Comment aider un enfant de 2 ans à réguler ses émotions
|Je vous propose de découvrir cette excellente vidéo qui décrit de quelle manière il est possible d’aider les enfants de 2 ans à développer leur capacité à réguler leurs émotions.
Cette attitude bienveillante favorise la maturation de leur cerveau et notamment leur cortex préfrontal qui régule le cerveau émotionnel (plus d’info avec Catherine Gueguen dans la seconde vidéo).
Au programme :
- aide à la verbalisation émotionnelle
- écoute empathique
- rappel des règles
- proposition de choix
- utilisation de jeux de rôles
- câlins et contacts rassurants
- pratique du renforcement positif
- aide à la visualisation par l’explication de l’organisation
- encouragements
- patience (et oui !)
- exemplarité (les enfants apprennent à gérer leurs émotions en nous observant)
Pour compléter, voici une vidéo de Catherine Gueguen à propos des neurosciences cognitives :
2 Commentaires
A propos de la vidéo « Comment aider un enfant de deux ans à maîtriser ses émotions? (K37-F-b) » (Playlist « Calme et alerte pour apprendre – Autorégulation »).
Les diffuseurs de cette vidéo ont bien fait de désactiver les commentaires sur youtube, car à mon avis, c’est ce qui se fait de pire dans la gestion des émotions des enfants.
D’abord, c’est la mère qui se trompe sur la nature de l’émotion de son enfant… « tu es triste parce que papa s’en va ». Non. Il est « en colère » parce qu’il a senti le rejet de son père au profit de sa soeur pour une raison qui lui échappe. La mère se révèle incapable de décoder cette émotion, et même si sa posture est apaisante, les mots ne le sont pas. Il aurait bien mieux valu qu’elle se taise et qu’elle adopte un sourire gêné ou désolé. Ou bien qu’elle décode vraiment l’émotion de son fils. La crise est gérée « à minima », l’émotion de l’enfant n’est pas prise en compte, c’est l’adulte qui impose à l’enfant sa propre compréhension de l’émotion qu’il est en train de vivre. La compréhension de l’émotion de l’enfant par l’adulte est limitée par le cadre de ce que l’adulte est en mesure d’accepter à ce moment-là. Manque d’ouverture ? Emberlificotage dans les contraintes inhérentes à une « méthode » dont les intentions sont bonnes (aider l’enfant à acquérir une capacité à verbaliser son émotion) ? C’est ce qu’on peut faire de pire.
Ensuite, l’épisode de la voiturette. Chez les chimpanzés (voir vidéos Arte sur l’éthologie), le respect de l’autre impose que le premier qui s’est accaparé un objet ne s’en sépare (au profit du partage, par exemple) que de sa propre initiative. Les autres intéressés viennent autour de lui, pour lui signaler leur intérêt pour la chose en question, mais c’est tout. Ici, le père intervient comme celui qui a autorité sur ce que peuvent ressentir ses enfants. Il eût bien mieux valu qu’il se mette en retrait et qu’il regarde du coin de l’oeil ce qui se passe sans intervenir. Là encore, il semble davantage sensible aux émotions de sa fille qu’aux émotions de son fils. Ce qu’il exprime, c’est qu’il a autorité sur ce que ses enfants peuvent ressentir pour leur imposer son propre cadre de valeurs. Là encore, c’est ce qu’on peut faire de pire. 5 secondes pour jouer, quel ultimatum insupportable ! et en plus il fait comme il a décidé, 5 secondes montre en main ! Si ce n’est pas être un adulte castrateur, alors je ne sais pas ce que c’est…
Je souhaite modifier mon commentaire d’hier, qui était vraiment trop abrupt. Donc, désolé pour la 1ère version. Voici la 2è version, aux jugements un peu atténués et plus argumentés.
Commentaire modifié par rapport à hier.
A propos de la vidéo « Comment aider un enfant de deux ans à maîtriser ses émotions? (K37-F-b) » (Playlist « Calme et alerte pour apprendre – Autorégulation »).
