Apprendre à son enfant à ranger sa chambre en fonction de son âge
|Votre enfant ne range pas sa chambre et cela a le don de vous énerver ? Respirez ! Isabelle Filliozat nous donne de précieux conseils et des éclairages scientifiques pour surmonter cette « épreuve ».
Tout d’abord, voici une information qui devrait vous ravir et faire baisser la pression :
« Les personnes désordonnées ont un Q.I. plus développé que les autres. »
Le désordre est en effet stimulant pour le cerveau qui s’entraine à faire des liens entre les différentes informations visuelles qui s’offrent à lui.
Je rajouterai que le désordre est excellent pour exercer sa mémoire. Je suis toujours épaté de voir mon fils me montrer exactement où se trouve tel ou tel objet qu’il a « rangé/déposé/enfoui » quelques jours auparavant. Il y a un rapport direct avec la méthode des loci pour mémoriser.
Ces deux arguments ne justifient cependant pas le désordre car ranger c’est :
– apprendre à apprendre. Car apprendre, c’est mettre de l’ordre dans le désordre. Cette faculté servira dans de nombreux domaines tout au long de sa vie.
– assurer la sécurité de toute la famille car une chute en trébuchant sur un jouet qui traine est vite arrivée.
– éviter la casse inutile et les dépenses superflues.
– redécouvrir des possibilités de jeux : lorsqu’un jouet refait surface après une période d’oubli (due à un enfouissement), cela relance l’intérêt pour celui-ci.
– mieux dormir : avoir une chambre rangée rend plus serein. D’ailleurs, le rangement peut être inclus dans le rituel du coucher pour apaiser l’esprit de l’enfant.
– développer l’autonomie et la responsabilisation.
– renforcer le bien-être par le sentiment d’être utile (un besoin fondamental de l’enfant)
Attention : Sachez que crier, punir, menacer ou faire du chantage sont des méthodes totalement inefficaces sur le long terme et très dommageables pour le développement de l’enfant (ainsi que pour sa confiance en lui). Le stress détruit les neurones (pour tout le monde d’ailleurs).
Apprentissage progressif du rangement de la chambre
Isabelle Filliozat propose un apprentissage progressif du rangement en fonction des âges et donc des capacités de l’enfant.
12 mois : je montre.
2 ans : j’offre des choix.
3 ans : je propose mon aide.
4 ans : une consigne à la fois.
Et au-delà de 5 ans ?
Si vous avez opté pour le mode progressif pour le rangement de la chambre, votre enfant a acquis ce réflexe. Maintenant, partons du principe que vous n’avez pas suivi les étapes progressives, voici des suggestions et astuces pour apprendre à ranger à votre enfant.
– Transformez une montagne en souris : il se peut que l’ampleur de la tâche de rangement soit décourageante pour l’enfant. Dans ce cas, demandez-lui de choisir un objectif à sa portée (parmi vos propositions de choix) en déterminant par exemple un nombre de jouets à ranger ou encore une zone précise de la chambre. Une fois qu’il a terminé, décrivez ce qu’il a rangé sans le complimenter ou le critiquer. Cette méthode descriptive lui permettra de comprendre que vous avez apprécié son geste et surtout de visualiser mentalement le procédé de rangement qu’il a utilisé. Cela favorise la mémorisation et le renforcement positif du comportement.
– « On range un jouet chacun » : pour l’encourager à débuter le rangement, vous pouvez ranger un jouet chacun alternativement.
– Le défi : prenez un chronomètre et challengez votre enfant en mesurant le temps qu’il met pour ranger une partie de sa chambre. Chaque jour, reprenez le chronomètre et demandez-lui s’il se sent capable de « relever le défi » pour battre son record. Notez quotidiennement ses performances sur un tableau et décernez le prix honorifique du « champion du rangement » pendant un repas familial en fin de semaine.
– Faites-en un rituel : et si le rangement devenait un rituel avant de se coucher ? Prévoyait 5 à 10 minutes par jour pour que votre enfant range sa chambre juste avant de dormir. Cela apaisera son esprit et facilitera son endormissement.
