Réagir avec bienveillance dans 4 situations du quotidien de parents
|Isabelle Filliozat a un réel talent pour accompagner les parents dans ce difficile métier qu’est le leur. On la place volontiers à la tête d’un courant estampillé « parentalité positive » en France mais je trouve que sa philosophie dépasse cette étiquette qui pourrait d’ailleurs mettre mal à l’aise nombre d’entre nous. Je préfère parler aujourd’hui d’éducation « de coeur ». Car au fond, et vous le comprendrez rapidement avec les 4 situations suivantes, si nous laissons parler notre coeur au lieu de notre mental, nos actes se bonifient tout naturellement et nous nous ancrons dans la bienveillance en aidant nos enfants à progresser, s’épanouir et à accepter et respecter les règles en vigueur dans notre société. Ce n’est pas simple et cela nécessite de l’entraînement, ne serait-ce que pour prendre conscience de nos automatismes souvent hérités de nos propres parents.
Les exemples suivants sont extraits du cahier de travaux pratiques pour apprendre à gérer ses émotions qui s’inscrit dans la continuité du livre « l’intelligence du coeur ». A chaque cas sont apportées une réponse inutile et une réponse utile.
On pourra aisément adapter les réponses et la méthode à nos expériences du quotidien.
Votre enfant veut jouer avec vous, mais vous êtes en train de faire les comptes :
Inutile : Pas maintenant, tu vois bien que je suis occupé !
Utile : J’ai aussi très envie de jouer avec toi ; je finis ce petit calcul et je suis à toi ; le reste des comptes peut attendre.
Votre enfant a fait une bêtise (écrit sur les murs, traversé sans regarder…) :
Inutile : Tu es un sale garnement, mais qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour avoir un enfant pareil !
Utile : Il nous faut une éponge ! L’écriture, c’est sur du papier, pas sur les murs/ J’ai eu peur, c’est dangereux…
Votre enfant, en plein apprentissage, tombe de vélo pour la troisième fois :
Inutile : Qu’est-ce que tu es maladroit, fais attention où tu vas !
Utile : Oh, je crois que tu commences à fatiguer, c’est dur de faire attention à tout mais tu vas y arriver, je suis fier de toi.
Votre enfant ne veut pas aller dans sa chambre, il dit qu’un monstre l’y attend :
Inutile : Tu sais bien que les monstres n’existent pas, ne fais pas le bébé.
Utile : Tu n’aimes pas beaucoup être tout seul dans ta chambre, hein ! Viens, on va discuter un peu.
« Ecoutez les besoins affectifs fondamentaux de votre enfant et répondez-y ; il a besoin de se sentir exister pour vous, d’avoir de l’importance à vos yeux ; de se sentir accepté, d’avoir la certitude qu’il ne sera pas rejeté, même s’il commet une erreur ; de se sentir apprécié, par vos encouragements, votre impression positive sur ce qu’il fait ; et, de se sentir compris, écouté, quelle que soit sa façon d’exprimer ses troubles ou inquiétudes. C’est ainsi que vous pourrez l’aider à développer sa confiance »
Voici d’autres conseils données par l’auteure :
- Rapprochez-vous de votre enfant via l’empathie : Prenez du temps pour vivre de vrais moments avec votre enfant et mettez-vous à sa place : regardez avec ses yeux, imaginez-vous dans son corps,…
- Jouez avec lui : asseyez-vous à ses côtés, incarnez les personnages qu’il imagine (la marchande, la maitresse, le garagiste…), courez avec lui, chantez à tue-tête dans la rue ou déclenchez une bataille d’eau. Partagez son innocence !
- Multipliez les contacts physiques (caresses, étreintes, bisous, etc) et les « je t’aime ».
- Ecoutez sans juger et aidez votre enfant à trouver les mots pour verbaliser ses émotions.
- Prenez conscience que la honte, la peur et la culpabilité sont néfastes pour le développement de l’enfant. Cette stratégie ne fonctionne pas sur le long terme.
Pour poursuivre avec Isabelle Filliozat :
- Les enfants détestent les limites, ils adorent les règles !
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- L’amour est le carburant pour réguler le stress (Isabelle Filliozat)
- Un enfant qui ne s’endort pas : comment faire ? Isabelle Filliozat nous répond.
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