Les câlins : un besoin vital pour les enfants

La journaliste Anne Cazaubon anime l’excellente émission « Antidote » sur Europe 1. Elle a récemment abordé le sujet du rôle des câlins dans l’épanouissement des enfants en s’appuyant notamment sur les écrits de Catherine Gueguen.

Je vous invite à l’écouter avec attention. 🙂

« Le câlin est quelque chose de vital pour l’enfant et dans ce domaine, c’est à l’adulte d’écouter les besoins de l’enfant et non l’inverse.

Comme tous les mercredis, on s’occupe des plus petits !

Des petits, des moyens, des ados, mais surtout du lien que l’on tisse avec eux, et que l’on entretient, que l’on nourrit tout au long d’une vie. Ce lien que l’on sait essentiel, crucial, voire déterminant dans la manière dont ils l’aborderont plus tard. Si, si, regardez bien. Regardez bien comment ces liens avec Papa ou Maman que vous avez développés ont une incidence très forte aujourd’hui dans votre vie personnelle, professionnelle, sociale et à n’en pas douter, parentale ! Que ces liens soient dysfonctionnels, distordus, ou au contraire nourrissant, tous les mercredis, dans Antidote, on essaye ensemble d’éviter de refourguer « la patate chaude », à sa descendance. Oui, si on peut épargner la chair de votre chair pour le bien de l’humanité et le salut de tous…

Oui mais pas si vite. C’est loin d’être aussi simple. Il suffit juste de regarder autour de vous. Parce que vous en avez sûrement une, dans votre entourage. Vous savez, cette mère de famille qui fait semblant de ne pas voir ses trois enfants en larmes à ses pieds, qui lui réclament des câlins depuis 30 minutes et qui transforment votre pseudo-conversation en un coup de fil sous un tunnel. Et lorsque vous lui faites remarquer que ses enfants la réclament, elle vous lâche d’un air détaché : « Oh tu comprends, il faut les habituer. La vie est dure. Je ne serai pas tout le temps là pour les consoler, il faut qu’ils s’endurcissent. Je ne veux pas en faire des mauviettes. »

Les enfants ont un besoin vital de protection. Si, c’est là, partout, tout autour de vous. C’est dans ces moments-là qu’on ne va surtout pas hésiter à se replonger dans le livre d’une femme importante en éducation bienveillante, Catherine Gueguen, Vivre heureux avec son enfant. Livre dans lequel elle répète que trop de câlins n’ont jamais fait des enfants gâtés, que beaucoup d’adultes, beaucoup de parents pensent qu’il ne faut pas trop porter, pas trop câliner, pas trop écouter, pas trop consoler les enfants et que ça va les couper de leur autonomie. Catherine Gueguen, elle, nous répète que les enfants ont un besoin vital de protection, d’amour, de proximité et de présence, qui va leur constituer un socle de sécurité sur lequel ils vont pouvoir se construire et s’appuyer quand la vie leur enverra des épreuves à la figure. Peut-être qu’également autour de vous, il y a cette femme qui réclame des câlins à son enfant, cette tante qui commande des bisous à son neveu, ce grand-père qui carbure au chantage affectif et qui marchande des câlins contre des tours de manège.

Alors, je vois qu’on a besoin de revoir quelques fondamentaux. L’adulte est par définition, à l’âge adulte. Sauf que quand il « réclame » un câlin, c’est son enfant intérieur qui parle parce que peut-être que lui, a manqué de câlins, de contact, en tant qu’enfant. Sauf que cette histoire-là, elle n’a rien à voir avec votre fils de trois ans qui joue aux voitures, là, devant vous, et qui a moyennement envie, croyez-moi, qu’on ouvre pour lui, le chapitre du « parent-immature et de l’enfant-adulte » !

Dans le câlin, c’est l’enfant qui décide. Oui, demander un câlin ou en proposer un, ça n’est pas la même chose. « Tu fais un câlin à Maman ? Non ? Oh t’es pas gentil », ça n’est pas du tout la même chose que : « Est-ce que tu as besoin d’un câlin ? » Pour Catherine Gueguen, proposer un câlin à un enfant en souffrance (qui s’est fait mal, qui est en colère, qui est fatigué, qui est sous stress…) c’est lui transmettre qu’être attentif aux souffrances des autres, même quand elles sont bénignes, fait partie de notre humanité. Enfin, si vous vous demandez quel est le bon chrono pour un câlin, combien de temps il doit durer, arrêtez de tergiverser tout de suite ! Parce que la réponse, c’est votre enfant qui l’a ! Je me souviens de cette thérapeute qui disait que le temps idéal d’un câlin, c’était d’attendre que votre enfant se « détache » le premier. Qu’il prenne tout le temps dont il a besoin pour se « recharger » dans les bras du parent, de gagner en sécurité, en protection, d’aller puiser tout ce dont il aura besoin plus tard, pour ensuite retourner jouer et peut-être laisser le parent à son sentiment d’abandon, qu’il pourra travailler alors en thérapie, puisque ça ne parle que de lui ! »

Source : http://www.europe1.fr/emissions/antidote/le-calin-ce-nest-pas-anodin-3461492

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