Comment remplacer « ne pleure pas »
|L’expression « Ne pleure pas » est une expression parfois automatique qui a tendance à couper l’émotion et à la rendre illégitime.
Or, les larmes ont un effet bénéfique sur le bien-être car elles permettent notamment d’évacuer le cortisol, l’hormone du stress.
Ainsi, laisser l’émotion aller à son terme fait du bien au corps et à l’esprit. Donc il est pertinent de respecter ce ressenti et de l’accompagner avec empathie.
Le problème est que les pleurs d’une autre personne ou d’un enfant déclenchent parfois un malaise car ils font écho à différents problèmes :
- je n’arrive pas à pleurer moi-même car je ne me sens pas autorisé à le faire
- je ne comprends pas cette émotion alors elle me stresse
- je ne sens impuissant(e) face aux pleurs d’autrui et je culpabilise
Ainsi l’accueil des larmes d’autrui est aussi un cheminement personnel. Il est important de se dire : « L’émotion est légitime. Elle a un message à délivrer. Je n’ai pas besoin de donner de conseils, juste à écouter avec mon coeur. Il ne s’agit pas de trouver absolument des solutions. »
Pour nous aider, voici quelques alternatives à l’expression « Ne pleure pas », alternatives qui symbolisent un nouveau paradigme autour de l’accueil des émotions.
Notons que l’attitude joue aussi un grand rôle. Si les larmes d’autrui nous effraient inconsciemment, nous aurons tendance à les repousser inconsciemment physiquement et oralement. Donc, veillons à ce que nos gestes influencent nos pensées :
- rapprochons-nous avec tendresse de la personne qui souffre
- ouvrons symboliquement les bras pour donner accès au coeur et donner de la sécurité pour laisser l’émotion aller à son terme
- ayons un regard bienveillant et compatissant
- usons du silence pour libérer la parole d’autrui
Bonjour,
Je suis completement fan de votre methode d’education.
Bonjour, c’est ce que je fais avec ma fille de 5 ans depuis plusieurs années. J’ai le sentiment que cette méthode accentue le nombre de pleurs, par rapport à d’autres enfants qui passent plus facilement à autre chose. Alors, je me demande s’il est réellement bon d’accueillir chaque moment de pleurs de ma fille. Qu’en pensez vous ?
Merci et bonne journée
Bonjour Marion,
je me permet de vous donner ma façon de voir les choses : Je pense qu’en effet cela peut accentuer puisqu’on autorise l’enfant à exprimer ses émotions, mais il me semble que cela permet à l’enfant d’évacuer complètement et jusqu’au bout son stress, son angoisse…
J’ai vécu cela avec ma fille, qui a maintenant 12 ans, et avait beaucoup de colère et d’angoisse en elle à évacuer, j’ai passé des heures à être à l’écoute, surtout quand elle revenait de l’école… C’est vrai que c’est épuisant mais ça en vaut la peine car maintenant elle est en capacité de décrypter ses émotions, de mettre des mots dessus et d’évacuer son stress beaucoup plus vite qu’avant. Après, je pense que chaque enfant est unique et n’a pas les mêmes besoins, il y en a qui ont plus besoin de pleurer que d’autres j’imagine, mais je ne pense pas que cela soit négatif pour votre fille. Bon courage quand même car ça n’est pas facile pour nous les parents qui n’avons pas eu l’habitude d’être écoutés de cette façon là dans notre enfance, même si nos parents ressentaient de l’amour pour nous, ça n’était pas les mêmes méthodes éducatives…
Comment réagir face à des pleurs de contrariété vis à vis d’une règle qu’on leur demande/rappelle de respecter. J’ai parfois la sensation que c’est des pleurs pour tenter de me faire changer d’avis ou me faire culpabiliser. Et quand c’est récurrent dans une même journée, j’ai du mal à faire preuve d’empathie…
Il arrive souvent à notre fille de 3 ans de pleurer et de ne pas vouloir recevoir de câlin ni quelconque approche avant un long moment. Elle frappe si on essaye de la prendre dans les bras et parfois même de lui dire quelque chose. C’est très désarçonnant car on se sent complètement impuissants tant qu’elle n’a ps décidé elle-même de se calmer. Et on a alors l’impression qu’elle ressent qu’on n’a pas pu l’aider.