Quand l’inconscient devient un frein à la parentalité bienveillante
|Notre inconscient dirige notre vie 90% du temps !
Il est notamment à l’origine des comportements violents des parents à l’encontre des enfants. La violence est ancrée dans notre inconscient. Et nous pouvons la déprogrammer. Explications.
Notre inconscient prend des décisions à notre place, assure nos fonctions vitales comme respirer ou manger, nous fait réagir instinctivement à des situations qu’il croit connaitre, résout nos problèmes pendant le sommeil, déclenche des ruminations, des micro-expressions sur notre visage, nous envoie des idées, …90% du temps !!!!
Il nous reste donc 10 % de libre-arbitre et plus si nous pratiquons la pleine conscience au quotidien. La pleine conscience étant une pratique qui consiste à orienter notre attention sur ce que nous faisons et sentons. La pleine conscience permet de basculer du mode pilotage automatique à manuel.
L’inconscient est certes un super ordinateur dirigé par notre cerveau mais il peut aussi devenir un véritable fléau si nous le laissons aux commandes sans corriger certains petits programmes qui y sont installés.
Un exemple dans la parentalité :
Le programme chargé dans l’inconscient est « Les enfants sont des diables et ils veulent prendre le pouvoir. Ils faut donc les dompter par des punitions, du chantage, de l’isolement, des cris,…»
Si vous pensez que vos enfants sont insupportables et qu’ils vous « cherchent » ou provoquent à longueur de journée, votre inconscient vous aidera à récolter des indices pour vous prouver que c’est le cas (la croyance se renforce), y compris en écoutant ou lisant sur des réseaux sociaux des conversations qui clament que les enfants sont des diables. Votre attention sera automatiquement attirée vers ces sujets. Alors qu’il s’agit simplement d’une pensée irrationnelle qui s’érige en vérité absolue par nos biais d’interprétation.
Votre mémoire aura elle-aussi stocké des souvenirs de cas où un enfant est « insupportable » et aura étiqueté ses bocaux à souvenirs avec des mots contraignants : « Caprice au supermarché » « Vase cassée » « Enfant qui répond »,…et diffusera sur l’écran de votre cinema mental des films de souvenirs issus de votre propre enfance quand vos parents disaient après une « correction » : « tu l’as bien mérité » et des films plus récents dans les dîners de famille « Tu es bien élevé(e) parce qu’on ne te laissait pas tout faire et qu’on t’a souvent puni(e). Sinon, cela aurait été une catastrophe… »
Il vous fera aussi ressentir du stress à chaque fois que vous serez sur le point de passer du temps avec vos enfants ou les enfants/ados inconnus (comme pendant les vacances qui vont être un CAUCHEMAR pour tous les parents, bien sûr).
Pour finir, l’inconscient vous fera agir pour consolider la croyance « Les enfants sont terribles et ils faut les dompter » . Vous punirez, menacerez, ne retiendrez que les mauvais comportements, ne supporterez pas les pleurs et colères des vos bambins et tenterez donc de les éloigner,…toutes ces actions provoqueront de nouveaux « mauvais » comportements qui justifieront les actions, etc. Ce sont des boucles temporelles anxiogènes infernales (3 adjectifs oui).
Pause.
Marquons une pause. Et regardons les programmes qui s’exécutent dans notre cerveau sans notre accord explicite. Modifions les programmes défectueux (car source de stress et de souffrance). Et remplaçons-les par des programmes du style : « Le cerveau des enfants évolue grâce aux soins et à la bienveillance » « Les enfants ne demandent qu’à collaborer avec les parents mais ils ne savent pas comment s’y prendre » « Un enfant n’est pas capable de maitriser ses émotions seuls » « Je m’améliore de jour en jour par mes expériences de parents » .
Là, tout va soudain changer :
- vos pensées
- vos actions
- votre niveau de stress
- votre bonheur
- votre sommeil
- votre niveau d’énergie
- vos relations avec vos enfants
Ce que vous avez changé à l’intérieur de vous (du moins dans votre cerveau), transformera dans les faits ce qui est présent autour de vous.
C’est à cela que servent les outils suivants :
- la remise en questions de nos croyances (qui m’a refilé cette croyance toxique ? est-ce rationnel ? vrai ? J’en change tout-de-suite !).
- la lecture de livres et d’articles sur la bienveillance et l’éducation positive : les programmes se mettent à jour grâce aux exemples données, l’inspiration et à la rationalisation (merci les neurosciences).
- la pleine conscience : pour corriger nos programmes inconscients en les mettant en pleine lumière sans qu’ils nous affectent.
- l’écoute de nos émotions sans jugement : elles savent ce qui est bon pour nous.
Essayez : modifiez ces programmes qui tournent en boucle.
Les résultats sont spectaculaires.
Nous avons le pouvoir de reprogrammer notre inconscient comme des informaticiens. Profitons de cette chance.
Outil :
Les croyances éducatives à supprimer d’urgence pour une parentalité plus épanouie !
Source : « Incognito, les vies secrètes du cerveau » de Daniel Eagleman est disponible sur amazon.fr
Ce que vous écrivez est pertinent (comme d’habitude sinon je ne lirai pas vos articles) le problème c’est que je me demande comment cela est reçu par les personnes qui vous suivent car j’ai l’expérience que lorsque l’on dit cela aux personnes qui pourtant vous interrogent et vous demandent des réponses elles se sentent jugées et incomprises et deviennent agressives. Pourtant c’est bien vrai que c’est le regard que nous portons sur les enfants qui induit notre comportement vis à vis d’eux/elles : selon que nous considérons qu’il/elles ont des besoins – dont celui de comprendre le monde qui les entoure est fondamental ! – ou au contraire que nous avons un devoir transgénérationnel (et la fidélité à nos éducateur/trices qui va avec !) de conditionnement de l’enfant à la vie dans la société dans laquelle nous avons été nous-mêmes élevé.es et dont nous avons fini par adopter les valeurs éducatives même (et peut-être surtout) si nous avons rué dans les brancards ! Tout cela nous amène à prêter des intentions aux enfants qui ne peuvent pas être les leurs car il/elles n’ont pas encore été formaté.es comme nous, nous l’avons été !