Doit-on obliger les enfants à obéir ?

Quand nous disons à propos de nos enfants « il ne m’écoute pas » ou « il n’en fait qu’à sa tête », nous pensons souvent que la clé pour une parentalité épanouie est l’obéissance…

L’obéissance de l’enfant serait une sorte de preuve de l’efficacité de l’éducation et de la valeur de l’adulte qui apprend à l’enfant à obéir. Mais est-ce vraiment le cas ?

Pour réfléchir à ce sujet, je partage avec vous l’extrait d’un texte de Véronique Maciejak dans son livre « Il me pousse à bout ! »(Eyrolles). Il y est question notamment des expériences menées par le psychologue Stanley Milgram :

« Stanley Milgram, psychologue américain, a réfléchi à la problématique de l’obéissance et de ses limites à travers différentes expériences menées entre 1960 et 1963. Il cherchait à comprendre le contexte de la Seconde Guerre mondiale et les raisons qui avaient pu pousser les nazis à commettre autant de crimes. Les résultats et analyses de ces expériences sont disponibles dans son ouvrage Soumission à l’autorité (éditions Calmann-Lévy, 1974). Il s’agissait notamment de demander à des volontaires de soumettre un individu à des décharges électriques de plus en plus fortes. En réalité, le sujet était un complice installé dans une pièce voisine : il ne recevait aucune décharge et se contentait de gémir ou de crier lorsqu’il était censé ressentir un choc électrique… La plupart des volontaires ont continué à administrer des décharges au sujet alors même qu’ils l’entendaient hurler de douleur. À travers cette étude, Stanley Milgram a évalué que deux tiers des êtres humains seraient capables de torturer un inconnu sous la seule influence d’une autorité. La société inculque un tel respect de l’autorité dès le plus jeune âge qu’il est ensuite difficile de s’en détacher et d’accepter de s’en affranchir.

On en vient par conséquent à s’interroger sur l’autorité et à se poser la question suivante : les enfants doivent-ils toujours obéir aux adultes ? Si l’on veut aider nos enfants à réfléchir avant d’agir, à affiner leur jugement, la réponse est évidemment non : tous les adultes ne sont pas des références; tous les adultes n’ont pas raison; tous les adultes ne sont pas bienveillants. Autoriser ses enfants à s’opposer, accepter certains de leurs refus, les inciter à, réfléchir à ce qu’on leur demande est l’un des plus précieux cadeaux que l’on puisse leur faire. Il sera ainsi probablement plus facile pour eux de devenir des adultes vigilants et aptes à prendre les décisions les plus justes face à une autorité parfois abusive. »

 

7 façons de remplacer l’obéissance par la collaboration

Plutôt que cette obéissance, nous pouvons viser la collaboration :

“Obéis” deviendra :

  1. “Regarde comment je fais ? Tu veux essayer ? “(offrir un modèle)
  2. “Tu peux faire ceci ou ceci “(proposer des choix)
  3. “En faisant ceci, il risque de de passer ceci…”(décrire de conséquences logiques)
  4. “Que peux-tu faire pour verser l’eau dans le verre sans en mettre à côté ? Oui, en prenant la carafe à deux mains !” (solliciter les capacités de réflexion de l’enfant)
  5. “Tu sembles stressé/ ressentir de la colère”…” (verbaliser l’émotion qui empêche l’enfant de collaborer et de raisonner)
  6. “Te souviens-tu de la règle ?” (rappeler la règle)
  7. “L’eau est renversée. Comment éponger ? “ (décrire sans juger et offrir la possibilité de réparer)

Source :

« Il me pousse à bout » de Véronique Maciejak est disponible sur :

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