À propos de la tétine…

La tétine est un sujet très sensible selon Heloïse Junier, psychologue en crèche et auteure du « manuel de survie des parents« .

84% des nourrissons en auraient une en bouche régulièrement selon une étude canadienne.

Elle est aussi moins présente dans la sociétés traditionnelles où le maternage est plus adapté aux petits. C’est le sein de la maman qui est privilégié par l’enfant lorsqu’il a faim ou lorsqu’il a besoin de s’apaiser.

Les reproches faits à la tétine sont nombreux :

Elle habitue l’enfant à taire ses émotions

En effet, le réflexe de donner à un enfant la tétine lorsqu’il pleure est dommageable. Ce n’est pas le besoin de succion que ressent l’enfant mais bien un autre besoin qui s’exprime par le déclenchement de l’émotion. Les pleurs sont associés à cette émotion. Alors pourquoi l’enfant s’arrête-t-il de pleurer avec la tétine en bouche ? Parce que la succion permet la sécrétion d’endorphine, propice au calme et facilitant l’endormissement…
Deux problèmes apparaissent clairement :

  • la tétine traite le symptôme (les pleurs) au lieu de la cause (la frustration, la peur, la faim, la colère,…). Or ces besoins insatisfaits sont à l’origine de toxines de stress non totalement évacuées par les pleurs qui cessent .
  • la stimulation de la zone des lèvres déclenche la sécrétion d’ocytocine, l’hormone de l’attachement qui vient se fixer sur la tétine… un objet non doté d’empathie. L’attachement est associé à l’objet et pourrait, selon certains chercheurs, avoir des conséquences sur les comportements addictif à l’âge adulte (report de cet attachement sur les cigarettes, l’alcool,…)

Elle freine l’intelligence émotionnelle

Le fait d’utiliser la tétine dans la journée en dehors des heures de sommeil, diminue les capacités d’empathie notamment chez les garçons.

Cette conséquence peut s’expliquer ainsi : sucer une tétine implique très peu de mouvements au niveau du visage. Nous avons pourtant besoin que les muscles du visage soient sollicités car ils nous permettent d’imiter nos pairs et de comprendre les émotions qu’ils ressentent (mimétisme facial).

La tetine a donc un impact négative sur les compétences psycho-sociales.

 

Elle peut nuire au langage

Le bébé, pour apprendre à parler, a besoin de sa langue soit libre lorsque nous lui parlons car il perçoit mieux les son (et sera donc capable de les reproduire plus rapidement). Or la tétine et l’anneau de dentition réduisent cette mobilité.

Autre problème : un enfant qui a une tétine dans la bouche ne peut pas souffler dans ses joues pour produire les sons f, s, ch, v, z j.

 

Elle risque de déformer la dentition

Dernier point négatif, selon une étude de 1992, il s’est avéré que 35% des enfants qui sucent une tetine (même orthodontique) ont une dentition déformée.

 

Le seul point positif de la tétine est que l’usage de la tétine est un facteur de protection contre la mort subite du nourrisson pendant le sommeil.

 

Limiter la tétine ? oui mais comment ?

Comme évoqué plus haut, la tétine traite le symptôme et non la cause. La cause est un besoin insatisfait de l’enfant.

Nous pouvons donc augmenter notre niveau d’écoute et d’empathie, offrir des câlins, de l’accompagnement, faciliter la verbalisation émotionnelle de l’enfant, etc.

Vous trouverez de nombreuses ressources et divers outils pour y parvenir via le moteur de recherche du site.

« Le manuel de survie des parents » d’Heloïse Junier

 

Source :
« Le manuel des survie des parents » d’Héloïse Junier est disponible sur :

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