Les 4 piliers de l’apprentissage selon les neurosciences

Comment apprend-on ? La réponse la plus pertinente provient des découvertes en neurosciences exprimées par Stanislas Dehaene, psychologue cognitiviste et neuroscientifique,  via les 4 piliers de l’apprentissage qui sont :

  1. L’attention
  2. L’engagement actif
  3. Le retour d’information
  4. La consolidation des acquis

 

En résumé : Je suis attentif – Je m’exerce – Je profite de mes erreurs pour progresser – Je répète. Le tout saupoudré de bienveillance. 🙂

L’attention

L’attention est un équilibre délicat à obtenir. Il s’agit de fournir, en tant qu’enseignant ou parent, un support propice à cela (clair, plaisant) et éviter absolument les tâches simultanées. Ainsi, un cours en classe avec de trop nombreuses informations et sans hiérarchie d’importance de l’information diluera cette attention.
Afin de focaliser son attention, il est également judicieux de définir un objectif qui servira de motivation et donnera du sens à l’acte d’apprendre. C’est encore mieux si cet objectif est auto-concordant : « Quel intérêt ai-je à apprendre cela ? » « Quel est mon objectif ? » « Cet objectif est-il relié avec ce que je sais déjà/ avec ce qui me plait/me passionne ? »

Côté élève, notons qu’un bon moyen de développer l’attention est l’entrainement à l’attention, notamment celui qui consiste à inhiber telle ou telle information au profit d’une autre. Eric Gaspar, auteur du livre « Explose ton score au collège« , a traité ce sujet avec brio et nous invite à tester ces méthodes :

  • Faire des jeux des 7 erreurs : les jeux des 7 erreurs entre deux images sont un excellent entrainement à l’observation et à la sélection d’informations.
  • S’entraîner à répondre à des questions à choix multiples sur la base de la lecture d’un texte.
  • S’imaginer dans la peau d’un journaliste.
  • S’entrainer à « flouter » une information au profit d’une autre : cette attention sélective peut être illustrée par le dessin ci-dessous où nous pouvons soit voir deux visages soit une coupe.

Enfin, ajoutons la pratique de la méditation qui apaise et affute l’attention.

 

L’engagement actif

La passivité est un frein à l’apprentissage. Les élèves ont besoin d’agir pour s’approprier les connaissances. Cet effort cognitif est essentiel. On peut notamment organiser des exercices, des quiz, des tests et favoriser la collaboration entre les élèves pour développer cet engagement. Retenons aussi que le jeu est un booster d’engagement et que bouger et s’appuyer sur plusieurs sens (toucher, odorat, visuel,…) dynamisent le cerveau et accélèrent l’apprentissage.

 

Le retour d’information

Le retour d’information implique une considération des erreurs comme chances d’apprentissage pour ajuster les connaissances. Le cerveau fonctionne ainsi par tâtonnement : prédiction, erreur, nouvelle prédiction,… Sans ce signal « erreur », impossible d’ajuster correctement.

Dans cette logique, punir ou sanctionner pour une erreur est contre-productif car le stress et la peur bloquent l’apprentissage. Le droit à l’erreur est donc primordial !

Notons que ce retour d’information concerne aussi les résultats justes. Une valorisation des réussites implique un renforcement positif et la création d’un modèle de référence pour corriger les erreurs de prédiction.

Exemple :

Tatyana Ivanko a fait une découverte étonnante en donnant des cours à la maison à sa fille.

Au lieu d’utiliser un stylo rouge pour corriger les erreurs, elle a utilisé un stylo vert pour entourer ce qui était correct .

Ce choix à augmenté considérablement la motivation de sa fille !

méthode stylo vert

3 effets :

    1. le cerveau enregistre en priorité ce qui est mis en évidence (en entourant ou soulignant par exemple) et transforme cela en objectif. Donc si on montre ce qui ne convient pas, on invite l’enfant à se concentrer sur cela sans l’aider à adopter un autre comportement.
    2. le fait qu’un parent (ou un éducateur) remarque et montre ce qui est réalisé avec succès déclenche des émotions agréables chez l’enfant (joie, fierté,…). Ceci renforce la motivation intrinsèque à continuer sur cette voie.
    3. le vert (go, OK)  a un symbolisme positif comparé au rouge (stop, sanction).

 

La consolidation des acquis

Consolider les acquis signifie passer d’un mode conscient à un mode inconscient. Quand nous découvrons un sujet à apprendre, nous explorons et réfléchissons consciemment (des connexions neuronales se créent). Lorsque nous l’avons compris et acquis, l’inconscient peut prendre le relai. C’est comme apprendre à rouler à vélo sans les petites roulettes. L’effort conscient et l’ajustement des premiers instants devient progressivement un automatisme : l’équilibre est acquis, le pédalage régulier, la direction du vélo se fait automatiquement, etc. Ce mode inconscient est beaucoup plus puissant et rapide que le mode conscient. C’est lui qui est aux commandes de notre existence 90% du temps (avez-vous conscience de respirer par exemple ?). Le passage du conscient à l’inconscient s’assimile au passage de l’explicite à l’implicite.

Pour parvenir à ce stade inconscient, nous devons répéter à intervalle régulier (les gestes, les connaissances,…) afin que la mémoire soit « gravée » (les connexions neuronales de renforcent).

Le sommeil joue un rôle central dans cette consolidation.

 

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