Pour mieux écouter les enfants, parlons moins et observons plus.
|Dans son livre « Développer l’estime de soi de son enfant », Petra Krantz Lindgren, diplômée en Sciences Comportementales et spécialiste de la communication avec les enfants en Suède, nous alerte sur les 10 habitudes de langage qui ne permettent pas de construire une relation de confiance avec les enfants et poursuit en nous offrant les 3 étapes d’une communication réussie. Celle-ci repose surtout sur la qualité de l’écoute des parents vis à vis des enfants (et des ados). Or, pour écouter mieux, il faut souvent parler moins. C’est la clé. 😉
Les 10 habitudes qui laissent penser aux enfants qu’ils ne sont pas écoutés et compris
Voici donc 10 réponses types de parents face à un enfant qui raconte ses problèmes, ses inquiétudes ou ses difficultés :
- Commander : « Arrête de te plaindre ! » « Habille-toi tout de suite ! »
- Conseiller : « Si quelqu’un se moque de toi, tu dois aller voir la maîtresse tout de suite. »
- Menacer/avertir : « Si tu n’acceptes pas les invitations, tes amis ne t’inviteront bientôt plus… »
- Critiquer : « C’est complètement ridicule de ne pas vouloir aller à cette fête seul. »
- Atténuer : « C’est rien », « Je suis sûr que les autres invités sont sympas et que tu t’inquiètes pour rien. »
- Esquiver/distraire: « Arrêtons de penser à ça. Il y a quoi à la TV ? » « Mince, je suis en retard. Où sont mes clés ? »
- Psychanalyser : « Tu es en colère simplement parce que tu es fatigué. Une bonne nuit de sommeil et tu verras les choses différemment. »
- Moraliser : « On ne peut pas refuser une invitation à une fête simplement parce que l’on ne sait pas si l’on connait les autres invités ! Voyons ! » « La scolarité est obligatoire dans notre pays. Tu es donc obligé d’y aller. »
- Ironiser/ se moquer : « Oui, je comprends que tu aies peur. Les amis de Louis sont tous des monstres et des sorcières. Pfff… »
La résultante de ces façons de répondre est un affaiblissement des liens parents/enfants, une résignation à communiquer de la part de l’enfant et une baisse de son estime de soi.
3 étapes pour écouter avec empathie
Passons maintenant aux 3 étapes d’une écoute bienveillante et valorisante pour l’enfant.
- Adopter une écoute empathique et bienveillante
« Je t’écoute. J’essaye de comprendre ce que tu veux dire, ce que tu ressens, de dont tu as besoin et ce que tu veux, et je le respecte, dans son ensemble. » Ces informations, nous ne pouvons les obtenir que si nous observons/écoutons attentivement sans juger, car le jugement, au fond, est issu de notre schéma de pensée, pas de celui de l’enfant (c’est une projection de ce que NOUS sommes) . Nous devons donc nous concentrer sur le monde intérieur de l’enfant.
Une fois que nous avons deviné ou déduit ces éléments, nous pouvons reformuler ce que nous avons compris et échanger ainsi avec l’enfant, qui prendra conscience de l’écoute qui lui est offerte.
Exemple : « A l’école, Peter se moque de moi parce que je joue avec les filles ! Il ne m’aime pas. Et c’est un idiot.
– Tu me sembles bien en colère ? J’imagine que tu aimerais pouvoir jouer avec qui bon te semble sans qu’on se moque de toi ? » - Poser des questions centrées sur une solution
Petra Krantz Lindgren nous invite à respecter la responsabilité de l’enfant et de lui laisser trouver une solution dans la majorité des cas, ou du moins de le guider dans cette voie s’il est d’accord.
Pour le guider, nous pouvons lui demander :
« Que vas-tu faire ? » « Que se passera-t-il alors ? »
Ce qui est exclu dans cette démarche, ce sont les situations où l’intégrité physique et morale de l’enfant est en danger (comme pour du harcèlement). A ce moment, l’intervention directe du parent s’impose. - Le suivi
Le suivi consiste à demander comment s’est passé la mise en place des actions par l’enfant. Et de reprendre à l’étape 1 si besoin.
Source : « Développer l’estime de soi de son enfant », Petra Krantz Lindgren