Les diffuseurs de cette vidéo ont bien fait de désactiver les commentaires sur youtube, car à mon avis, tout n’est vraiment pas parfait dans l’accueil et la prise en compte des émotions de ces enfants.
D’abord, à mon avis, la mère se trompe partiellement sur la vraie nature de l’émotion de son enfant… « tu as de la peine », « tu es triste parce que papa s’en va ». Non. Il est « angoissé », parce qu’il a senti le rejet de son père (qui en plus, fait un « oooh » de désapointemenent devant la réaction négative de son fils) au profit de sa soeur pour une raison qui lui échappe.
Le petit garçon fait l’expérience d’une rupture dans la dynamique des interractions de la famille réunie. Après un deuxième visionnage, mon interprétation du ressenti de l’enfant est qu’il ressent comme une désolation, une incompréhension totale de ce qui est en train de se passer, et un sentiment d’être mis sur la touche par rapport à une dynamique qui se fait autour de lui : ça bouge et ça se prépare à partir sans lui… pourquoi, alors que tout se passait bien et que tout le monde était bien ensemble, faut-il qu’on se quitte et qu’on se sépare à ce moment-là ?
La mère ne décode pas pleinement cette émotion, et même si elle fait la pause auprès de son enfant pendant la fuite du papa, et même si sa posture est apaisante, les mots déprécient l’émotion de son enfant. Ce n’est pas la faute de la mère, c’est plutôt le manque de réflexion en amont de toute une société qui n’a pas l’habitude de prendre en compte totalement ce que l’enfant ressent, et qui estime que l’on peut se contenter de quelques mots de consolation, même si on ne sait pas prendre en considération la totalité de ce que l’enfant ressent.
Je suis persuadé cependant que si on arrive le plus souvent possible pleinement à décoder l’émotion de l’enfant et à la traduire en mots pour l’enfant au moment où il la ressent, alors ça lui donne une formidable occasion d’espérer pouvoir être compris et accueilli pour ce qu’il est, et surtout une formidable capacité à s’exprimer avec exactitude sur ce qu’il ressent.
Plutôt qu’une interprétation « à minima », je me demande s’il ne vaut pas mieux adopter une expression miroir (ici, une expression de gêne et de désolation) qui se produit généralement toute seule par empathie si on ne contrôle rien.
Ensuite, l’épisode de la voiturette. Chez les chimpanzés (voir vidéos Arte sur l’éthologie), le respect de l’autre impose que le premier qui s’est accaparé un objet ne s’en sépare (au profit du partage, par exemple) que de sa propre initiative. Les autres intéressés viennent autour de lui, pour lui signaler leur intérêt pour la chose en question, mais c’est tout. Ici, le père intervient comme celui qui a autorité sur ce que peuvent ressentir ses enfants. Il eût bien mieux valu qu’il se mette en retrait et qu’il regarde du coin de l’oeil ce qui se passe sans intervenir. Là encore, il semble davantage sensible aux émotions de sa fille qu’aux émotions de son fils. C’est vrai qu’on ne voit pas bien combien de temps en tout dure la scène. Au final, le petit garçon a-t-il utilisé la voiture plus d’un quart d’heure pour que ce soit à ce point insupportable par la petite fille ?
Ce que l’on voit que le père exprime dans cette séquence où sont quasiment juxtaposées l’entrée spontanée du petit garçon dans la voiturette (début du film) et sa sortie de force (deuxième séquence), c’est qu’il a autorité sur ce que ses enfants peuvent ressentir pour leur imposer son propre cadre de valeurs. C’est ce qu’on peut faire de pire. 5 secondes pour jouer, quel ultimatum insupportable ! et en plus il fait comme il a décidé, 5 secondes montre en main !
J’ajouterai que même si le fait de jouer au garagiste était un bon plan pour détourner la frustration du petit garçon, il y avait d’autres possibilités. L’arrière fond laisse entrevoir d’autres jeux de plein-air où le père aurait pu conduire sa fille et jouer avec elle en laissant le petit garçon avec la voiturette. La porte du parc était ouverte, il suffisait de détourner l’attention de la petite fille vers un centre d’intérêt bien plus attractif puisqu’elle aurait accaparé toute l’attention du père.