mes mimiques, brefs, tout ce qui est visible, audible, palpable, imaginable.
Je me sers énormément de l’humour pour maintenir le cap. Mais de l’humour sain, pas le sarcasme ou l’ironie mal placée.
2) Jouer
Sur ce marché de Pike Place, on sait s’amuser !
On manie les jeux de mot, les calembours, on s’envoie des poissons d’un bout à l’autre de l’étal, on joue les ventriloques.
Et c’est un jeu participatif puisque les clients s’intègrent avec bonheur.
C’est ce que je pratique aussi avec mon fils (sans le lancer de poissons). Nous jouons à longueur de temps. Pendant les trajets, lorsque nous faisons les devoirs, en marchant, avant de dormir, etc. Life is a game.
3) Illuminer sa journée
Faire vivre une expérience exceptionnelle à mon fils, voilà mon but. Le point 2) contribue largement à cet enchantement mais pas seulement.
Je lis beaucoup et m’intéresse à de nombreux sujets que j’aime à partager avec lui pour éveiller sa curiosité.
Par exemple, je lui ai offert un jeu électrique éducatif qui permettait de faire flotter dans l’air une balle en polystyrène après avoir brancher quelques fils rouge et noir entre une pompe, un interrupteur et 2 piles. Il a construit lui-même le circuit et était ravi du résultat.
Cette expérience a été l’occasion de commencer à aborder la notion d’électricité et d’énergie en général. Coût : 9,90€.
Mais il n’y a pas forcément besoin d’un budget pour enchanter. Lorsque je lui ai montré comment transformer les dizaines de tracts que nous recevons dans la boite aux lettres en oeuvres d’art loufoques par la magie du collage/découpage/réassemblage, l’enchantement était bien présent.
De même, lorsque je lui ai prouvé qu’il pouvait apprendre une poésie en 20 minutes grâce à une petite astuce tirée de mes lectures, il adora et en sortit grandi.
Illuminer, c’est surprendre, c’est éveiller la curiosité, c’est mettre une loupe sur un détail dans la nature, c’est faire vivre une expérience unique ou rare ou simplement en changer la perspective, c’est guider sur de nouveaux chemins et rester un peu en retrait, pour ne pas étouffer et ainsi laisser l’enfant faire ses propres découvertes, envisager les possibilités qui s’offrent à lui, toujours plus nombreuses quand on garde l’esprit ouvert et alerte.
J’utilise beaucoup l’appareil photo de mon iPhone pour immortaliser ces moments d’enchantement. Ainsi, des séances de visionnage de photos constituent elles-aussi un véritable plaisir par la réactivation des souvenirs positifs.
4) Être présent
Les poissonniers de Pike Place sont entièrement disponibles pour leurs clients. Ils les regardent, les écoutent, les renseignent, les considèrent, ne les font jamais attendre.
Tout ce joli monde est dans le moment présent à profiter de chaque seconde de bonheur.
C’est ainsi que je procède avec mon fils. Je lui accorde toute mon attention le plus souvent possible et l’en avertit lorsque je ne peux le faire car je suis concentré sur une tâche différente.
Je sais combien il est frustrant de ne pas être écouté. Nous sommes des créatures sociales. Un déni de communication inflige des blessures. Autant éviter.
J’ai appris récemment dans un écrit du psychiatre Boris Cyrulnik que le manque d’attention des parents dégradait partiellement le cerveau des enfants.
Des zones s’atrophient…
Donc à ce principe « être présent », je rajouterai « être à l’écoute active ». Et qui dit écoute active, dit questionnement. Des questions simples suffisent à nouer un dialogue constructif.
Être présent physiquement et en pensée. Être en pleine conscience.
A bientôt.