3 questions simples à se poser avant de réagir à un comportement « inapproprié » d’un enfant
|Nous continuons aujourd’hui l’exploration du tout nouveau livre de Daniel Siegel « La discipline sans drame ». Il attire notre attention sur un réflexe que nous devrions tous adopter avant de réagir face aux comportements « inappropriés » d’un enfant. Ce réflexe se décompose en 3 questions :
Pourquoi ?
Quoi ?
Comment ?
« Ces questions permettent de passer d’un modèle d’éducation réactif à un ensemble de stratégies réceptives et intentionnelles prenant en compte la globalité du cerveau« . Dixit Daniel Siegel.
Détaillons-les :
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Pourquoi mon enfant a-t-il agi de cette façon ?
En se posant cette question calmement, en mettant de côté nos croyances et jugements, nous comprenons vite que notre enfant a cherché à exprimer ou à faire quelque chose en s’y prenant involontairement d’une manière qui nous a heurté. Savoir cela nous permet de ressentir de la compassion et nous invite à l’aider. Par exemple, si un enfant de 4 ans frappe sa mère ou son père, c’est peut-être pour attirer son attention. En effet, à cet âge, la patience n’est pas très développée et l’afflux émotionnel le submerge et le pousse à des gestes instinctifs (comme taper). Evidemment, nous souhaitons qu’il agisse différemment, en posant des mots par exemple et en formulant des demandes claires. Mais cela demande un apprentissage car c’est de développement de zones du cerveau qu’il s’agit ! Ainsi, si nous prônons l’empathie face à ce type de comportement, nous favorisons la maturation du cerveau. Autre donnée importante à considérer :
« Nos enfants ne se déchainent pas contre nous parce qu’ils seraient mal élevés ou parce que nous sommes des parents catastrophiques. En général, ils explosent parce qu’ils n’ont pas encore acquis la capacité de réguler leurs états émotionnels et de contrôler leurs impulsions. Ils se sentent suffisamment en sécurité avec nous pour savoir qu’ils ne perdront pas notre amour, même s’ils montrent leur pire visage. En fait, quand une fillette de 4 ans réprime ses accès de fureur et se comporte « parfaitement » en toutes circonstances, il faut s’inquiéter d cela nature du lien qu’elle a forgé avec ses parents. » -
Quelle leçon est-il souhaitable de lui transmettre à cet instant précis ?
Ce que nous souhaitons pour nos enfants est qu’ils apprennent. C’est ainsi qu’ils parviendront à orienter leur comportement. Or, pour apprendre, il ne faut pas être menacé, isolé ou sanctionné, mais être accompagné avec bienveillance. Nous pouvons donc aider à assimiler des leçons sur des thèmes tels que l’importance du partage, la responsabilité, la maitrise de soi,… en orientant l’enfant vers des solutions d’expression émotionnelles qui excluent la violence.
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Quelle est la meilleure façon de faire passer le message ?
La sanction n’est clairement pas la meilleure façon de faire passer le message. Demandons-nous d’abord comment adapter cette méthode de transmission en fonction du stade de développement de l’enfant et de son niveau d’information selon les situations.
Une façon efficace de procéder est de commencer à se connecter avec l’enfant : serrons-le contre nous, disons-lui qu’il a toute notre attention, écoutons et verbalisons ses émotions et dès qu’il est apaisé, expliquons-lui les solutions possibles. Le jeu est aussi une excellente manière d’apprendre. (voir cet article)
« La discipline sans drame » de Daniel J. Siegel et Tina Payne Bryson est disponible
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CHEZ VOTRE LIBRAIRE
Je confirme que nos enfants explosent parfois de manière incompréhensible et démesurée, surtout à l’adolescence.
Si nous l’oublions, nous risquons malheureusement de perdre le contrôle.
Et c’est à ce moment-là qu’il faut veiller à maintenir le cadre et le lien.
Je viens de découvrir ce blog.. Merci pour ces super articles bienveillants!!
Je sais qu’en la matière, il paraît évident qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire… Cependant, j’aimerais savoir s’il existe techniquement des approches du type rattrapage/réparation pour combler les déficits qu’on a bien pu avoir tandis qu’ils ont passé les premières étapes de développement mental-physiologique. Toutes choses impliquant notre propre prise de conscience des améliorations possibles et nécessaires orientées sur nos rapports avec nos enfants.
En tout état de cause, un grand bravo à ce canevas qui ouvre vraiment les portes de la réflexion et du changement pour qui veut vraiment…
🙂
L’éducation positive et plus généralement la pratique de la bienveillance et de l’empathie agissent sur le cerveau des enfants à tout âge. Il n’est donc jamais trop tard pour commencer. En revanche, il est aussi utile de revenir sur les évènements passés afin de débloquer des émotions désagréables et autres conditionnements. Être accompagné d’un professionnel dans ce cas est très utile.
🙂