« Je veux une glace !!!! » Comment éviter les crises de frustration des enfants
|Il est souvent difficile de résister à la tentation. Surtout lorsque le soleil tape fort sur la plage et qu’un marchand de glaces pointe son nez à l’horizon. À ce moment-là, le plaisir anticipé monte en flèche dans le cerveau des enfants. Et comme leur cortex préfrontal n’est pas opérationnel (celui-ci sera plus tard capable de réguler les impulsions), la crise de frustration est imminente s’il entend un « non » catégorique de ses parents… et elle interviendra encore plus facilement si la fatigue s’en mêle.
Alors, comment faire pour l’éviter ?
Isabelle Filliozat dans le livre « Il me cherche » conseille avant tout de préparer l’enfant aux différents scénarios « à risque » car il est fort possible que la vue d’un marchand de délicieuses glaces ou d’un manège déclenche une énorme envie, et c’est bien normal (puisque c’est le cas chez nous, adultes, du moins pour la glace…).
Dans ce cas, avant de partir dans la zone « dangereuse », il est préconisé de discuter avec l’enfant afin qu’il en arrive à choisir de se passer de glace ou de tours de manège, conformément aux règles et permissions établies. Possible ? Oui ! Ne nous laissons pas freiner par des croyances limitantes ! 🙂
Voici 4 plans d’action.
Plan A : Fixer des objectifs pour la journée et responsabiliser via une « mission »
» Nous allons écrire tout ce que nous voulons faire à la plage/ dans la galerie marchande/… . Tu seras d’accord pour tenir cette liste et pointer ce que nous réalisons ? »
Faire une liste en demandant à l’enfant de proposer ce qu’il s’imagine faire et l’intégrer dans la réalisation de certaines tâches (comme trouver des articles dans un rayon, peser les fruits et légumes, porter le ballon de plage,…) est efficace pour contourner les tempêtes émotionnelles. De plus, la liste est un support « matériel » qu’on peut manipuler. Cela focalise donc l’attention.
Plan B : Établir une règle
« Nous allons probablement croiser un marchand de glace (ou un manège). Je sais à quel point cela fait envie et qu’il est difficile de résister. Cependant, nous avons un bugdet pour les achats « plaisir » de 6 €. Voyons ensemble comment nous le dépenserons. »
Cette approche financière implique la règle d’un montant à dépenser. Ainsi, l’enfant s’exerce même aux mathématiques ! 🙂
Plan C : Décrire les sources de tentation, ressentir le plaisir par anticipation
« Dans cette galerie marchande, il y a un manège. Tu préfères monter sur quel véhicule ? l’avion, la fusée, la voiture de course ? Tu imagines si elle vole vraiment ? Tu irais où ? Tu m’emmènes avec toi ? Ok. J’y suis. Oh regarde le troupeau d’éléphant en dessous de nous !… »
En s’appuyant sur l’imagination et le jeu, l’enfant ressent vraiment les émotions et partagent un bon moment avec vous. L’imagination est comme la réalité pour l’enfant. Vous pouvez simuler le voyage en le portant dans vos bras et lui demandant de fermer les yeux aussi. Hop, oublié le manège ! Vive l’expérience commune avec papa ou maman !
Plan D : Substituer
« Que choisis-tu comme goûter à emporter à la plage ? Une pomme ou une banane ? » « Et si nous préparions ensemble un gâteau au yaourt en guise de désert ? »
Quand un enfant choisit ou participe à la création de son propre choix, il est d’autant plus engagé.
Renforcement positif
En direct ou à la fin de la journée, si l’enfant a résisté avec brio aux frustrations, pensez à décrire son comportement et partager votre ressenti positif. Ceci renforcera la tendance et vous donnera aussi confiance en vous !
Et si la crise a quand même lieu ?
Si la crise de frustration éclate, prenez votre enfant dans vos bras (effet apaisant de l’ocytocine), parlez-lui doucement. Dites-lui que vous comprenez. Verbalisez ce qu’il ressent.
Le déclencheur n’est peut-être pas votre refus mais simplement une fatigue, de la déshydratation, une surexposition aux stimuli (bruits, luminosité,…),… La réponse aux besoins lui permettra de revenir au calme après sa décharge émotionnelle.
Source : « Il me cherche » d’Isabelle Filliozat
Bonjour Jeff
Un très bon article, je trouve. C’est clair que lorsqu’il fait chaud il est dur de raisonner nos enfants.
Quand tu parles de prendre nos enfants dans les bras quand ça ne va pas, je suis d’accord en théorie.
En pratique je pense que ça peut aggraver les choses quand ton enfant n’accepte pas ces calins un peu forcés.
Lui demander avant s’il-elle veut des calins est peut-être mieux, je pense. Et puis attendre, tout en restant à ses côtés, que l’émotion s’évacue.
Au plaisir de te lire de nouveau
Evan