Des repères pour une utilisation raisonnable des écrans en famille

Sylvie Dieu-Osika, pédiatre en hôpital et spécialiste du sujet de la surexposition aux écrans (smartphone, tablette, TV,…), nous rappelle que nous devons tous suivre un mode d’emploi pour utiliser les écrans convenablement.

Ce mode d’emploi comprend notamment des balises d’âge, le rôle de l’exemplarité parentale, les temps sans écrans (avant d’aller à l’école), les lieux sans écrans (la chambre), privilégier les activités extérieures,…

Je rajouterais le fait de ménager des pauses dans l’utilisation pour limiter l’effet addictif et de co-signer un contrat d’utilisation des écrans avec les adolescents, démarche plus responsabilisante et engageante pour eux.

Ayons aussi recours à une liste d’activités qu’aiment pratiquer les enfants pour remplacer les écrans (voir cet article).

Selon moi, ces préconisations sur l’utilisation mériteraient d’être beaucoup plus rigoureuses avec par exemple une interdiction totale d’écran avant 3 ans (voir cet article) et un temps d’écran limité à grand maximum 20 minutes par jour jusqu’à 6 ans pour assurer un bon développement de l’enfant. Pour certains parents, les temps communiqués dans la vidéo paraissent démesurés. Pour d’autres, ils constitueront un premier objectif et une prise de conscience des dangers. Enfin, considérons que les écrans font partie de notre vie (ils fleurissent même dans le villes comme affichage public), autant apprendre à s’en servir et à les laisser dans leur rôle d’outils à notre disposition (plutôt que nous en soyons esclaves). Je trouve par exemple intéressant de pouvoir communiquer via Skype avec de la famille lointaine, d’écouter de la musique en trouvant rapidement des infos sur les compositeurs ou encore de trouver des idées d’activités sur le web, des conseils lectures,… Les films d’animation représentent aussi un support culturel de discussion (je privilégie les courts sur animationland.fr). Les écrans peuvent dont offrir du contenu riche et être un relai des activités réelles. Le tout est de les apprivoiser et d’en profiter pour dialoguer autour afin de ne pas s’isoler.

Pour information, des études ont montré que les écrans avaient des conséquences sur la capacité de concentration (voir cet article).

Autre point : l’ennui. Les écrans tue l’ennui. Or celui-ci est essentiel pour développer la créativité et consolider la mémoire. Le cerveau a, de plus, besoin de moments d’inactivité ! C’est même vital pour lui !

Je pense aussi que l’important est d’apprendre l’auto-régulation aux enfants, ce qui est loin d’être évident quand on observe les effets des écrans sur le fonctionnement de leur cerveau encore immature et les « efforts » des fabricants de smartphones et les concepteurs d’applications pour captiver l’attention des utilisateurs. Quoi qu’il en soit, la partie du cerveau qui permet cette régulation est le cortex préfrontal. Il n’est pas suffisamment structuré jusqu’à 6/7 ans pour espérer un début d’auto-régulation autonome et c’est pourquoi la frustration (cerveau émotionnel) déborde l’enfant (d’où les crises quand il faut arrêter de regarder l’écran).

Il existe aussi des applications de contrôles familiaux plutôt efficaces (et en natif sur iOS avec la fonction temps d’écran).

Pour finir, notons que les écrans ont tendance à parasiter la connexion entre adultes et adultes/enfants créant des besoins insatisfaits (besoin d’attention, de contact,…).

Bref, les écrans sont un sujet crucial qui demande une discipline personnelle (nous sommes des modèles) et collective.

Il me semble aussi judicieux de ne pas les diaboliser. D’ailleurs, vous lisez cet article sur un écran. 🙂

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