– Le jeu de rôle : trouvez un casque de chantier jaune en plastique et dites-lui qu’il est maintenant le chef de l’organisation de sa chambre. Le fait de se glisser dans un personnage fictif réduira l’affect négatif lié au rangement. Profitez-en pour lui demander s’il a besoin de rangements supplémentaires ou s’il a des idées pour mieux organiser les tâches de son « entreprise » (emplacement des caisses de rangement, couleur des bacs de rangement, attribution de zones de jouets utilisés régulièrement, souvent, rarement, etc.)
– Cherche et trouve : localisez un jouet à trouver et chronométrez le temps qu’il mettra à le trouver. Proposez-lui un défi pour améliorer son score chaque jour. Vous pouvez aussi le guider avec des indices ou en lui signifiant sa proximité avec l’objet : froid, tiède, brûlant… Il comprendra petit à petit qu’au plus sa chambre sera en ordre, au plus il battra son record.
– Le jouet ou le jeu du jour : pour rajouter un intérêt au rangement et pour appuyer sur l’aspect redécouverte, demandez à votre enfant d’élire son jouet ou son jeu du jour.
– Faites la course avec lui : choisissez chacun une zone à ranger et faites la course au rangement. Vous pouvez rajouter une musique avec la consigne suivante : dès que la musique s’arrête, on stoppe ! Cela lui apprendra aussi à suivre des consignes.
– Et si le rangement était un moyen de faire preuve d’altruisme ? Le rangement peut permettre de valoriser les élans altruistes de votre enfant. Ainsi, demandez-lui s’il serait d’accord de donner le sourire à un autre enfant en lui faisant cadeau d’un des jouets dont il ne sert plus parce qu’il est peut-être trop âgé pour cela.
– Notez que si votre enfant laisse trainer ses jouets dans la maison, c’est peut-être aussi parce qu’il estime que les lieux contiennent trop d’objets de « grands » ou pas assez de preuves de sa présence. Dans ce cas, affichez un des ses dessins ou disposez un de ses jouets en décoration. Son univers sera ainsi symbolisé.
– Concédez-lui un espace de désordre : trop d’ordre stress et ralentit les élans créatifs. Délimitez avec des coussins ou une corde une zone de désordre.
– Servez-vous des règles pour faire du rangement une habitude.
C’est chouette d’avoir des pistes positives par age pour rendre le rangement de la chambre une étape moins tendue et surtout donnez des bonnes habitudes des le plus jeune age. Je suis tout a fait d’accord qu’avec une piece ranger avant d’aller se coucher c’est apaisant! Merci de votre article! Julie
http://www.jafinthebox.wordpress.com
Très intéressant, astuces bien pratiques pour les jeunes enfants. Et pour une jeune fille de 14 ans vous avez des idées ? Parceque là je désespère rien ne fonctionne !
les miennes ont 10ans! leur chambre sert de dortoir, salle de jeu bureau bazar etc etc! moi c’est leur espace! une fois j’ai voulu bien faire et ranger! ho purée j’avais déplacé un truc! depuis terminé! jme contente de mettre sur le lit pour laver par terre et basta! son bureau je n’y touche plus! pis l’enfant parfait n’existe pas ni la mère parfaite! mais si dans son bazar je lui demande un trombone rose! elle me le trouve en moins de 2 secondes 🙂 !! si elle s’y retrouve après tout! il ya des choses plus grave dans la vie! lis donc le bouquin « la mère coupable » pourquoi vivre d’amour et d’eau fraiche quand on peut vivre de lessives et de mojito! c’est de caroline fourment !
Pour une jeune fille de 14 ans, je dirais bien qu’elle est assez grande pour gérer son espace de vie 🙂 Tant qu’elle arrive à maintenir tout ça au propre…
A 10 la chambre est souvent bien rangée… à 15 ans c’est la guerre, on va y jeter un œil, y’a du bazar partout, et on ressort avec deux tasses, des cuillères, des restes de nourriture, mais bon c’est son monde, éducation positive : si elle retrouve plus rien, c,’est à elle de ranger…
D’une manière générale, j’apprécie bcp ce site, mais là quand je lis « Les personnes désordonnées ont un Q.I. plus développé que les autres » je suis un peu estomaqué…. D’après qui? Je doute fortement que cette « information » en soit une.